Tanahat (monastère)
Tanahat ou Thanahat (en arménien Թանահատ), Tanat (Թանատ), Tanativank ou Tanadevank (Թանատիվանք) est un monastère arménien situé dans le marz de Vayots Dzor en Arménie.
Tanahat | ||
Monastère de Tanahat depuis l'ouest (Sourp Nshan à gauche, Sourp Stepannos à droite). | ||
Présentation | ||
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Nom local | (hy) Թանահատ | |
Culte | Apostolique arménien | |
Type | Monastère | |
Début de la construction | VIIIe siècle | |
Fin des travaux | XIIIe siècle | |
Autres campagnes de travaux | Restauration en 1980 | |
Style dominant | Arménien | |
Géographie | ||
Pays | Arménie | |
Région | Vayots Dzor | |
Province historique | Syunik | |
Ville | Vernashen | |
Coordonnées | 39° 47′ 23″ nord, 45° 24′ 02″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Arménie
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Remontant vraisemblablement au VIIIe siècle, le monastère est reconstruit au XIIIe siècle et est peut-être alors le siège de l'université de Gladzor. Fouillé en 1970, il est restauré en 1980. Ses principaux édifices sont l'église Sourp Stepannos (« Saint-Étienne ») et la chapelle Sourp Nshan (« Saint-Signe »).
Situation géographique
Tanahat est situé sur la pente méridionale du mont Teksar, à 7 km à l'est de Vernashen, dans le marz de Vayots Dzor, en Arménie[1]. La ville la plus proche est Eghegnazor[2].
Historiquement, le monastère se dresse sur les terres du canton de Vayots Dzor dans la province de Siounie[1], une des quinze provinces de l'Arménie historique selon le géographe du VIIe siècle Anania de Shirak[3].
Histoire
Les origines de Tanahat ne sont pas connues, mais le monastère remonterait au moins à 735 selon l'historien arménien du XIIIe siècle Stépanos Orbélian ; le site est entièrement reconstruit au XIIIe siècle sous les princes Prochian[1].
En 1970, des fouilles mettent au jour plusieurs bâtiments au sud des structures subsistantes, et le site est restauré en 1980[1].
Par ailleurs, le site pourrait être le lieu de la fondation de l'université (hamalsaran[4]) médiévale de Gladzor, et le 700e anniversaire de cet établissement disparu à la fin de la période mongole y est célébré en 1984[2]. Un musée consacré à Gladzor est également créé à 7 km de Tanahat[5]. La localisation de Gladzor à Tanahat est cependant disputée, de telle sorte que l'emplacement exact de l'université reste inconnu[6].
Bâtiments
Ce monastère de basalte sombre se compose principalement de l'église principale Sourp Stepannos et de la chapelle Sourp Nshan[7].
L'église principale du site, Sourp Stepannos (« Saint-Étienne »), est érigée en 1273-1279 ; il s'agit d'une croix inscrite cloisonnée fermée presque carrée, à chambres orientales à deux étages, et surmontée d'un tambour cylindrique à l'intérieur, dodécagonal à l'extérieur et coiffé d'un cône en ombrelle[1]. Si l'intérieur est faiblement décoré (contour de la porte et des fenêtres), il en va différemment de l'extérieur qui, à côté des paires de niches qui percent les façades septentrionale, orientale et méridionale, se distingue par son riche décor animalier : on retrouve sur la façade méridionale un faucon attaquant une colombe[8], ainsi que deux autres colombes s'abreuvant à une coupe au-dessus d'un cadran solaire ; quant au tambour, il est orné d'un lion attaquant un bœuf (emblème des Orbélian) et d'un aigle saisissant un bélier (emblème des Prochian)[7], d'une tête de bœuf et d'une tête de lion, ainsi que de deux oiseaux[1].
- Faucon attaquant une colombe, façade méridionale de Sourp Stepannos.
- Cadran solaire, façade méridionale de Sourp Stepannos.
- Tympan, façade occidentale de Sourp Nshan.
Directement adossé au nord de l'église, le bâtiment, qui est probablement la chapelle Sourp Nshan (« Saint-Signe », attestée en 1307[1], à moins qu'il ne s'agisse d'un oratoire érigé en 1335), est une mononef à voûte en berceau et à doubleau surmontée d'un toit en bâtière[9]. Son entrée occidentale est encadrée d'un chambranle orné de stalactites[9] et surmonté d'un tympan représentant un thème laïque, une scène de chasse idéalisée[10] d'inspiration sassanide[2].
Les ruines dégagées en 1970 au sud de l'église comprennent une mononef[1] et des bâtiments civils et religieux[2]. Enfin, les abords de Tanahat comptent plusieurs khatchkars du XIIIe siècle[9].
Notes et références
- Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, Les arts arméniens, Éditions Mazenod, Paris, 1987 (ISBN 2-85088-017-5), p. 582.
- Sèda Mavian, Arménie, coll. « Guides Évasion », Hachette, Paris, 2006 (ISBN 978-2-01-240509-7), p. 185.
- Dédéyan 2007, p. 43.
- Dédéyan 2007, p. 356.
- (en) John Brady Kiesling, Rediscovering Armenia : An Archaeological/Touristic Gazetteer and Map Set for the Historical Monuments of Armenia, Erevan, , 71 p. (lire en ligne), p. 125.
- Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 467.
- (en) Nicholas Holding, Armenia and Nagorno-Karabagh, Bradt Travel Guides, 2006 (ISBN 978-1841621630), p. 191.
- Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), op. cit., p. 306.
- Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 583.
- Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, op. cit., p. 204.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5).