Accueil🇫🇷Chercher

Syndrome de l'oreille rouge

Le syndrome de l'oreille rouge est une maladie rare, d'étiologie inconnue, qui fut décrite pour la première fois en 1994. Le symptôme-clé de ce syndrome est l'érythème de l'une ou des deux oreilles externes, accompagné d'une sensation de brûlure[1]. Divers traitements ont été proposés avec une efficacité limitée.

Syndrome de l'oreille rouge
Description de cette image, également commentée ci-après
Une crise spontanée d'un syndrome de l'oreille rouge
Classification et ressources externes

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L'Ă©rythème des oreilles est Ă©galement un symptĂ´me classique de la polychondrite atrophiante (PCA), une maladie auto-immune rare qui touche diffĂ©rentes zones de cartilage (et parfois d'autres zones de tissus conjonctifs) du corps ; on estime que la PCA touche 3 Ă  5 personnes par million d'habitants. L'Ă©rythème des oreilles dans la PCA est un signe d'inflammation du cartilage (et parfois de la peau de l'oreille externe en plus du cartilage) et cause souvent des douleurs modĂ©rĂ©es Ă  importantes lors des “poussĂ©es” de la maladie, qui peut ĂŞtre aiguĂ« et/ou chronique. L'Ă©rythème des oreilles dans la PCA peut ĂŞtre unilatĂ©ral ou bilatĂ©ral. Une inflammation prolongĂ©e peut entraĂ®ner une dĂ©tĂ©rioration du cartilage de l'oreille (souvent dĂ©crite comme “oreille en chou-fleur”), voire une perte partielle ou totale de l'audition.

Caractéristiques

L'apparition d'un Ă©rythème et d'une sensation douloureuse ou de brĂ»lure d'une ou des deux oreilles externes est le seul symptĂ´me frĂ©quent. La douleur est souvent plus importante au niveau du lobe de l'oreille, et parfois irradie dans la mandibule et aux joues. La douleur est gĂ©nĂ©ralement modĂ©rĂ©e, mais peut parfois ĂŞtre importante. Les crises durent gĂ©nĂ©ralement entre 30 minutes Ă  une heure bien que des pĂ©riodes allant de quelques secondes Ă  quelques heures ont Ă©tĂ© dĂ©crites. La plupart des patients ont des crises quotidiennes, mĂŞme si cela varie de quelques Ă©pisodes par an Ă  presque un par heure.

Étiologies

Il semblerait que ce syndrome puisse ĂŞtre une cĂ©phalĂ©e auriculo-autonome ou fasse partie du groupe des cĂ©phalĂ©es trigĂ©mino-autonomiques, qui comprend Ă©galement l'algie vasculaire de la face[2] - [3]. Il est le plus souvent associĂ© Ă  la migraine chez les sujets jeunes, tandis que l'apparition tardive d'un syndrome de l'oreille rouge peut rĂ©sulter d'une pathologie de la partie supĂ©rieure du rachis cervical ou d'une cĂ©phalĂ©e trigĂ©mino-autonomique.

Prise en charge

Le syndrome de l'oreille rouge s'avère ĂŞtre difficile Ă  traiter. Le traitement le plus souvent utilisĂ© est la gabapentine, une sĂ©rie de cas ayant montrĂ© une amĂ©lioration sur la frĂ©quence des crises et l'Ă©rythème chez sept patients sur huit. De plus petites Ă©tudes ont rapportĂ© une efficacitĂ© plus modĂ©rĂ©e de l'amitriptyline, la flunarizine, l'imipramine, le vĂ©rapamil et le propranolol chez certains patients. Le traitement peut varier en fonction de l'Ă©tiologie sous-jacente des symptĂ´mes de l'individu[4]. L'application d'un sac de glace lors d'une crise pour refroidir l'oreille peut soulager les douleurs.

Épidémiologie

Le syndrome de l'oreille rouge est considĂ©rĂ© comme rare, bien que sa prĂ©valence exacte soit inconnue. Seul une centaine de cas ont Ă©tĂ© dĂ©crits dans la littĂ©rature mĂ©dicale, avec un sex-ratio hommes/femmes de 1 pour 1,25. Il a Ă©tĂ© rapportĂ© chez des patients âgĂ©s de 4 Ă  92 ans, avec une moyenne d'apparition Ă  l'âge de 42 ans.

Références

  1. (en) Lambru, G., Miller, S. et Matharu, M. S., « The red ear syndrome », The Journal of Headache and Pain, vol. 14, no 1,‎ , p. 83 (DOI 10.1186/1129-2377-14-83, lire en ligne)
  2. (en) « Red ear syndrome », Curr Pain Headache Rep, vol. 11, no 4,‎ , p. 313–6 (PMID 17686397, DOI 10.1007/s11916-007-0210-8)
  3. (en) « Red ear syndrome and auricular erythromelalgia: the same condition? », Clin. Exp. Dermatol., vol. 34, no 8,‎ , e626–8 (PMID 19489849, DOI 10.1111/j.1365-2230.2009.03342.x)
  4. (en) Ryan, S., Wakerley, B. R. et Davies, P., « Red ear syndrome: A review of all published cases (1996–2010) », Cephalalgia, vol. 33, no 3,‎ , p. 190–201 (DOI 10.1177/0333102412468673)

Voir aussi

Bibliographie

  • A. Donnet, « Le syndrome de l’oreille rouge », Revue Neurologique, vol. 168,‎ , A216 (ISSN 0035-3787, DOI 10.1016/j.neurol.2012.01.567, lire en ligne, consultĂ© le )
  • L. Nobile, C. Peeters, D. Debois et P. Van Eeckhout, « Une oreille rouge pas comme les autres : une vasculite particulière ? », Annales de Dermatologie et de VĂ©nĂ©rĂ©ologie, vol. 145, no 12,‎ , S364–S365 (ISSN 0151-9638, DOI 10.1016/j.annder.2018.10.011, lire en ligne, consultĂ© le )
  • D.E. Benkali, D. Hakem, A. Boudjelida et A. Berrah, « Polychondrite entre sujet jeune et gĂ©riatrie : revue de 04 observations », La Revue de MĂ©decine Interne, vol. 36,‎ , A136 (ISSN 0248-8663, DOI 10.1016/j.revmed.2015.03.139, lire en ligne, consultĂ© le )
  • CHOBAUT, J. C., MORIN, O., TAVERNIER, L., & FLORET, F. (2001). Syndrome de l'oreille rouge: A propos d'un cas. Journal français d'oto-rhino-laryngologie (1977), 50(3), 139-141.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.