Thérésien Cadet
Thérésien Cadet est un botaniste réunionnais né le au Tévelave dans les Hauts de la commune des Avirons et mort le [1].
Naissance |
Le Tévelave (Commune des Avirons) île de La Réunion (France) |
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Décès |
(à 49 ans) Saint-Denis (La Réunion) (France) |
Nationalité | Française |
Domaines | Botanique (Expertise et enseignement) |
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Institutions | Education nationale (Université de La Réunion) |
Diplôme | Agrégation de Sciences naturelles (1961) et Doctorat ès Sciences (1977) |
Renommé pour | Flore des Mascareignes |
Il fut professeur de biologie végétale à l'université de La Réunion, spécialiste et théoricien des formations végétales des îles Mascareignes. Il est l'un des auteurs principaux de la Flore des Mascareignes.
Biographie
Thérésien Cadet est issu d'une modeste famille de milieu rural. Élève brillant remarqué par ses professeurs, il quitte pour la première fois son île natale après son baccalauréat obtenu en biologie en 1956 et entre en classe préparatoire scientifique au lycée Chaptal de Paris[2].
Il réussit le concours de l'institut de préparation aux enseignements de second degré et poursuit ses études à la Faculté des sciences biologique de Paris en tant qu'élève-professeur. C'est au cours de ses études parisiennes qu'il se pique de passion pour la botanique. Il obtient en 1961 l'agrégation de sciences naturelles (9e de sa promotion)[3].
De retour dans son île, il enseigne à l'École normale et crée le Laboratoire de sciences naturelles, participant au démarrage de l'enseignement scientifique universitaire à La Réunion.
Par ailleurs, il se rend dans les îles de l'océan Indien ainsi qu'au Kenya pour mener des prospections botaniques comparatives. Mais surtout il parcourt inlassablement le terrain à La Réunion où il herborise, collecte échantillons de plantes et témoignages, observe les différents milieux naturels et leur fonctionnement. Il entreprend ainsi de constituer à neuf un herbier auquel il contribue souvent seul et apporte personnellement plus de 7 000 échantillons, l'herbier universitaire de La Réunion[4].
En 1963, il assure l'intérim du conservateur du Muséum d'histoire naturelle de La Réunion[2]. En 1966, il rejoint le tout nouveau Centre d'enseignement supérieur scientifique de La Réunion où il crée le laboratoire de biologie végétale.
Il entretient des correspondances et communique des échantillons à de nombreux correspondants scientifiques dont notamment les Jardins botaniques royaux de Kew et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Avec le soutien de ces derniers et avec celui de l'ORSTOM et d'un institut d'agronomie mauricien, il débute la rédaction de la vaste œuvre collective de la Flore des Mascareignes, appelée à combler une longue attente car le précédent ouvrage de référence, la Flore de l’île de La Réunion de Cordemoy, avait été publié près de quatre-vingts ans plus tôt.
En 1969, il consacre une partie de ses recherches aux végétaux de France autochtones ou introduits dans les hauts de La Réunion, avec pour terrain de recherche le cirque de Cilaos. Ce dernier offre un climat tempéré, en comparaison avec le littoral de l'île[5].
Parallèlement, la préparation de sa thèse La végétation de l'île de La Réunion l'amène à une réflexion plus axée sur l'écologie et la phytosociologie. Il s'attache en particulier à décrire les différents habitats naturels de l'île de La Réunion, à comprendre leur fonctionnement et à resituer les dynamiques de la végétation dans le contexte d'une île géologiquement jeune et isolée, souvent remaniée par les phénomènes de volcanisme et d'érosion et soumise à une grande variété de micro-climats[6]. Il délimite et nomme les grandes unités de végétation qui demeurent aujourd'hui les références fondatrices de l'écologie réunionnaise. Sa thèse est soutenue en 1977 et publiée en 1980[7].
Tout en poursuivant ses travaux d'enseignement, d'herborisation et de rédaction, il s'engage plus avant dans la vie locale et la sensibilisation à la protection de l'environnement. Il publie quelques ouvrages de vulgarisation botanique, apporte son expertise à de nombreux organismes (CAUE, ONF, Conseil économique et social régional, etc.), participe (avec Yves Gomy, Harry Gruchet, Auguste et Christian de Villèle et Paul Nougier) à la fondation de la Société réunionnaise pour l'étude et la protection de la nature (SREPEN)[8]. Toujours soucieux de la place et de l'épanouissement de l'homme, conscient de la nécessité des compromis dans l'utilisation des territoires, il n'en défend pas moins avec beaucoup de conviction et d'obstination la préservation des forêts naturelles, soutenant la création de réserves, en particulier la réserve naturelle de la forêt de Mare-Longue à Saint-Philippe.
Il bénéficie au quotidien du soutien précieux de son épouse Janine qui fut aussi son élève et son assistante. C'est elle qui réalise, dans la tradition iconographique scientifique, des aquarelles d'orchidées dont une première série de 66 planches, Les orchidées de La Réunion, a été publiée en 1989. Ses premiers travaux de recherche sur les orchidées sont publiés en 1979 : il fait état du long travail qu'il lui reste à faire sur les espèces de La Réunion. Cette recherche est brutalement interrompue à son décès, huit années plus tard[9].
Thérésien Cadet décède subitement d'une crise cardiaque le [2]. À la fin de la même année 1987 paraît son dernier article, à titre posthume, écrit avec Jean Bosser et Joseph Guého, « Nouvelles observations sur des Syzygium (Myrtaceae) des Mascareignes » dans le Bulletin du Muséum National d'histoire naturelle[10].
Œuvres
Outre de nombreux articles de botanique et d'écologie relatifs principalement aux Mascareignes et outre sa collaboration majeure à la réalisation de la Flore des Mascareignes, Thérésien Cadet a produit la thèse qui a fondé la compréhension moderne de la végétation de La Réunion :
- La végétation de l'île de La Réunion, étude phytoécologique et phytosociologique, 1977, Doctorat ès Sciences. Aix-Marseille III, Aix-en-Provence, rééditée par imprimerie Cazal, Saint-Denis de La Réunion, 1980.
Il a également écrit quelques ouvrages de vulgarisation :
Publications sur Thérésien Cadet
- Serge Chesne et Claire Micheneau, Thérésien Cadet, botaniste et écologiste, le scientifique aux pieds nus, éditions Orphie, Saint-Denis-de-la-Réunion, juin 2007.
Éponymie
- Turraea cadeti[11]i (Meliaceae)
- Pilea cadetii[12] (Urticaceae)
- Dicranopteris cadetii (Gleicheniaceae)
- Cynorkis cadetii[13] (Orchidaceae)
- Angraecum cadetii [14](Orchidaceae)
- Costularia cadetii [15](Cyperaceae)
Références
- Réunionnais du Monde, « Cadet Thérésien », sur www.reunionnaisdumonde.com, (consulté le )
- « Thérésien-Louis Cadet 1937-1987 », sur Témoignages.RE - https://www.temoignages.re, (consulté le )
- Serge Chesne et Claire Micheneau, Thérésien Cadet, botaniste et écologiste: le scientifique aux pieds nus, Orphie, (ISBN 978-2-87763-387-1)
- Muséum national d'histoire naturelle, « REU Herbier universitaire de la Réunion », sur www.mnhn.fr (consulté le )
- Thérésien Cadet, « Plantes de France dans une île tropicale : l’Ile de la Réunion », Monde des Plantes, no 365, , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
- Thérésien Cadet, « Plantes de France dans une île tropicale : l’Ile de la Réunion », Monde des Plantes, no 365, , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
- "La végétation de l'île de La Réunion" étude phytoécologique et phytosociologique, 1977, Doctorat ès Sciences. Aix-Marseille III, Aix-en-Provence, rééditée par l'imprimerie Cazal, Saint-Denis-de-La Réunion, 1980
- Info-Nature, île de La Réunion (octobre 2009): numéro spécial hors série sur la Roche Écrite.
- Thérésien Cadet, « Notes sur les orchidées de l'Ile de la Réunion », L'Orchidophile, no 37, , p. 1295 (lire en ligne, consulté le )
- Jean Bosser, Guého Joseph et Thérésien Cadet, « Nouvelles observations sur des Syzygium (Myrtaceae) des Mascareignes », Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle. Section B, Adansonia, vol. 4e série, vol. 9, no 1, , p. 29 (lire en ligne, consulté le )
- « Turraea cadetii | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- « Pilea cadetii | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- « Cynorkis cadetii | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- « Angraecum cadetii | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- (en) « Costularia cadetii | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Herbier universitaire de La Réunion
Cadet est l’abréviation botanique standard de Thérésien Cadet.
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