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Tales of the Green Beret

En 1965, le journaliste Robin Moore sort un livre intitulé Tales of the Green Berets qui devient trÚs vite un best seller. Le phénomÚne va crescendo avec chanson, film et bien sûr comics strip et comic books.

Tales of the Green Beret
Comic
Auteur Dessins : Joe Kubert

Scénarios : Jerry Capp

Genre(s) Aventure

Personnages principaux Chris Tucker
Lieu de l’action Vietnam
Époque de l’action XXe siùcle

Pays États-Unis
Langue originale anglais
Éditeur Dell Comics
PremiĂšre publication 1965
Périodicité Trimestriel

Le contexte

Robin Moore Ă©tait un journaliste qui, grĂące Ă  l’appui de Robert Kennedy, un ami d’universitĂ©, fut autorisĂ© en 1963 Ă  faire une enquĂȘte sur les forces spĂ©ciales amĂ©ricaines. Il put ainsi participer au programme d’entrainement appelĂ© Q Course puis rejoignit le 5th Special Forces Group au ViĂȘt Nam. La guerre n’en Ă©tait encore qu’à ses balbutiements et les soldats amĂ©ricains servaient essentiellement d’instructeurs ou assuraient la protection de zones sensibles mais ne participaient pas directement aux combats.

L’une des actions de cette guerre Ă©tant aussi psychologique, les unitĂ©s des BĂ©rets verts Ă©taient donc censĂ©es construire des dispensaires, tirer des lignes Ă©lectriques, etc. C’est tout cela que Moore consigna dans son livre The Green Berets (au pluriel).

Lorsque l’ouvrage sortit en 1965, ce fut immĂ©diatement un succĂšs. À l’époque de la parution le conflit Ă©tait cette fois-ci rentrĂ© dans une phase rĂ©ellement guerriĂšre mais n’était pas encore devenu impopulaire[1].
Les pertes amĂ©ricaines sont encore limitĂ©es. Si l’on se rĂ©fĂšre aux chiffres de Military Factory, on compte un peu plus de 200 morts amĂ©ricains en 1964. On est loin des chiffres de 1965 (prĂšs de 1 900) et a fortiori de 1968 (plus de 16 000)[2].

Bref, cette idĂ©e d’un corps d’élite qui combat le communisme et aide les paysans asiatiques est populaire au pays de l’Oncle Sam.

Elle l’est tellement qu’en 1966 la chanson The Ballad of the Green Berets, chantĂ©e par le sergent Barry Sadler et coĂ©crite par Robin Moore, va ĂȘtre #1 pendant 5 semaines au hit parade amĂ©ricain en dĂ©trĂŽnant Nancy Sinatra et These Boots are Made for Walkin’ et se vendre Ă  9 millions d’exemplaires .

Au mĂȘme moment les Rolling Stones triomphaient avec Paint it Black, les Beatles, temps de guerre oblige, sortaient leur Revolver tandis que les Mamas and Papas venaient d’entrer dans l’histoire de la musique avec leur California Dreamin'.

Deux ans plus tard John Wayne sortira Les Bérets verts, éreinté par la critique, mais qui fut en 1968 le 11e film du box office américain[3].

La bande dessinée

Pareil succĂšs commercial ne pouvait laisser insensible l’industrie des comics. C’est le Chicago Tribune Syndicate qui prit l’initiative de la chose et opta dans un premier pour Neal Adams. Mais celui-ci trop pris par ses autres projets conseilla Joe Kubert. À l’époque, bien que travaillant pour la mĂȘme maison, les deux hommes ne se connaissaient pas.

Adams glissa donc le nom de Kubert sur la seule qualité de ses dessins .

“Neal Adams and I were working for the same company, for DC Comics. (
) Neal was so wrapped up with what he was doing at the time, despite the fact that we didn’t know one another he knew of my work and suggested that the guys contact me, which they did.”[4]

AprÚs une premiÚre mouture de 72 strips commencée le , la série est mise en veilleuse quelque temps puis redémarre le sans interruption cette fois et avec en plus la fameuse Sunday page en couleurs.

La sĂ©rie est officiellement signĂ©e par Robin Moore mais le journaliste est sur d’autres projets. L’un aboutira Ă  The French Connection: A True Account of Cops, Narcotics, and International Conspiracy et servir de base au cĂ©lĂšbre film.

Si l’on en croit Joe Kubert, et pourquoi ne pas le faire, c’est Jerry Capp qui Ă©crivit les diffĂ©rents Ă©pisodes du strip.

“Robin was not the author of the strip. The strip was actually a spin-off from the book and the guy who wrote it was Jerry Capp. (
) I know Jerry was involved. I’m not sure how much Robin’s involvement was. I don’t know what the business set-up was, where of course his name continued on the strip as the author but of course he did not actually write it.”

Kubert saute sur l’occasion. À l’époque, il n’est pas de meilleure reconnaissance que d’avoir son daily strip. C’est un tĂ©moignage que l’on retrouve chez tous les artistes de l’époque mais qui a bien changĂ© depuis. Kubert ne dĂ©roge pas Ă  cette rĂšgle.

“Every comic book artist at that time had a dream of getting into syndication, and it was exciting.”

Si au dĂ©part, le cĂŽtĂ© ‘Right or Wrong, my Country’ ne gĂȘne pas Kubert, des dissensions commencent progressivement Ă  apparaĂźtre.

‘The contract that I had with Jerry was that I would have last work in terms of the illustration to apply to the stories that he sent me, and invariably I tried to excise the political aspects of it. It was hell on wheels, I mean it was really difficult because Jerry’s a helluva nice guy.’

Kubert passe la main et c’est John Celardo, un solide artisan des comic strips qui illustra entre autres Tarzan, qui le remplace. Mais la sĂ©rie n’ira pas beaucoup loin. Nous sommes en 1968 et l’offensive du Tet vient de remettre profondĂ©ment en cause la pertinence de la stratĂ©gie amĂ©ricaine.

Il n’en reste pas moins vrai que si ce strip commence et se termine au ViĂȘt Nam, toutes les histoires ne se situent pas dans la pĂ©ninsule indochinoise. Operation Oilspot se dĂ©roule, par exemple, en AmĂ©rique Centrale dans la rĂ©publique de San Marcos qui doit faire face Ă  une rĂ©bellion communiste. De mĂȘme, Freedom Flight est l’histoire d’une exfiltration de dissidents Ă  Berlin-Est. Le hĂ©ros de chacune de ses histoires est Chris Tower, un journaliste qui fait bien sĂ»r penser Ă  Robin Moore. Il est tantĂŽt acteur et mĂȘme prĂ©texte comme lorsqu’il est enlevĂ© (Chris Kidnapped), tantĂŽt tĂ©moin.

La variĂ©tĂ© des sujets abordĂ©s est totale. Ainsi dans Kidnap Ksor Tonn, il est question de s’emparer d’un gĂ©nĂ©ral nord-vietnamien, The Syndicate parle de la collusion entre la mafia et certains gĂ©nĂ©raux sud-vietnamiens sur le trafic de drogue. Si la chose est aujourd’hui largement Ă©tablie, en 1967 de telles allusions Ă©taient jugĂ©es provocantes et anti-amĂ©ricaines.

Prince Synoc fait également croire que l'un des fils du roi de Thaïlande a fait défection et est passé du cÎté de l'Armée Thaïlandaise de Libération dont le but est d'instaurer une démocratie populaire au pays de l'éléphant blanc.

En un mot comme en cent, les scĂ©narios ne sont pas aussi simplistes que l'on pourrait le croire de prime abord. Ces strips, bien que trĂšs laudateurs pour l’action des BĂ©rets Verts, sont donc plus complexes qu’une simple bande patriotique ou nationaliste.

Ce ne sera pas le cas du comic book dont la rĂ©alisation est confiĂ©e Ă  Sam Glanzman qui pastiche, avec plus ou moins de bonheur, le style de Kubert. Les histoires sont totalement univoques, ce qui a certainement nui au succĂšs de la sĂ©rie, la guerre devenant de plus rĂ©ellement impopulaire. Le cinquiĂšme et dernier numĂ©ro qui sort en , soit plus d’un an aprĂšs le #4, n’est d’ailleurs constituĂ© que de reprises.

Comic strips

Dragon Lady Press sortia entre 1985 et 1987 plusieurs albums intitulĂ©s Best of, mĂȘme chose pour les 3 albums Blackthorne (1986/1987). Enfin la sociĂ©tĂ© canadienne, Avalon Communications, publiera en 8 numĂ©ros Ă  partir de 2000 plusieurs de comics strips sous forme de magazine.

En 1986, les Ă©ditions Gilou Ă©ditĂšrent une version française d’une partie des aventures de Chris Tucker sous le titre Forces SpĂ©ciales.

Les strips signés John Celardo ne sont pas ici comptabilisés.

1965

1. Viet Cong Cowboy

1966

2. Kidnap Ksor Tonn
3. Sucker Bait
4. Chris Kidnapped
5. Project Oilspot

1967

6. Freedom Flight
7. The Syndicate
8. Prince Synok

Comic Books

Dessins de Sam Glanzman

Tales of the Green Beret

#

1. Operation Red-Eye – 8 planches

The Traitor – 10 planches
Mission Accomplished – 14 planches

Il s’agit de la mĂȘme histoire divisĂ©e en 3 chapitres diffĂ©rents.

#

  • 2. Operation: Ten Little Indians – 8 planches
  • 3. Find... Fix... Fight... Finish – 12 planches
  • 4. Jungle Justice – 12 planches

Bien qu’elles forment un cycle complet, ces 3 histoires peuvent se lire de maniĂšre indĂ©pendante.

#

  • 5. The Charlie Trap – 11 planches
  • 6. Don't Call Me Chicken – 8 planches
  • 7. My Enemy - My Brother– 13 planches

#

  • 8. Operation Pacification – 12 planches
  • 9. Medic – 8 planches
  • 10. Second Chance – 12 planches

Notes et références

  1. Voir à ce titre l'évolution de l'opinion américaine au fil du temps. http://usatoday30.usatoday.com/news/polls/2005-11-15-iraq-poll.htm
  2. (en) « Vietnam War Casualties (1955-1975) », sur militaryfactory.com (consulté le ).
  3. « The Green Berets (1968) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
  4. « An interview with JOE KUBERT about Robin Moore and 'TALES OF THE GREEN BERETS' », sur blogspot.fr (consulté le ).
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