Théophylacte de Constantinople
ThĂ©ophylacte de Constantinople, Theophylaktos Lekapenos ou Theophylactus Lecapenus (en grec ÎΔοÏÏλαÎșÏÎżÏ ÎαÎșαÏÎźÎœÎżÏ, Theophylaktos LakapÄnos), nĂ© en 917, mort le , est un eunuque patriarche de Constantinople du jusqu'Ă sa mort en 956.
Patriarche de Constantinople |
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Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
ÎΔοÏÏλαÎșÏÎżÏ ÎΔÎșαÏηΜÏÏ |
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Biographie
ThĂ©ophylacte est le plus jeune fils de l'empereur Romain Ier LĂ©capĂšne et de sa femme ThĂ©odora. Romain a prĂ©vu de faire son fils patriarche dĂšs la mort de Nicolas Mystikos, il a Ă©tĂ© tonsurĂ© et ordonnĂ© sous diacre. Le , jour oĂč ses frĂšres Ătienne et Constantin sont couronnĂ©s coempereurs, il est promu « syncelle » Ă sept ans par le patriarche Nicolas, dans lâexpectative de sa succession[1]. Ă la mort de Nicolas, comme le jeune ThĂ©ophylacte ne peut pas encore lui succĂ©der en raison de son Ăąge, lâempereur fait installer comme patriarche le vieux mĂ©tropolite dâAmasĂ©e sous le nom dâĂtienne II.
Malheureusement pour les plans de Romain Ier, Ătienne II meurt dĂšs le . Lâempereur choisit alors le 27 dĂ©cembre un moine nommĂ© Tryphon, connu pour lâaustĂ©ritĂ© de ses mĆurs, quâon ordonne patriarche pour un temps convenu. Lorsque le dĂ©lai quâil a lui-mĂȘme fixĂ© est accompli, Tryphon refuse dâabandonner son siĂšge. Son abdication est finalement obtenue en aoĂ»t 931 grĂące Ă une tromperie de lâĂ©vĂȘque ThĂ©ophane de CĂ©sarĂ©e[2]. ThĂ©ophylacte nâa encore que 14 ans et il faut une vĂ©ritable campagne diplomatique pour venir Ă bout de la rĂ©sistance du synode. Lâempereur Romain doit faire pression sur les Ă©vĂȘques dont lâordination a Ă©tĂ© diffĂ©rĂ©e et demander lâappui du pape Jean XI dont les lĂ©gats viennent introniser le nouveau patriarche le aprĂšs une vacance du siĂšge de prĂšs de deux ans.
ThĂ©ophylacte soutient les desseins politiques de son pĂšre et poursuit l'ĆcumĂ©nisme ecclĂ©siastique, conservant des contacts Ă©troits avec les patriarcats grec d'Alexandrie et d'Antioche.
AprĂšs lâĂ©viction du pouvoir de Romain Ier le et de ses deux fils le , il doit ensuite couronner Romain II coempereur. ThĂ©ophylacte est le seul membre masculin de la famille des LĂ©capĂšne, outre l'eunuque bĂątard Basile, Ă ĂȘtre maintenu en poste. Lâempereur Constantin VII accepte de conserver ThĂ©ophylacte sur son siĂšge malgrĂ© les nombreux Ă©carts qui lui sont reprochĂ©s selon les chroniqueurs[3]. Jean SkylitzĂšs lui reproche en effet « dâavoir mis Ă lâencan les degrĂ©s de la clĂ©ricature et les promotions Ă lâĂ©piscopat, dâavoir une passion irrĂ©sistible qui le poussait Ă acquĂ©rir des chevaux et Ă interrompre ses messes pour aller assister Ă la naissance de ses poulains et enfin dâĂȘtre Ă lâorigine de la douteuse coutume dâinsulter Dieu et les saints quâon commĂ©more lors des grandes fĂȘtes oĂč le public afflue en faisant chanter avec des contorsions indĂ©centes et des rites mĂȘlĂ©s de cris dĂ©mentiels les hymnes du matin »[4].
Ă la fin des annĂ©es 940, ThĂ©ophylacte envoie des missionnaires chez les Hongrois pour essayer d'appuyer les efforts de la diplomatie impĂ©riale. Ă peu prĂšs au mĂȘme moment, ThĂ©ophylacte donne des conseils Ă son neveu par alliance, le tsar Pierre Ier de Bulgarie, au sujet de la nouvelle hĂ©rĂ©sie bogomile. Il introduit des Ă©lĂ©ments thĂ©Ăątraux dans la liturgie byzantine, ce qui n'est pas unanimement approuvĂ© dans son entourage par le clergĂ© conservateur (cf. ci-dessus).
ThĂ©ophylacte est le troisiĂšme et dernier patriarche de Constantinople Ă ĂȘtre le fils d'un empereur et le seul Ă l'ĂȘtre devenu au cours du rĂšgne de son pĂšre. Son patriarcat, d'un peu plus de vingt-trois ans, est d'une longueur inhabituelle. Il meurt dâhydropisie aprĂšs deux ans de maladie le .
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Theophylaktos of Constantinople » (voir la liste des auteurs).
- Ă ce moment (ou auparavant), il est sans doute chĂątrĂ© pour l'« aider » Ă faire carriĂšre dans l'Ăglise.
- Flusin et Cheynet 2003, « Romain LakapÚnos », ch. 26.
- Bréhier 1969, p. 156.
- Flusin et Cheynet 2003, « Second rÚgne personnel de Constantin », ch. 10.
Bibliographie
- Louis Bréhier, Le monde byzantin, vol. I : Vie et mort de Byzance, Albin Michel, (1re éd. 1946), p. 138, 142, 156.
- Bernard Flusin (traduction) et Jean-Claude Cheynet (annotations) (trad. du grec ancien), Jean SkylitzÚs. Empereurs de Constantinople, Paris, P. Lethielleux, coll. « Réalités byzantines » (no 8), , 466 p. (ISBN 2-283-60459-1), p. 185, 189, 191, 200, 202, 204-205.
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re Ă©d., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208).
- Alexandru Madgearu, « The Mission of Hierotheos: Location and Significance », Byzantinoslavica, vol. 66,â , p. 119-138 (lire en ligne)
- Alexandru Madgearu, « Further Considerations on Hierotheosâ Mission to the Magyars », Acta Musei Napocensis, vol. 54, no 2,â , p. 1-16 (lire en ligne)
- (en) Warren Treadgold, A History of the Byzantine State and Society, Stanford, Stanford University Press, .
Liens externes
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