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The End (sculpture)

The End (stylisé en majuscules) était une sculpture de l'artiste britannique Heather Phillipson, installée sur le quatrième socle de Trafalgar Square à Londres, de 2020 à 2022[1]. La sculpture représentait une gigantesque cuillerée de crème fouettée fondante, surmontée d'une cerise, accompagnée d'une mouche et d'un drone survolant sa surface[2] - [3]. Le drone était équipé d'une caméra, qui envoyait un flux en direct des alentours à un site Web dédié à l'oeuvre[4] - [2]. D'une hauteur de 9,4 mètres, soit près de 31 pieds, la sculpture était la plus haute installation créée à ce jour dans le cadre du programme Fourth Plinth du maire de Londres, qui commissionne des œuvres d'art publiques sur une base continue[5].

Création

Selon Phillipson, l'élection présidentielle américaine de 2016[2], ainsi qu'au lendemain du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni ont inspirés The End[1]. L'œuvre évoque également l'histoire de Trafalgar Square en tant que site de célébration publique, mais aussi de protestations de masse et de surveillance[6]. La sculpture a été décrite comme une œuvre " dystopique "[1] - [2], la crème fondante symbolisant la société au bord du gouffre[4]. Obsrver a noté que le flux en direct du drone fait en sorte que "l'œuvre d'art [épiait] littéralement son public", offrant la possibilité de s'engager avec la pièce de n'importe où dans le monde "en espionnant les passants de manière véritablement dystopique. "[2].

Le dévoilement de la sculpture était initialement prévu pour le 26 mars 2020, mais a été reporté dû aux mesures sanitaires commençant le jour même durant la pandémie de COVID-19[7] - [8] - [9]. Elle a finalement été dévoilée dans ce que le journal i a appelé un "dévoilement discrèt" le 30 juillet 2020[10]. Phillipson elle-même a reconnu que The End avait pris un nouveau sens dans le contexte de la pandémie mondiale[1] - [2].

La sculpture a été construite à partir d'acier et de polystyrène, avec une couche solide de polyuréthane projeté, pesant 9 tonnes[4] - [11]. La cerise a été décrite par le magazine Apollo comme "si brillante qu'elle semble recouverte de vernis à ongles"[12]. The End était la première commande entièrement accessible du quatrième socle, avec une partie de la plaque en braille, une image tactile de l'œuvre et une description audio disponible en ligne[4] - [11].

RĂ©ception

Le Evening Standard a déclaré en 2022 que The End avait "divisé les visiteurs" de Trafalgar Square[13]. Écrivant pour The Guardian, Tim Jonze a noté le contraste entre la sculpture et son environnement, et qu'il avait apprécié "la pure absurdité de son existence" comme "simplement une grande et douce confiserie, assise joyeusement parmi les généraux de guerre grisonnants et leurs chevaux"[14]. Phillipson a déclaré que "l'impression que quelque chose se déversant de la stratosphère" était délibérée et qu'elle avait voulu explorer "comment le tout atterrirait conceptuellement, mais aussi visuellement - de façon éhontée - parmi toute cette statuaire"[14].

Plusieurs observateurs ont souligné la tension entre l'apparence superficiellement "joyeuse" de la confection géante et les nuances plus sombres suggérées par le drone et la mouche[14] - [15] - [12]. La journaliste des arts et de la culture Arwa Haider a écrit dans le magazine Elephant que "The End est une œuvre attirante avant que ses détails ne vous rebuttent : une délicieuse cuillerée de crème géante couronnée d'une cerise, chevauchée d'une mouche monstrueuse et d'un drone insectoïde près de son apex." [15]. Le journaliste culturel du New York Times, Alex Marshall, a qualifié The End de «pièce ambiguë» et a fait valoir que l'ambiguïté était «au cœur du charme des œuvres de Mme Phillipson, dont les extérieurs brillants et exagérés démentent souvent leurs messages sombres et urgents. "[7].

Le critique d'art Thomas Marks a écrit dans Apollo: The International Art Magazine que The End était "particulièrement frappant" comme "un monument à l'ampleur de notre excès, aux tentations caricaturales du sucre et des aliments transformés, et un memento mori de leur influence sur nos tours de taille" [12]. Selon lui: "l'attirance cède la place au dégoût", ce qui rappelle Andy Warhol et d'autres artistes traitant de la restauration rapide. Marks a souligné que The End était probablement une allusion à Dropped Cone de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen (2001), une immense sculpture de crème glacée à la vanille exposée sur le toit d'un centre commercial à Cologne, en Allemagne[12].

Notes et références

  1. Lizzie Edmonds, « THE END: Heather Phillipson's 'dystopian' cherry-topped cream swirl lands on Fourth Plinth », The Evening Standard,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  2. Helen Holmes, « Heather Phillipson's Dystopian Sculpture Lets You Spy on Trafalgar Square », Observer,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  3. Jack Guy, « Whipped cream topped with a fly and drone is Trafalgar Square's latest sculpture », CNN Style,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. Mark Brown, « Fourth plinth whipped cream, drone and fly sculpture unveiled », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  5. Lucia Binding, « Fourth Plinth whipped cream and fly sculpture unveiled at Trafalgar Square », Sky News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  6. « Heather Phillipson's latest work "The End" has finally been unveiled on Trafalgar Square's fourth plinth » [archive du ], My Art Guides, (consulté le )
  7. Alex Marshall, « An Artist Having Fun While Waiting for Catastrophe », The New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  8. « Art Books Heather Phillipson », Daily Telegraph,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. Gareth Harris, « Latest Fourth Plinth sculpture—a giant swirl of whipped cream topped with a drone and fly—delayed by coronavirus », The Art Newspaper,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. Hettie Judah, « Our just desserts: EYEWITNESS – The Fourth Plinth has a new sculpture », The i,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Mayor of London, « THE END by Heather Phillipson » [archive du ], Google Arts & Culture (consulté le )
  12. Thomas Marks, « Sugar high », Apollo,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  13. Elizabeth Gregory, « Art! Gigs! Theatre! Fun in the open air », Evening Standard,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  14. Tim Jonze, « The person who got me through 2021: Heather Phillipson's sculpture brightened my trips to hospital », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  15. Arwa Haider, « The Dark Before Dawn », Elephant,‎ , p. 104–111 (lire en ligne [archive du ], consulté le )

Liens externes

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