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Tarsier

Les tarsiers (Tarsiidae) forment une famille de primates haplorhiniens vivant en Asie du Sud-Est, caractérisés par leurs yeux énormes et leurs pieds très développés.

Tarsiidae

Ils constituent les uniques représentants actuels de l'infra-ordre des tarsiens (Tarsiformes)[1]. Les tarsiers ont longtemps été regroupés dans le seul genre Tarsius. Depuis les années 2010, plusieurs découvertes ont poussé les spécialistes à reconsidérer cet ensemble et certains auteurs ont proposé de le diviser en trois genres : Tarsius, Carlito et Cephalopachus.

Longtemps classés parmi les prosimiens, les tarsiers partagent pourtant plusieurs caractéristiques avec les singes.

Taxonomie

Un tarsier des Philippines.

Les tarsiidés (Tarsiidae) forment la seule famille dans l'infra-ordre des Tarsiiformes. L'infra-ordre entier était auparavant classé dans le sous-ordre des strepsirrhiniens, mais il est maintenant classé dans celui des haplorrhiniens, bien qu'ils ne soient pas considérés comme des singes.

Certaines hypothèses font des omomyidĂ©s, une famille de formes fossiles, les ancĂŞtres des tarsiers actuels. Ce sont les plus vieux primates au monde car ils sont apparus il y a 45 millions d'annĂ©es.

Caractéristiques

Tarsius (tarsier) de Sulawesi dans un arbre du Tangkoko National Park mangeant une sauterelle.
Groupe de Tarsius (tarsier) de Sulawesi dans un arbre du Tangkoko National Park.
Deux tarsius (tarsier) de Sulawesi sautant sur la branche pour attraper une sauterelle.

Le tarsier est une créature difficile à apercevoir. Il ne quitte presque jamais l'arbre qu'il a choisi comme logement et se déplace uniquement pour se nourrir.

Formule dentaire
mâchoire supérieure
3 3 1 2 2 1 3 3
3 3 1 1 1 1 3 3
mâchoire inférieure
Total : 34
dentition spécifique

DotĂ© d'oreilles capables de s'orienter dans toutes les directions et d'une queue semblable Ă  celle des rats, ce minuscule primate de 15 cm (sans compter la queue) et de 120 g possède de gros yeux globuleux[2] et de très longs pieds, d'oĂą leur nom que l'on doit Ă  Georges-Louis Leclerc de Buffon[3] : les os du tarse Ă©tant très dĂ©veloppĂ©s chez eux.

Mammifères nocturnes, discrets et farouches, ils sont essentiellement insectivores et capturent leur proie (criquets, sauterelles, fourmis, blattes ...) en bondissant dessus, d'une branche à l'autre. Il leur arrive de chasser des oiseaux ou leurs œufs, des petits amphibiens, des chauves-souris et des serpents[4].

La gestation dure environ six mois et aboutit Ă  la naissance d'un seul petit.

Découverts sous forme de fossile en Asie, en Europe en Amérique du Nord, les tarsiers ont depuis été recensés dans les îles du Sud-Est de l'Asie dont les Philippines, Sulawesi, Bornéo et Sumatra. Ils sont classés dans les espèces protégées.

Les tarsiers ont la plus longue suite continue de fossiles parmi les primates, attestant que leur formule dentaire n'a pas changĂ© depuis 45 millions d'annĂ©es. Contrairement Ă  beaucoup d'animaux nocturnes, les tarsiers n'ont pas de tapetum (tapetum lucidum, une couche rĂ©flĂ©chissante qui est situĂ©e soit Ă  l'arrière de la rĂ©tine, soit Ă  l'intĂ©rieur de la rĂ©tine.). Leur fovea est Ă©galement atypique pour des animaux nocturnes, c'est ce qui en fait une espèce nyctalope. Le tarsier peut faire pivoter sa tĂŞte Ă  180° dans les deux sens ; c'est indispensable car ses yeux sont trop gros pour tourner dans les orbites. J. Pettigrew met en Ă©vidence les 6 muscles oculomoteurs nains, mais parfaitement fonctionnels. Il en dĂ©duit que comme pour les chouettes, les yeux des tarsiers sont capables d'avoir un ajustement de position lent et fin en cas de luminositĂ© très faible[5].

Les yeux du tarsier brillent dans la nuit, ce qui a amenĂ© les indigènes de BornĂ©o Ă  le considĂ©rer comme un « hantou Â» (dĂ©mon). Il est craint et vĂ©nĂ©rĂ© par les peuples d'IndonĂ©sie.

Le tarsier est aussi le seul primate connu à émettre et percevoir les ultrasons[6]. Cette aptitude lui permet de communiquer à l'insu de ses prédateurs, mais aussi de ses proies.

Stress

Très anxieux, les tarsiers sont stressĂ©s par la voix humaine, l'approche d’une main ou le flash d'un appareil photo. Cela peut suffire Ă  les plonger dans la dĂ©tresse et jusqu'Ă  mettre fin Ă  leurs jours[7] : « Ils s'arrĂŞtent de respirer et meurent Ă  petit feu. Si vous les mettez dans une cage, ils veulent sortir, alors ils se cognent la tĂŞte contre la cage, et elle craque tant leur crâne est fin Â», explique Carlito Pizarras, conservateur au sanctuaire pour tarsiers de Corella, sur l'Ă®le de Bohol.

Tarsius (tarsier) de Sulawesi dans un arbre du Tangkoko National Park.

Classification

Notes et références

  1. « Tarsiformes - Dictionnaire des Sciences Animales », sur cirad.fr (consulté le ).
  2. L'Ĺ“il du tarsier est aussi gros que son cerveau.
  3. Groves, C., Shekelle, M., Brandon-Jones, D. 2008. Taxonomic history of the tarsiers, evidence for the origins of Buffon's tarsier, and the fate of Tarsius spectrum Pallas, 1778. [In] Primates of the Oriental Night, Chapter: 1, Publisher: LIPI Press, Editors: Myron Shekelle, Colin Groves, Ibnu Maryanto, Helga Schulze, Helena Fitch-Snyder, p. 1-12.
  4. Emmanuelle Grundmann, Eux aussi ils aiment les insectes ! Les primates et les insectes : une relation gastronomique, Insectes, n° 143, pages 3 et 4, 2002
  5. (en) Friderun Ankel-Simons, Primate Anatomy : An Introduction, Elsevier, , 724 p. (ISBN 978-0-12-372576-9, lire en ligne), p. 447
  6. (en)The only primate to communicate in pure ultrasound (New Scientist)
  7. (en) Fiche sauvegardée sur le site Archive.org.
  8. « Tarsius tarsier (Erxleben, 1777) », sur www.gbif.org (consulté le )

Liens externes

infra-ordre
famille
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