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OuĂŻe (sens)

L’ouïe[alpha 1] est la capacité de percevoir des sons. Elle est l’un des cinq sens généralement admis.

Le renard comme de nombreux mammifères peut orienter ses oreilles pour explorer son environnement sonore.
Une oreille humaine.

Histoire et anatomie

Chez les mammifères, l'oreille est l'organe principal de l'ouïe.

Quand les animaux sont passés du milieu aquatique au milieu terrestre il y a environ 375 millions d'années ils ont dû s'adapter à la gravité et à un environnement sec, et en particulier à une transmission du son différente dans l'air de ce qu'elle était dans l'eau. Durant environ 100 millions d'années, ils n'ont pas eu d'oreille telle que nous la connaissons chez les animaux contemporains, mais ont probablement détecté les sons et les vibrations par leurs poumons, apparus peu à peu il y a 350 à 400 millions d'années.

Des chercheurs danois ont Ă©tudiĂ© un dipneuste africain (Protopterus annectens), qui dispose de poumons lui permettant de respirer dans l'air, ce qui en fait un modèle animal d'Ă©tude des premiers vertĂ©brĂ©s terrestres, d'autant que comme les premiers animaux capables de marcher sur la terre, il n'a pas d'oreille moyenne[1]. Un dispositif expĂ©rimental a montrĂ© que ce poisson perçoit des ondes de pression dans les frĂ©quences supĂ©rieures Ă  200 Hz. Le système auditif du poisson pourrait se baser sur une rĂ©sonance de l'air dans ses poumons autour de 300 Hz[1]. D'autres tests faits avec des poissons dans l'air ont confirmĂ© que ce poisson n'est pas tout Ă  fait sourd dans l'air[1]. Le mĂŞme groupe de chercheurs a montrĂ© que les salamandres qui ont des os d'oreille interne et une oreille moyenne primitive (sans tympan, Ă  la diffĂ©rence des grenouilles ou crapauds), et « qui ont une configuration de l'oreille identique Ă  celles trouvĂ©es chez certains des premiers fossiles d'animaux terrestres » peuvent entendre sous l'eau : des frĂ©quences supĂ©rieures Ă  120 Hz par leur poumon, de manière plus efficace encore que le dipneuste[1].

La transmission des vibrations du milieu aérien au milieu liquide présent dans la cochlée pose des problèmes concrets liés à la physique des fluides. Rappelons que si une onde acoustique qui se propage dans l’air atteint perpendiculairement la surface d’un lac, par exemple, le millième de l’énergie seulement est transmis à l’eau, la quasi-totalité étant réfléchie. La perception d’une onde sonore demande donc un système complexe d’amplification, contenu dans la chaîne physiologique de la perception (voir Anatomie de l’oreille).

Poissons

Le requin entend les frĂ©quences de 10 Ă  1 000 hertz grâce aux cellules ciliĂ©es de sa ligne latĂ©rale et deux oreilles internes[2].

Mammifères

Tous les mammifères possèdent un sens de l'ouïe. Certaines espèces sont réputées pour leur utilisation particulière de la détection des sons.

Les chauves-souris Ă©mettent, avec la gorge, des clics si aigus qu'ils sont inaudibles pour les humains, dont l'Ă©cho contre les obstacles leur sert pour dĂ©terminer leur position. Elles peuvent, de cette manière, voler dans l'obscuritĂ©. Les clics durent environ 0,002 s et leur dĂ©tection requiert d'entendre des sons jusqu'Ă  une frĂ©quence de 30 000 Ă  100 000 Hz[2].

Les dauphins et les baleines entendent dans l'eau des frĂ©quences jusqu'Ă  80 000 Hz[2].

Les chiens entendent jusqu'Ă  40 000 Hz[2].

Espèce humaine

L'espèce humaine entend les sons forts, Ă  une pression acoustique aux alentours de 1 pascal, dans une plage de frĂ©quences de 20 Ă  16 000 hertz, dont la largeur diminue fortement pour les sons faibles. L'acuitĂ© auditive maximale se situe dans la plage de 1 Ă  2,5 kHz avec des pressions acoustiques de 0,2 Ă  50 Pa. La perception du volume sonore est liĂ©e par des relations complexes Ă  son Ă©volution dans le temps ; l'ĂŞtre humain est capable de diffĂ©rencier finement (moins de 1 % d'Ă©cart) des sons d'une frĂ©quence fondamentale entre 100 et 4 500 Hz environ. En dehors de ces limites, la discrimination des hauteurs est très dĂ©gradĂ©e.

Par application du principe d’incertitude, notre perception nous offre un choix entre erreur temporelle et erreur en fréquence. On peut connaître le signal avec une erreur de temps donnée si l’on admet une erreur en fréquence suffisante et vice versa. On ne peut connaître la fréquence (donc la hauteur) d'un son que si on l'a entendu pendant une durée suffisante[3].

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Avec l'article « l’ », en prononciation à vitesse normale, de préférence prononcer /lu-i/ (les sons /lu/ et /i/ étant détachés l'un de l'autre) et non /lwi/ (qui est la prononciation française habituelle du prénom « Louis »). Avec un article défini, en conséquence, de préférence prononcer /u-i/, comme dans « il a une bonne ouïe ».

  1. (en) Monique Brouillette, « Early land animals heard sounds with their lungs », Science Mag, Science,‎ (DOI 10.1126/science.aaa7805, lire en ligne).
  2. « Pas si bête que ça ! La vie animale tous sens en alerte », sur ulg.ac.be.
  3. (en) Dennis Gabor, « Theory of communication : Part 1: The analysis of information », Journal of the Institute of Electrical Engineering, London, vol. 93-3, no 26,‎ , p. 429-457 (lire en ligne, consulté le )


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