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Syncrétisme idéologique

Le syncrétisme idéologique, également appelé politique syncrétique, syncrétisme politique ou encore transversalisme, est un effort de combinaison équilibrée de l'ensemble des éléments du spectre politique conventionnel gauche-droite, sous forme de positions politiques revendiquant de la neutralité par emprunt à la politique de gauche comme à la politique de droite, dans un objectif de réconciliation[1] - [2] - [3] - [4].

Modèles multi-axes

Une grande partie de la philosophie politique qui a émergé au cours des deux derniers siècles ne correspond pas à la ligne traditionnelle unidimensionnelle gauche-droite proposée ; en particulier l'anarchisme et le libertarianisme. Eh bien, sur ce modèle, on suppose que l'anarchisme est "de gauche", alors que le libéralisme libertaire est "de droite".

Cependant, sur le spectre unidimensionnel, l'Anarchisme occupe pratiquement la même position que le marxisme, ce qui est évidemment inapproprié. L'anarchisme implique le rejet du gouvernement et du contrôle social, tandis que les théories communistes léniniste recherchent le contrôle social de nombreuses activités. A l'autre extrême de l'extrême politique, le Libéralisme libertaire se situe au même endroit que le Fascisme, ou du moins le Capitalisme conservateur rigidement autoritaire, ce qui serait tout aussi inapproprié[5].

Pour résoudre ces problèmes, diverses propositions ont été avancées pour créer un système à deux axes, combinant deux modèles de spectre politique unidimensionnel comme axes.

La première personne à avoir conçu un système à deux axes fut Hans Eysenck dans son livre de 1964 "Sense and Nonsense in Psychology". Partant du spectre traditionnel « droite-gauche », Eysenck a ajouté un axe vertical qui allait des tendances autoritaires (la dureté d'esprit) aux tendances démocratiques (la tendresse). L'effet de ce nouvel axe est que ceux qui ont des idées très différentes sur l'autorité, mais qui ont les mêmes idées sur l'axe "droite-gauche", peuvent être distingués (des gens comme Staline et Noam Chomsky à gauche, ou Augusto Pinochet et Friedrich Hayek à droite).

De même, les questions de propriété collective/privée peuvent être considérées sur l'axe horizontal et le spectre allant du contrôle individuel de la société à l'État sur l'axe vertical.

Exemples

Phalangisme espagnol

La Phalange espagnole, bien qu'alliée à la droite pendant la Guerre civile espagnole et largement considérée comme d'extrême droite[6], s'est définitivement présentée comme syncrétique. Le Phalangisme originel a attaqué à la fois la gauche et la droite comme ses "ennemis", se déclarant n'être ni de gauche ni de droite, se présentant comme étant de troisième position[7].

Péronisme/Justicialisme

Au plus fort de la Guerre froide , l'ancien président argentin Juan Perón (1946-1955 puis 1973-1974) a défini la position internationale de sa doctrine (le justicialisme ou péronisme) comme une « troisième position » entre capitalisme et communisme, une position qui est devenue un précédent du Mouvement des non-alignés.

Nationalisme révolutionnaire

Le Nationalisme révolutionnaire est une idéologie politique syncrétique entre le socialisme révolutionnaire et le nationalisme extrême avec de fortes accentuations géopolitiques (poussées vers l'antisionisme, l'anti-américanisme et l'anti-mondialisme)[8]. Il s'accompagne d'une vision d'ensemble qui accentue son réalisme et conçoit donc la politique au sein du continent eurasien incluant l'ensemble de l' Europe, la Russie et une partie de l'Asie. Le nationalisme-révolutionnaire est traditionaliste, étatiste, anticapitaliste et réconcilie les concepts révolutionnaires avec les concepts spirituels. Les figures de référence sont tirées des révolutionnaires politiques du XXe siècle, des théoriciens socialistes extrémistes non-marxistes comme Georges Sorel, Pierre-Joseph Proudhon et Auguste Blanqui, à de nombreux théoriciens nationaux-révolutionnaires comme Ernst Niekisch, Karl Otto Paetel et Jean Thiriart. Les références trouvent leur inspiration chez Georg Wilhelm Friedrich Hegel et d'autres philosophes, tandis qu'économiquement les nationaux-révolutionnaires soutiennent un mélange entre les réformes économiques du socialisme et diverses théories syndicalistes, mais en mettant toujours l'accent sur la spiritualité de l'action.

Références

  1. Roger Griffin, Fascism (paperback), Oxford, Oxford University Press, coll. « Oxford readers », , second printing éd., 8, 307 (ISBN 978-0192892492)
  2. Aristotle A. Kallis, The Fascism Reader, Routledge, (ISBN 978-0415243599), p. 71
  3. Cyprian Blamires, World Fascism: A Historical Encyclopedia (hardcover), Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, , 5e éd., 14, 561 (ISBN 978-1576079409)
  4. Steve Bastow et James Martin, Third Way Discourse, Edinburgh University Press, (ISBN 978-0748615612), p. 2 :
    « However, what is often missed in many of these discussions is an awareness of the variety of ideologies of the third way that span the twentieth century and traverse the spectrum from left to right. »
  5. Jürgen Eysenck, Hans (1964). "Sense and Nonsense in Psychology " (Reprint Publisher edición). Penguin Books. p. 349.
  6. Rodney P. Carlisle (general editor). The Encyclopedia of Politics: The Left and the Right, Volume 2: The Right. Thousand Oaks, California, USA; London, England, UK; New Delhi, India: Sage Publications, 2005. Pp. 633.
  7. Griffin, Roger (1995). Fascism (paperback). Oxford readers (second printing ed.). Oxford: Oxford University Press. p. 189. (ISBN 978-0192892492).
  8. (it) « Ribelli e borghesi », sur Ariannaeditrice.it
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