Symbio (entreprise)
Symbio est une entreprise française active dans le domaine des systèmes hydrogène pour véhicules, coentreprise entre Faurecia et Michelin. Elle a été fondée en 2010 à Fontaine (Isère), mais depuis son siège est à Vénissieux (Rhône), où se trouve le centre le plus important, jusqu'à la réalisation d'une nouvelle implantation sur la commune voisine de Saint-Fons[1].
Symbio | |
Création | 2010 (sous le nom Symbio FCell), 2018 (Symbio) |
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Fondateurs | Fabio Ferrari |
Forme juridique | Société par actions simplifiée |
Siège social | Vénissieux (Rhône) France |
Direction | Philippe Rosier, Directeur Général |
Actionnaires | Michelin 50 %
Faurecia 50 % |
Produits | Systèmes hydrogène pour véhicules légers et commerciaux, bus, camions et divers |
Site web | Site officiel |
Historique
Entreprise fondée en par Fabio Ferrari[N 1] à Fontaine (Isère) commune de la proche banlieue grenobloise, sous le nom de Symbio FCell, pour mettre en œuvre le concept consistant à adapter des systèmes d'alimentation électrique par pile à combustible à hydrogène sur des véhicules électriques standards afin de minimiser les coûts[2] - [3]. Sa raison sociale devient "Symbio" en [4].
En , Michelin prend une participation minoritaire mais significative au capital de la société, avant d'en acquérir l'intégralité en [5].
Puis en , Michelin vend la moitié de ses parts à l'équipementier automobile Faurecia. Un communiqué de presse informe alors que « Michelin [...] et Faurecia [...] officialisent la création de “Symbio, a Faurecia Michelin hydrogen company”, une coentreprise regroupant l’ensemble de leurs activités dédiées à la pile à hydrogène », et envisagent d'importants investissements pour en faire une véritable entité industrielle de la branche “mobilité propre”[6] - [7].
Une nouvelle gouvernance est installée à la rentrée . Fabio Ferrari intègre alors le groupe Michelin[8].
En , le groupe Stellantis annonce dans un communiqué de presse qu'il envisage de prendre une participation au capital de Symbio. Une entrée au capital à hauteur de 33,33% est confirmée le 16 mai 2023[9]. Stellantis souhaite en effet produire 5000 à 10 000 fourgons à hydrogène dès 2024[10] - [11].
Production : aspects technologique et Ă©conomique
Le système développé s'appuie sur plus de dix brevets français et européens[12].
Couplée à une batterie électrique, la pile à hydrogène double son autonomie, mais elle peut aussi fournir la totalité de l'énergie nécessaire. Le plus souvent, on lui adjoint une batterie tampon[13] - [14].
Par rapport au système classique à source d'énergie par batterie d'accumulateurs, le système à pile à combustible et batterie tampon présente le double avantage, à poids embarqué égal, d'une autonomie kilométrique supérieure, et d'un temps de recharge réduit (quelques minutes pour le transfert d'hydrogène vers le réservoir haute pression, contre quelques heures pour la recharge électrique des batteries). En fait, le système classique comprend généralement un poids et un volume importants de batteries, pour disposer d'une autonomie acceptable. Sur une base d'égale autonomie, le système à pile à combustible l'emporte nettement quant au poids[15].
Cependant, exception faite de l'aspect économique lié au coût de fabrication, qui dans les deux cas dépend de l'effet de série, le système à pile à combustible a l'inconvénient de nécessiter le développement d'un réseau de stations-services plus coûteux. La technologie et la logistique d'un tel réseau ayant été mises au point en liaison notamment avec le CEA (LITEN), Air Liquide, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région Normandie, il s'agit, à partir de , d'en optimiser les coûts[16] - [17] - [18].
Sous l'aspect environnemental il faut intégrer dans la comparaison le fait que l'hydrogène et l'énergie électrique sont surtout des vecteurs d'énergie, et donc prendre en compte les sources primaires, ainsi que l'impact des technologies et des approvisionnements utilisés.
DĂ©veloppement industriel
L’entreprise revendique une expertise certaine : les véhicules qu’elle a équipés ont déjà parcouru en plus de trois millions de kilomètres[12].
Elle a participé au salon "Fuel-Cell Expo" qui s'est tenu au Japon à la fin du mois de [19].
Alors que Symbio est déjà impliquée dans un grand nombre de projets ("Zero emission valley", "Hyway", "STEP", etc), en Fabio Ferrari, représentant des entreprises du secteur, salue, dans une tribune du Monde, le plan de soutien gouvernemental à l’énergie hydrogène[20].
Symbio affirme avoir pour objectif la production annuelle de 200 000 "stackpacks" (systèmes hydrogène pré-validés et pré-intégrés)[21] - [22].
Pour ce faire, une nouvelle implantation industrielle est prévue en région lyonnaise[23], et à terme deux autres sites sont programmés pour servir l'Asie et les États-Unis[6] - [12] - [24] - [25].
Début , tandis que Renault annonce la conclusion d'un partenariat avec l'américain Plug Power[26], Symbio, au travers de son actionnaire Faurecia, est représentée au sein du nouveau « Conseil national de l'hydrogène », et Michelin confirme compter, entre autres, sur la technologie hydrogène pour assurer sa diversification[27].
En avril 2022, la Commission californienne de l’énergie (CEC) charge Symbio et ses actionnaires Michelin et Forvia (Faurecia) de présenter d'ici à fin 2023 un poids lourd alimenté par une pile à combustible qui servira de démonstrateur pendant douze mois sur un itinéraire de 650 kilomètres tout en offrant des caractéristiques identiques à celles d'un équivalent thermique, pour un usage intensif. Il utilisera les infrastructures d'hydrogène fournies notamment par Air Liquide, Shell et Trillium. La CEC soutient ce plan à hauteur de deux millions d'USD[28].
Notes et références
Références
- Laurent Bernard, « Transition énergétique : Filiale de Michelin, Symbio recrute, forme et construit une usine en Auvergne-Rhône-Alpes », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Société, « Symbio : Identité de l'entreprise », sur www.societe.com (consulté le ).
- Rachida Boughriet, « Le CEA et Symbio FCell optimisent la performance des piles à combustible à hydrogène », Actu-Environnement,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Olivier Pentier, « Symbio embauche et veut déménager », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Eric Bergerolle, « Michelin entre au capital de Symbio FCell, spécialiste français de la pile à combustible », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Dimitri Delmond, « Hydrogène : Michelin accueille Faurecia au capital de Symbo, qui devient leur coentreprise », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Faurecia, « Symbio : Faurecia et Michelin officialisent leur coentreprise et ambitionnent de créer un leader mondial de la mobilité hydrogène », sur www.faurecia.com, (consulté le ).
- Marie Lyan, « Nouveau chapitre pour Symbio, qui accélère et change de président », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Pile à hydrogène : Stellantis entre au capital de Symbio », sur www.h2-mobile.fr (consulté le )
- « Stellantis entrera au capital de Symbio, le fabricant de piles à hydrogène », sur www.moteurnature.com,
- Victor Cazale, « Hydrogène : Stellantis frappe un grand coup », Entreprendre,‎ (lire en ligne)
- « Symbio : À propos », sur www.symbio.one (consulté le ).
- Nathalie Rapuc, « En Isère, l'entreprise Symbio propose des batteries à hydrogène pour les véhicules : une alternative à l'essence », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Eric Bergerolle, « Voitures électriques : Symbio, ce Français qui met la voiture à hydrogène dans les flottes auto », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le fonctionnement d'une voiture à hydrogène », sur www.h2-mobile.fr, (consulté le ).
- Arnaud de Jubécourt, « Michelin mise sur Symbio pour la voiture électrique », L'Essor,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- TI, « Mobilité hydrogène : Le CEA passe la vitesse supérieure avec l'équipementier Symbio », Place Gre'net,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Bruno Mouly, « La voiture à hydrogène arrive dans les flottes », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Julie Thoin-Bousquié, « Le français Symbio veut conquérir l’Asie avec son savoir-faire dans l’hydrogène », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Fabio Ferrari, « Plan hydrogène : Une étape majeure est franchie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Anne Feitz, « Symbio, un kit pour plus d'autonomie », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Clotilde Gaillard, « Symbio choisi pour équiper les premiers VU à hydrogène de PSA », L'automobile & l'entreprise,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- J. T.-B., « [Les 50 de l’hydrogène] La première usine Symbio attendue en 2023 », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Laurent Bernard, « Transition énergétique : L'Union européenne valide Symbio, coentreprise Faurecia-Michelin qui veut être leader mondial de la mobilité hydrogène », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Valérie Collet et Emmanuel Egloff, « Hydrogène: des entreprises françaises bien placées : Symbio, la pépite des piles à combustible », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Aline Nippert, « Mobilité hydrogène : Zoom sur le partenariat entre Renault et PlugPower sur les utilitaires légers », Industrie et technologies,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Elisabeth Studer, « Faurecia, Air Liquide à la tête du Conseil national de l’hydrogène », leblogauto.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Nicolas Girault, « Symbio s’attaque au poids lourd à hydrogène : L'Etat californien a sélectionné des industriels français pour développer son projet de camion à hydrogène », Le Journal de l'automobile,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux entreprises : SIREN.
- Site officiel.
- [vidéo] Symbio FCell, Fabio Ferrari explique Symbio sur YouTube, (consulté le ).
- [vidéo] France 3 Régions, Visite de l'équipementier Symbio en Isère par des entrepreneurs venus de toute l'Europe sur YouTube, (consulté le ).