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Système d'information

Le système d'information (SI) est un ensemble organisé de ressources qui permet de collecter, stocker, traiter et distribuer de l'information[1], en général grâce à un réseau d'ordinateurs. Il s'agit d'un système socio-technique composé de deux sous-systèmes, l'un social et l'autre technique. Le sous-système social est composé de la structure organisationnelle et des personnes liées au SI. Le sous-système technique est composé des technologies (hardware, software et équipements de télécommunication) et des processus d'affaires concernés par le SI[2].

Monitoring d'un système d'information de contrôle du trafic aérien
Monitoring d'un système d'information de contrôle du trafic aérien

L'apport des nouvelles technologies de l'information est à l'origine du regain de la notion de système d'information. L'utilisation combinée de moyens informatiques, électroniques et de procédés de télécommunication permet aujourd'hui, selon les besoins et les intentions exprimés, d'accompagner, d'automatiser et de dématérialiser quasiment toutes les opérations incluses dans les activités ou procédures d'entreprise.

Ces capacités de traitement de volumes importants de données, d'inter-connexion de sites ou d'opérateurs géographiquement éloignés, expliquent qu'elles sont, aujourd'hui, largement utilisées (par exemple, dans les activités logistiques) pour traiter et répartir l'information en temps réel, en lieu et place des moyens classiques manuels, plus lents, tels que les formulaires sur papier et le téléphone.

Ces capacités de traitement sont également fortement appréciées par le fait qu'elles renforcent le caractère « systémique » des données et traitements réalisés : la cohérence et la consolidation des activités lorsqu'elle est recherchée et bien conçue permet d'accroître la qualité du contrôle interne de la gestion des organisations, même lorsque celles-ci sont déconcentrées ou décentralisées.

Enjeux du système d'information

Le système d'information est le véhicule des entités de l'organisation. Sa structure est constituée de l'ensemble des ressources (le personnel, le matériel, les logiciels, les procédures) organisées pour : collecter, stocker, traiter et communiquer les informations. Le système d'information coordonne, grâce à la structuration des échanges, les activités de l'organisation et lui permet ainsi, d'atteindre ses objectifs.

Un système d'information se construit à partir de l'analyse des processus « métier » de l'organisation et de leurs interactions/interrelations, et non simplement autour de solutions informatiques plus ou moins standardisées par le marché. Le système d'information doit réaliser l'alignement stratégique de la stratégie d'entreprise par un management spécifique.

La gouvernance des systèmes d'information ou gouvernance informatique (IT gouvernance) renvoie aux moyens de gestion et de régulation des systèmes d'information mis en place dans une organisation en vue d'atteindre ses objectifs[3]. À ce titre, la gouvernance du SI fait partie intégrante de la gouvernance de l'organisation. Les méthodes ITIL (IT infrastructure library) et COBIT sont par exemple, des supports permettant de mettre un SI sous contrôle et de le faire évoluer en fonction de la stratégie de l'organisation.

Les différentes natures du système d'information

Système d'information et finalité de la chose

Le SI est né dans les domaines de l'informatique et des télécommunications. Le concept de SI s'applique maintenant à l'ensemble des organisations, privées ou publiques. Le terme système d'information (ou SI) possède les significations suivantes :

  • un ensemble organisĂ© de ressources (personnel, donnĂ©es, procĂ©dures, matĂ©riel, logiciel, etc.) permettant d'acquĂ©rir, de stocker, de structurer et de communiquer des informations sous forme de textes, images, sons, ou de donnĂ©es codĂ©es dans des organisations. Selon leur finalitĂ© principale, on distingue des systèmes d'information supports d'opĂ©rations (traitement de transaction, contrĂ´le de processus industriels, supports d'opĂ©rations de bureau et de communication) et des systèmes d'information supports de gestion (aide Ă  la production de rapports, aide Ă  la dĂ©cision, etc.)[4].
  • Un système ou sous-système d'Ă©quipements, d'informatique ou de tĂ©lĂ©communication, interconnectĂ©s dans le but de l'acquisition, du stockage, de la structuration, de la gestion, du dĂ©placement, du contrĂ´le, de l'affichage, de l'Ă©change (transmission ou rĂ©ception) de donnĂ©es sous forme de textes, d'images, de sons, et/ou, faisant intervenir du matĂ©riel et des logiciels.
  • Un SI est un rĂ©seau complexe de relations structurĂ©es oĂą interviennent hommes, machines et procĂ©dures, qui a pour but d’engendrer des flux ordonnĂ©s d’informations pertinentes provenant de diffĂ©rentes sources et destinĂ©es Ă  servir de base aux dĂ©cisions selon Hugues Angot.
  • Un SI est un ensemble d'Ă©lĂ©ments matĂ©riels ou immatĂ©riels (hommes, machines, mĂ©thodes, règles) en interaction transformant en processus des Ă©lĂ©ments (les entrĂ©es) en d'autres Ă©lĂ©ments (les sorties).

Système d'information et application informatique

On distingue généralement deux grandes catégories de systèmes, selon les types d'application informatique :

  • les systèmes de conception : fonctionnent selon des techniques temps rĂ©el ;
  • les systèmes d'information de gestion, qui emploient des techniques de gestion.

Du point de vue de la valeur financière du patrimoine informatique, les systèmes d'information de gestion sont largement majoritaires.

Les langages informatiques employés diffèrent souvent selon chacune de ces catégories, et à l'intérieur des catégories. Par exemple, les systèmes d'information de gestion emploient du Cobol, du langage C, du C++, du Java, du Visual Basic.NET, du WinDev (WLangage), du 4D, du SQL, etc.

Aujourd'hui, la généralisation des applications web rend possible une très forte interopérabilité des systèmes, qui transcende ces catégories traditionnelles. Les langages de balisage (HTML, XML, etc.) s'imposent comme des standards. Ces langages sont souvent associés à des frameworks. Le framework le plus communément employé est actuellement RDF (Resource Description Framework). RDF s'appuie sur des normes d'interopérabilité et l'utilisation massive de métadonnées, données élémentaires communes à toutes les ressources et tous les systèmes quelles que soient leurs utilisations, qui facilitent les accès et les échanges.

Composition d'un système d'information d'entreprise

Composition classique

le modèle pyramidal

Dans les œuvres des années 1980-1990, la composition « classique » des systèmes de l'information d'une entreprise était comme une pyramide des systèmes d'information qui reflétait la hiérarchie de l'entreprise[5].

Les systèmes qui traitent les transactions fondamentales (TPS) au fond de la pyramide, suivis par les systèmes pour la gestion de l'information (MIS), et après les systèmes de soutien des décisions (DSS) et se terminant par les systèmes d'information utilisés par la direction la plus supérieure (EIS), au sommet.

Bien que le modèle pyramidal reste utile, un certain nombre de nouvelles technologies ont été développées et certaines nouvelles catégories de systèmes d'information sont apparues et ne correspondent plus aux différentes parties du modèle pyramidal.

Composition actuelle

Dans un système d'information d'une grande entreprise, on trouve :

  • un ERP - enterprise resource planning (en français : PGI pour progiciel de gestion intĂ©grĂ©) - qui intègre thĂ©oriquement tous les systèmes informatisĂ©s transactionnels dont les modalitĂ©s de fonctionnement sont dĂ©sormais bien connues des informaticiens et des hommes de l'Art de chaque mĂ©tier. Les ERP permettant de soutenir le fonctionnement de l'entreprise ;
  • des systèmes dits « intĂ©grĂ©s mĂ©tiers » ou « verticalisĂ©s », qui sont des progiciels mĂ©tiers, et qui couvrent aussi bien le front-office, que le middle, puis le back-office et qui ne sont pas de conception maison, mais ont Ă©tĂ© bâtis par un Ă©diteur spĂ©cialisĂ© sur un mĂ©tier et dont les modes de fonctionnement logiciels correspondent aux meilleures pratiques constatĂ©es Ă  un moment donnĂ© chez les plus performants dans leur secteur d'excellence ;
  • des systèmes restants appelĂ©s « spĂ©cifiques » (ou encore : non standards, de conception « maison », dĂ©veloppĂ©s sur mesure, introuvables sur le marchĂ©, etc.), oĂą sont rencontrĂ©es davantage d'applications dans les domaines du calcul de coĂ»ts, de la facturation, de l'aide Ă  la production, ou de fonctions annexes.

La proportion entre ERP et systèmes spécifiques est très variable d'une entreprise à l'autre.

L'urbanisation traite de la cartographie des systèmes de l'entreprise et donc de la manière d'organiser son système d'information pour parvenir à le faire évoluer de manière prévisionnelle, en accord avec la stratégie générale de l'entreprise. La stratégie de l'entreprise est menée par la direction générale et l'urbanisation permet de mener l'alignement du SI sur la stratégie.

Dans les ERP, on trouve des modules couvrant différents domaines d'activité (comme la gestion de la production, la gestion de la relation commerciale avec la clientèle, la gestion des ressources humaines, la comptabilité, la finance, les fusions, les intégrations comptables d'acquisitions récentes, etc.) autour d'une base de données commune et unifiée.

Il est fréquent qu'une entreprise soit équipée de plusieurs progiciels différents selon ses domaines d'activité. Dans ce cas, les progiciels ne sont pas totalement intégrés comme dans un PGI, mais interfacés entre eux, ainsi qu'avec des applications spécifiques. On trouvera par exemple, des applications de :

  • gestion de la relation client (GRC, ou CRM pour customer relationship management) : regroupe toutes les fonctions permettant d'intĂ©grer les clients dans le système d'information de l'entreprise.
  • gestion de la relation Ă©tendue (XRM pour extended relationship management) : système d'information d'entreprise, imaginĂ© par Nelis XRM en 2005, dont les processus relationnels constituent le socle de l'organisation de l'information.
  • gestion de la chaĂ®ne logistique (GCL, ou SCM pour supply chain management) : regroupe toutes les fonctions permettant d'intĂ©grer les fournisseurs et la logistique au système d'information de l'entreprise
  • Système d'information des ressources humaines (SIRH) pour la gestion des ressources humaines (GRH), ou HRM pour human resource management.
  • Système de gestion de donnĂ©es techniques (SGDT), ou PDM pour product data management : fonctions d'aide au stockage et Ă  la gestion des donnĂ©es techniques. Surtout utilisĂ© par les bureaux d'Ă©tudes. En fait, le PDM est l'Ă©volution de la fonction SGDT, jusqu'Ă  de nouvelles manière de gĂ©rer le cycle de vie des donnĂ©es.
  • gestion du cycle de vie du produit (ou PLM pour product lifecycle management : notion qui comprend en plus du PDM, la conception et l'aide Ă  l'innovation, ainsi que la fin de vie du produit, donc son recyclage).

Évolution de la composition du système d'information

Le domaine des systèmes d'information et de communication a certes une forte composante technologique et informatique. Mais c'est seulement un aspect de ce domaine qui est en fait beaucoup plus vaste. Il s'agit de concevoir comment circule et est stockée l'information de façon efficace et cohérente pour toutes les activités d'une entreprise, d'un réseau d'entreprises, d'une administration publique, des relations entre entreprises, des citoyens, des gouvernements, etc.

Le champ est vaste et concerne tous les domaines des activités humaines. Malgré cette ampleur, ce domaine a son unité scientifique, construit autour de concepts, de constructions abstraites et concrètes, de composants de méthodes, notamment, qui sont indépendantes des activités concernées. Sans doute, un des maîtres mots de ce domaine des systèmes d'information est-il celui de « modèle accompagné », ou « modélisation ».

Par conséquent, dans les entreprises actuelles, le système d'information et de communication tend à s'orienter vers des ensembles plus globaux, l'information traitée par l'humain étant une connaissance à gérer.

Des économistes tels que Robert Solow ou Daniel Cohen ont montré que les systèmes d'information ne généraient de gains de productivité que s'ils étaient accompagnés de changements organisationnels. Le changement dans les organisations est donc indissociable du logiciel. Cette nouvelle dimension impose à une science plutôt dure originellement de se tourner vers les techniques d'amélioration continue comme le Lean.

En complément du SI classique, une ingénierie des connaissances (en anglais Knowledge Management) s'articule autour des deux composantes suivantes, que l'on peut retrouver dans chaque domaine d'activité de l'entreprise :

  • La gestion de contenu (en anglais : content management), destinĂ©e Ă  gĂ©rer les informations brutes et Ă  les transformer en connaissances ou donnĂ©es mieux structurĂ©es ;
  • La gestion des accès, c'est-Ă -dire, la gestion des flux et des protocoles d'Ă©change dans les rĂ©seaux de (tĂ©lĂ©-)communications internes ou partagĂ©s avec les partenaires.

Sur le plan du management des systèmes d'information, une tendance actuelle correspond à leur externalisation auprès d'une ou plusieurs sociétés prestataires pouvant se voir confier la gestion de l'infrastructure informatique, des développements de logiciels ou encore de la gouvernance.

Autres composants possibles

D'autres composants peuvent être inclus dans un système d'information pour offrir des caractéristiques techniques ou des fonctionnalités spécifiques :

Systèmes d'information et développement durable

Les systèmes d'information comportent, le plus souvent, des informations de nature économique et financière, mais aussi de plus en plus d'informations environnementales et sociales. Le problème qui se pose sur le plan du développement durable est celui du partage de l'information, surtout extra-financière (environnementale et sociale) entre les organismes et leurs parties prenantes.

L'architecture d'un système d'information durable est structurée autour de trois référentiels métiers :

Systèmes d'information et grandes entreprises

Les systèmes d'informations participent au développement économique, social et humain de la société, et à la performance des organisations. Créé en 1970, le Cigref (anciennement Club informatique des grandes entreprises françaises) est une association regroupant les grandes entreprises et administrations publiques françaises qui se donnent pour mission de développer leur capacité à intégrer et maîtriser le numérique.

Notes et références

  1. De Courcy R., Les systèmes d'information en réadaptation, Québec, Réseau international CIDIH et facteurs environnementaux, 1992, no 5 vol. 1-2 p. 7-10
  2. (en) Gabriele Piccoli, Information Systems for Managers : Text and Cases, Wiley, , 538 p. (ISBN 978-1-118-05761-2)
  3. Jean-François PILLOU, Tout sur les systèmes d'information, DUNOD, Paris 2006, Collect° Comment ça marche.net
  4. Reix R. (2002), «Système d’information et management des organisations», Vuibert, 4e édition, Paris.
  5. The Pyramid Model (en)
  6. Systèmes d'information et développement durable, Hermès Science, p. 221-234

Voir aussi

Articles connexes

Liens généraux :

Liens relatifs Ă  l'information :

Liens relatifs à la sécurité de l'information et du système d'information :

Liens relatifs au management :

Liens relatifs à des systèmes d'information spécialisés :

Liens externes

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