Temple protestant de Sancerre
Le temple protestant de Sancerre est un lieu de culte situé 41 rue Basse des Remparts à Sancerre, commune du département du Cher. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.
Type | |
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Fondation | |
Patrimonialité |
Recensé à l'inventaire général |
Site web |
Coordonnées |
47° 19′ 48″ N, 2° 50′ 13″ E |
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Histoire
À la Renaissance, Sancerre est touchée par les idées de la Réforme protestante. En 1534, Jean Michel, ancien aumônier de Marguerite de Valois-Angoulême, la sœur aînée du roi François Ier, prêche à Sancerre. En 1548, l'église Saint-Jean est réaménagée pour devenir le premier temple protestant de Sancerre[1].
C'est une place forte protestante pendant les guerres de Religion. L'histoire de la ville est marquée par le siège de Sancerre, mené par les armées catholiques de Claude de La Châtre, qui débute le 3 août 1572 et se termine par la capitulation de la cité, le 24 juin 1573[2].
En 1609, le comte de Sancerre autorise la construction d'un nouveau lieu de culte calviniste, sur le modèle du temple de Charenton. Du 26 octobre au 17 novembre 1685, après la révocation de l'édit de Nantes par l'édit de Fontainebleau, les deux temples de Sancerre sont démolis. Les matériaux sont recyclés pour construire la chapelle du couvent de la Miséricorde, dit des « nouvelles converties », communauté religieuse visant à la conversion des protestantes. La chapelle catholique est inaugurée le .
Au début de la Révolution française, l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 rétablit la liberté de culte. Les communautés religieuses sont dissoutes, et le couvent de la Miséricorde est désaffecté. En 1797, les réformés obtiennent l'usage de la chapelle, ce qui est confirmé par Napoléon Ier, après les Articles organiques organisant le culte protestant dans le cadre du régime concordataire français, par un décret impérial du [3] - [4]. L'édifice est transformé en 1894 dans le style néo-roman. Il est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel depuis 1975[5].
Le cimetière de Sancerre, mis en place en 1850, est fermé par trois portes, une pour les catholiques, une pour les protestants, et une pour les non-chrétiens. Un carré protestant est réservé en bas de la pente[3].
Pasteurs
La liste des ministres de l'Église réformée de Sancerre commence avec l'auteur et explorateur Jean de Léry, qui rédige une Histoire mémorable du siège de Sancerre publié en 1574.
- 1572-1573 : Jean de LĂ©ry
- 1573-1580 : François de Mare dit de Claireau[6]
- 1580-1598 : Garnier
- 1598-1617 : Adam Dorival[7]
- 1617-1647 : Paul Alard (avant 1597-après 1647), d'origine rochelaise.
- 1647-1667 : Jacques Gantois (mort le 24/03/1692), fils d'Eusèbe Gantois, ministre de Sedan[8].
- 1667-16.. : Pierre Gantois (1644- )
- 16..-168. : Le Fèvre
- 1789-1791 : Lombard Lachaux
- 1791-an 7 : MM. Abraham-François Malfuson[9]
- an 7-an 12 : Darnaud
- an 12-an 18 : David Combes
- 1830-1830 : Jalaguier, Duvivier[10]
- 1846-1846 : Clavel[11]
- avant 1901-11.9.1911 : (Jules-)Louis Nazelle[12]
Architecture
La façade à pignon droit est de style néo-roman, en pierre de taille. Elle est ouverte par deux baies à arc brisée et une rosace quadrilobée, avec vitrail non figuratif. Au sommet, une croix latine. Le porche fait face à la rue du vieux-prêche. Il est précédé de quelques marches, et surmonté d'un portail en bas-relief. Sur le linteau est gravé « C'est ici la maison de Dieu », une déclaration inhabituelle pour un lieu de culte protestant, sans doute hérité du temps où l'édifice était une chapelle catholique. Au-dessus, sur un lutrin, s'ouvre une Bible, symbole traditionnel des temples protestants, entouré d'un rameau de vignes. Sur les pages est gravé « La Sainte Bible. Il y a un seul Dieu, un seul médiateur Jésus-Christ. », citation extraite de la Première épître à Timothée 2, 5. Trois cartouches indiquent les phases de construction du temple, 1548, 1797 et 1894.
Notes et références
- « Présentation de la commune de Sancerre », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Lieux de mémoire dans le Centre », sur Musée protestant (consulté le )
- Elisabeth Renaud, « Une idée de promenade... Sancerre dans le Cher », sur Le Protestant de l’Ouest, (consulté le )
- Chloé Gherardi, « Le piton, temple des protestants » , sur Le Berry républicain, (consulté le )
- « Temple de l’Église Réformée Sancerre-Bords de Loire », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- Au moment de la reddition de la ville de Sancerre, en août 1573, et après 8 mois de siège, il prononce une prédication à l'appui du livre du prophète Joël; Nakam (G.),id., 230 et p.261-263
- Haag E. et É., La France protestante, Paris, Cherbuliez, t. 4, 1853, p. 303-304.
- Des éléments différents dans Bots H., « Les pasteurs français au Refuge des Provinces-Unies : un groupe socioprofessionnel tout particulier, 1680-1710 », J. Häseler et A. McKenna (dir.), La vie intellectuelle aux Refuges protestants, Paris, Honoré Champion, 1999, p. 9-68. Jacques Gantois aurait été pasteur depuis 1637 à Sedan et serait arrivé à Gorkum aux Provinces-Unies en 1685-1686 à l’âge de 74 ans. Il y aurait rempli les fonctions de ministre avec son fils Pierre et il meurt le 24 mars 1692.
- MALFUSON, Abraham François Honoré?, avoué à Sancerre, né le 9 mars 1768 à Bohain, Aisne, décédé le 23 avril 1847 à Sancerre, Cher
- Almanach royal et national, Publié par Guyot, 1830
- Almanach royal et national, Publié par Guyot, 1846
- Familles du CAUZE de NAZELLE et autres
Annexes
Bibliographie
- Geneviève Robida, Les Protestants de Sancerre,
- Henri Née, Le Protestantisme à Sancerre, sa place dans l'histoire de France, éditions de la Barbaudière,