Tangun
Tangun, aussi romanisĂ© Dangun (hangeul : ëšê”° ; hanja : æȘć, /tan.gun/) est le fondateur lĂ©gendaire de Gojoseon, le premier royaume corĂ©en. Il est considĂ©rĂ© comme le « petit-fils du ciel ». Le , le jour de la fondation de Ko-ChosĆn est un jour fĂ©riĂ© national en CorĂ©e du Sud. De 1945 Ă 1961, le calendrier de la CorĂ©e du Sud a officiellement comptĂ© les annĂ©es Ă partir de cette date, soit . La plus ancienne version connue de cette lĂ©gende est celle du Samguk Yusa (XIIIe siĂšcle) qui s'appuie sur le Livre des Wei, et sur le Kogi, un recueil historique corĂ©en disparu.
Naissance |
Date inconnue |
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DĂ©cĂšs |
Date inconnue |
SĂ©pulture | |
Activité |
Chef de tribu |
Période d'activité |
IIIe millénaire av. J.-C. |
PĂšre | |
MĂšre | |
Enfant |
Buru de Gojoseon (d) |
Vénéré par |
Daejonggyo (en) |
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Tangun | |
Hangeul | ëšê”° |
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Hanja | æȘć |
Romanisation révisée | Dangun |
McCune-Reischauer | Tan'gun |
LĂ©gende
La lĂ©gende ancestrale de Tan'gun dĂ©bute avec son grand-pĂšre Hwanin (íìž; æĄć ), dieu du ciel. Hwanin avait un fils, Hwanung, qui languissait de vivre sur la terre parmi les vallĂ©es et les montagnes. Hwanin permit Ă Hwanung et Ă trois mille suiveurs de descendre le Mont Paektu oĂč Hwanung fonda l'Ă©tat de Shinshi (CitĂ© de Dieu). Avec ses ministres des nuages, de la pluie et du vent, il institua des lois, des codes moraux et apprit aux humains plusieurs arts, la mĂ©decine et l'agriculture. La lĂ©gende attribue Ă Tan'gun le dĂ©veloppement de lâacuponcture et de la moxibustion.
Un tigre et un ours priÚrent à Hwanung pour devenir humains. En entendant leur priÚres, Hwanung leur donna vingt gousses d'ail et un bouquet d'armoise en leur ordonnant de ne manger que la nourriture sacrée et de rester hors de la lumiÚre du soleil pendant cent jours. Le tigre abandonna aprÚs une vingtaine de jours et sortit de la cave. Cependant, l'ours resta et fut transformé en femme. Selon la légende, le tigre et l'ours représentaient deux tribus qui cherchaient la faveur du prince divin.
La femme-ours fut reconnaissante et fit des offrandes Ă Hwanung. Cependant, il lui manquait un mari et elle devint pauvre et se mit Ă prier sous un bouleau divin pour ĂȘtre bĂ©nie avec un fils. Hwanung, Ă©mu par ses priĂšres, la prit en tant que femme et elle donna naissance Ă un fils qu'elle nomma Tangun-WanggĆm.
Tan'gun rĂšgne ensuite pendant 1500 ans, mais le Roi Wu de Zhou (Zhou Wuwang) envoya le sage Jizi Xuyu gĂ©rer l'occupation de Ko-ChosĆn. Tan'gun se rĂ©fugia dans les montagnes et serait alors dĂ©cĂ©dĂ© Ă l'Ăąge de 1908 ans. Selon Hanshu, le Livre de Han, Jizi amĂšne alors dans Ko-ChosĆn de nombreux aspects de la civilisation, notamment l'agriculture et les vers Ă soie. Certaines sources clament qu'il rĂšgne alors en vassal de Zhou Ă©tablissant une dynastie qui durera 40 gĂ©nĂ©rations. Par la suite, durant les XIVe siĂšcle av. J.-C. et XVe siĂšcle av. J.-C. siĂšcle, Jizi est vĂ©nĂ©rĂ© sous le nom de Gija comme un hĂ©ros national ayant rapprochĂ© la CorĂ©e du niveau technologique et culturel de la Chine.
Vénération
La légende de Tangun joue un rÎle important pour l'unité nationale et la mobilisation patriotique face aux envahisseurs. à la fin de la période de Goryeo, Tan'gun est considéré comme un dieu par une petite communauté de chamanistes, les adeptes du goshindo. Il est actuellement vénéré par de nouveaux petits mouvements religieux dont le principal est le Daejonggyo, fondé en 1909 par Na Cheol.
Mausolée
Le mausolée de Tangun est présenté en Corée du Nord comme étant la tombe de Tan'gun et de sa femme. Il se trouve sur les pentes du mont Taebaek à Kangdong et a été reconstruit en 1994, aprÚs sa « découverte » et celle d'un squelette bien blanc qu'ils clamÚrent haut de 3 mÚtres et vieux de 5011 ans (sic). D'autres « preuves » de son existence sont présentées au musée central d'histoire de Corée.
Tangun en Corée du Nord
La CorĂ©e du Nord a changĂ© plusieurs fois sa position concernant le mythe de Tangun. Dans les annĂ©es 1960 elle Ă©tait trĂšs critique Ă son Ă©gard. ConsidĂ©rant qu'accorder du crĂ©dit Ă cette lĂ©gende corĂ©enne ne ferait quâattĂ©nuer la crĂ©dibilitĂ© du peuple corĂ©en sur la scĂšne internationale. Voici ce qu'elle indiquait dans la presse :
« Au sud les rĂ©actionnistes Ă la solde des Ătats-Unis considĂšrent comme un fait historique la lĂ©gende de Tanâgun, ce qui paralyse la rĂ©flexion scientifique du peuple corĂ©en. Les rĂ©actionnistes ont fabriquĂ© une Ăšre Tanâgun voulant ainsi mystifier lâorigine du peuple ce qui enraye la conscience de classe et favorise une idĂ©ologie de rejet de lâautre et lâutilisent comme un moyen de sâopposer au communisme. »
AprĂšs la guerre de CorĂ©e de 1953, la CorĂ©e du Nord disposait de nombreuses infrastructures industrielles et de transports, vestiges de la colonisation japonaise et de l'aide de l'URSS. Disposant Ă©galement d'importantes ressources miniĂšres et de nombreuses forĂȘts, la CorĂ©e du Nord Ă©tait alors beaucoup plus dĂ©veloppĂ©e que la CorĂ©e du Sud et Ă©tait une puissance Ă©conomique assez importante. AprĂšs la chute de l'URSS, son plus grand alliĂ©, la CorĂ©e du Nord se renferma sur elle mĂȘme et le rĂ©gime du dictateur Park Chung-hee en CorĂ©e du Sud avait largement comblĂ© le gouffre Ă©conomique qui sĂ©parait les deux CorĂ©es jusqu'alors. Le rĂ©gime Nord-corĂ©en changea donc de position sur le mythe de Tangun afin de redorer son image et se conformer Ă sa nouvelle idĂ©ologie : « Une CorĂ©e autosuffisante pro-corĂ©enne. »
Extrait du rapport de fouille archéologique de la découverte de la tombe de Tangun :
« Lâhistoire de Tanâgun et du ChosĂŽn ancien furent supprimĂ©s par les civilisations suivistes de la Chine, du Japon impĂ©rial et de la puissance amĂ©ricaine. LâunitĂ© de la nation justifie la rĂ©unification, nous sommes un seul peuple, divisĂ© par des puissances Ă©trangĂšres. LâĂtat Nord-corĂ©en peut ĂȘtre un moteur vu sa place importante par rapport Ă Tanâgun[1]. »
Notes et références
- Ogmios, « Le mythe de Tanâgun », sur Focus, (consultĂ© le ).