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Syndrome de l'immunodéficience féline

Le syndrome de l'immunodéficience féline est provoquée par le virus du même nom (FIV) qui rend le chat vulnérable aux infections opportunistes. Transmis par l'intermédiaire de morsures ou de rapports sexuels, il n'existe pas de traitement spécifique. La prévention s'opère à travers l'évitement de la contamination et l'évitement des contacts entre chats sains et chats atteints. L'animal peut cependant vivre plusieurs années avec le virus. Il est équivalent au sida humain, bien qu'il n'y ait aucun risque de transmission du chat à l'humain. La présence du FIV est également observée chez le lynx et le puma.

Syndrome de l'immunodéficience féline
Causes Maladie virale
Transmission Morsure et rapport sexuel
Symptômes Immunodéficience acquise (d), fièvre, stomatite, fatigue, gonflement des ganglions lymphatiques (d) et asymptomatique (en)
Classification et ressources externes
MeSH D016181

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Épidémiologie

Le FIV est présent sur tous les continents[1]. Il concerne environ 11 % de la population féline domestique à travers le monde, bien que ce pourcentage soit certainement sous-estimé puisqu'entre 10 et 15 % des chats FIV ne sont pas séronégatifs[2]. Les mâles sont davantage concernés que les femelles, car plus susceptibles d'être impliqué dans des bagarres avec morsures[1]. Les individus les plus à risque sont ceux qui vivent dans des zones à haute densité de chats et ceux qui ont la possibilité de se promener librement à l'extérieur[1].

Transmission

Le virus se transmet entre chats principalement par les morsures, mais également par les rapports sexuels. Il peut aussi être transmis par la mère à ses petits[2].

Le virus ne survit que quelques heures dans l'environnement[3].

Symptômes

La durée d'incubation est de 4 à 6 semaines.

Des symptômes peuvent parfois se manifester durant la première phase qu'est la phase aiguë, qui survient entre un et trois mois après l'infection : l'animal présente alors de la fièvre, de la fatigue, entérite, stomatite, dermatite, conjonctivite, affection respiratoire, et gonflement des ganglions lymphatiques[3] - [4]. Cependant, les symptômes restant discrets, cette période n'est pas toujours remarquée par les propriétaires[3]. La seconde période consiste en une phase asymptomatique où le chat ne manifeste aucun signe clinique[4] - [5]. Cette période peut durer de quelques mois à plusieurs années, en fonction de l'âge auquel le chat a été infecté, le sous-type de FIV, et l'exposition à d'autres pathogènes[4]. La phase asymptomatique peut également durer jusqu'à la mort de l'animal. Enfin, la troisième et dernière phase consiste en une période symptomatique pendant laquelle le chat est touché par des infections opportunistes, une néoplasie, une dépression médullaire et des troubles neurologiques[4].

Les chats atteints par le FIV sont globalement plus sensibles aux infections dont les effets peuvent durer plus longtemps et être plus sévères[5]. Les chats positifs au FIV ont cinq fois plus de risques de développer un lymphome ou une leucémie ; ils sont d'ailleurs surreprésentés parmi les chats atteints de lymphomes[4]. La moitié des chats déclarent une immunodéficience.

Certaines pathologies sont courantes chez les chats atteints par le virus de l'immunodéficience féline comme par exemple :

  • des symptômes généraux : fièvre, amaigrissement, augmentation de la taille des ganglions lymphatiques ;
  • des infections buccales (gingivite, stomatite) ;
  • des diarrhées chroniques qui ne guérissent pas malgré la mise en place de traitements ;
  • des infections des yeux (conjonctivites) ou de l'appareil respiratoire supérieur (rhinites, trachéites) ;
  • des abcès cutanés récidivants ;
  • des troubles nerveux (encéphalite, convulsions) ou des troubles comportementaux.

Espérance de vie

L'espérance de vie de l'animal ne semble pas significativement modifiée[3].

Dépistage et diagnostic

Les anticorps spécifiques du FIV ne sont détectables qu'à partir d'entre deux et dix mois après la contamination[3].

Le FIV peut être diagnostiqué grâce à des tests rapides, des tests Elisa ou par technique PCR. En pratique, le vétérinaire utilise généralement un test rapide qui se base sur une prise de sang, et la détection d'anticorps anti-GP40 à partir de sang total, de plasma ou de sérum. Le résultat est obtenu en 10 à 15 minutes. Un test salivaire est également possible[6].

Le dépistage du FIV peut être proposé à n'importe quel âge en cas de suspicion, comme dès les premières consultations vaccinales d'un chaton, pour écarter toute transmission par la mère[6]. Il est conseillé de réaliser un test lors de l'acquisition d'un chat, et régulièrement auprès des chats à risque[3]. Tester tous les chats du foyer en cas de test positif est également à privilégier. En cas de test négatif, il est recommandé de réaliser un second test afin de confirmer le premier[3].

Prise en charge

Il n'existe pas de traitement contre le FIV. La principale prise en charge consiste à diminuer les risque de contracter des infections autres qui profiteraient de l'immunodéficience pour se développer[3]. Un suivi régulier du poids et des paramètres sanguin est recommandé, ainsi qu'un traitement précoce des affections pouvant toucher l'individu[3].

Une fois la maladie déclenchée, les soins sont ponctuels et visent les maladies opportunistes au fur et à mesure qu'elles atteignent le chat. Les traitements symptomatiques à la cortisone comportent de nombreux effets secondaires. D'autre part, la cortisone associée à l'interféron réduirait sérieusement l'effet bénéfique de l'interféron, puisque schématiquement, la cortisone est un immunosuppresseur, à l'inverse de l'interféron qui est un "immunobooster". Il existe aussi un traitement thérapeutique à l’interféron oméga félin injectable (Virbagen félin). Ce traitement, en cure de plusieurs injections, est très coûteux (environ 300-400 euros par cure), mais il améliore grandement les conditions de vie de l’animal et allonge sa durée de vie.

Prévention

La prévention passe par la réduction des risques de morsures[3], à travers la limitation des déplacements extérieurs des chats, et l'évitement des contacts entre chats sains et ceux positifs aux FIV[7].

Un vaccin contre le FIV est commercialisé en Australie[8] et un autre en Amérique du Nord, qui a une efficacité partielle et une utilisation controversée. En Europe, il n'y a pas de projet de commercialisation de ce vaccin qui a été développé avec des souches virales présentes essentiellement en Amérique du Nord[9].

Références

  1. (en) K. Hartmann, « Feline immunodeficiency virus infection: an overview », The Veterinary Journal, vol. 155, no 2, , p. 123–137 (PMID 9564266, PMCID PMC7128420, DOI 10.1016/S1090-0233(98)80008-7, lire en ligne, consulté le )
  2. Luis Isamu Barros Kanzaki et David J. Looney, « Feline immunodeficiency virus: a concise review », Frontiers in Bioscience: A Journal and Virtual Library, vol. 9, , p. 370–377 (ISSN 1093-9946, PMID 14766374, DOI 10.2741/1235, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Feline Immunodeficiency Virus (FIV) », sur Cornell University College of Veterinary Medicine, (consulté le )
  4. (en) Katrin Hartmann, « Clinical aspects of feline immunodeficiency and feline leukemia virus infection », Veterinary Immunology and Immunopathology, vol. 143, nos 3-4, , p. 190–201 (PMID 21807418, PMCID PMC7132395, DOI 10.1016/j.vetimm.2011.06.003, lire en ligne, consulté le )
  5. Corine Boucraut-Baralon, « La vaccination d’un chat infecté par le FIV », Le Point vétérinaire, no 271, (lire en ligne Inscription nécessaire)
  6. Élodie Goffart, « Les tests de dépistage des rétroviros félines », La Semaine vétérinaire, no 1606, (lire en ligne Accès limité)
  7. (en) M. Bennett et N.R. Smyth, « Feline immunodeficiency virus: A brief review », British Veterinary Journal, vol. 148, no 5, , p. 399–412 (PMID 1330201, PMCID PMC7130289, DOI 10.1016/0007-1935(92)90027-X, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Me Westman, R Malik et Jm Norris, « Diagnosing feline immunodeficiency virus (FIV) and feline leukaemia virus (FeLV) infection: an update for clinicians », Australian Veterinary Journal, vol. 97, no 3, , p. 47–55 (DOI 10.1111/avj.12781, lire en ligne, consulté le )
  9. Vetérinet, pour tout savoir sur les animaux

Voir aussi

Articles connexes


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