AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Sylvie Blocher

Sylvie Blocher née en 1953 est une vidéaste française.

Sylvie Blocher
Autres informations
Site web

Biographie

Sylvie Blocher est née en 1953 à Morschwiller-le-Bas en Alsace[1] - [2]. DÚs son plus jeune ùge, elle collectionne des dispositifs optiques comme des vues stéréoscopiques.

AprĂšs une maĂźtrise d’arts plastiques et d’histoire de l’art Ă  Strasbourg, elle obtient son CAPES d’arts plastiques. Elle enseigne pendant quatre ans Ă  l’Éducation nationale, puis au ThĂ©Ăątre national de Strasbourg et dans l'École supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs de Strasbourg. Elle enseigne ensuite Ă  la Villa Arson Ă  Nice, puis Ă  l’École nationale supĂ©rieure d’arts de Paris Cergy, tout en menant une carriĂšre d’artiste internationale[3] - [4]

Elle commence par travailler avec un jeune Ă©crivain, GĂ©rard Haller, avec qui elle produit Spectacles pour rendre la vie prĂ©sentable[5], combinaison de performances et de rĂ©cits. L'un d'entre eux, Nurenberg 87, prĂ©sentĂ© au Festival d’Avignon en 1987, fait allusion Ă  l’extermination pendant la Seconde Guerre mondiale[6]. Par cette Ɠuvre, elle souhaite mettre en Ă©vidence la part inadmissible de la modernitĂ©[5]. En 1988, elle est invitĂ©e pour la section Aperto (Le Grand Atlas), Ă  la Biennale de Venise[5].

En 1991, Sylvie Blocher lance le concept ULA (Universal Local Art), Ă  la suite du manifeste Déçue, la mariĂ©e se rhabilla qui Ă©tait une rĂ©ponse Ă  la MariĂ©e mise Ă  nu par ses cĂ©libataires, de Marcel Duchamp[3]. À partir de ce moment, elle commence en 1992 une sĂ©rie de vidĂ©os intitulĂ©e Living Pictures. Elle reçoit la mĂ©daille d’Or Ă  la Biennale d’Alexandrie en Égypte en 1995[7]. Avec l’architecte-urbaniste François Daune, elle crĂ©e, en 1997, Campement Urbain, avec lequel elle travaille sur de nouvelles urbanitĂ©s[8]. Cette Ɠuvre reçoit, en 2002, le Prix de la Fondation Evens, Art / Community / Collaboration[9].


Sylvie Blocher se positionne dans un esprit de contestation de la "modernitĂ© masculine", elle travaille notamment sur le caractĂšre anti-femme, comme par exemple dans son installation Déçue, la mariĂ©e se rhabilla. C'est souvent pour son esprit contestataire qu'elle a vu ses Ɠuvres plus d'une dizaine de fois censurĂ©es, Ă  Toronto, Ă  Paris (Texas) et en Chine[10], ou encore dĂ©truite comme son installation Ă  Douala au Cameroun lors du Salon Urbain de Douala[11]. Son Ɠuvre se composait d'une photo d'elle mĂȘme, de trois mĂštres de haut, sur laquelle elle porte Ă  bout de bras au-dessus de sa tĂȘte une pancarte de carton sur laquelle est inscrit : « Bien que je n’en aie pas le droit, je vous prĂ©sente mes excuses », Ă©voquant les exactions commises par la France contre les militants indĂ©pendantistes[12]. Cette Ɠuvre a Ă©tĂ© mise Ă  terre par des militants africains. Dans la foule, les spectateurs dĂ©ploraient qu’on Ă©rige Ɠuvres et monuments d’artistes occidentaux, alors que les « vrais hĂ©ros » historiques camerounais restent dans l’oubli ou peu cĂ©lĂ©brĂ©s, selon leurs commentaires[11].

Quelques Ɠuvres

  • Pratiques quotidiennes pour rendre la vie prĂ©sentable, 1987. VidĂ©os courte oĂč l’artiste est rĂ©alisatrice et actrice. Elle fait des gestes concentrĂ©s, personnels et affectifs sur l’actualitĂ© ou sur des Ă©vĂ©nements de sa vie.
  • Living Pictures, 1992. Dans cette installation, elle travaille avec un matĂ©riau dangereux, et qui pose comme question la responsabilitĂ© esthĂ©tique. Elle convoquent des personnes inconnues, ou des personnes rencontrĂ©es partout dans le monde. Elle place une camĂ©ra frontalement dans un dispositif fermĂ©, puis leur pose tour Ă  tour des questions plus ou moins personnelles. Les personnes deviennent des porteurs de voix, qui parlent sincĂšrement. Les Living Pictures sont une sorte de gymnastique de l’AltĂ©ritĂ©[13].
  • Rue des Dames, autoportrait, 1992. Dans cette Ɠuvre, elle travaille avec des stĂ©rĂ©oscopes en plastique Lestrade et avec des vues stĂ©rĂ©oscopiques en couleurs. Dans une de ces vues stĂ©rĂ©oscopiques, on peut voir le regard de l’artiste. Un dialogue s’instaure alors entre le regard de l’artiste et le regard du spectateur. Ces visionneuses sont disposĂ©es rĂ©guliĂšrement au sol et aux murs lors de leur exposition. L’artiste s’était alors beaucoup servi des vues du catalogue mondial de la marque Lestrade, mais Ă©galement de ses propres images stĂ©rĂ©oscopiques.
  • Histoire de ma vie, 1994. Sylvie Blocher demande Ă  des personnes rencontrĂ©es par hasard, ou des amis, de raconter une histoire banale mais gĂ©nĂ©rique qui les touche. Elle enregistre leur voix puis compresse le texte. Elle demande alors Ă  ces personnes d’apprendre par cƓur le texte compressĂ©. Ils rĂ©citent une seule fois le texte. Sylvie Blocher vient de crĂ©er une fausse famille, car le rĂ©cit de leur vie que les personnes racontent semble dĂšs lors faux.
  • Urban Stories, 2003. Urban Stories est un carnet de voyages sous forme de vidĂ©o. Dans cette vidĂ©o, aux formes hybrides, Sylvie Blocher mĂ©lange les prises de vues Ă  vif, les espaces urbains qu’elle parcourt, et les actes artistiques qu’elle improvise[7].

Expositions

  • Déçue, la MariĂ©e se rhabilla, Galerie Roger Pailhas, Paris, France, 1991
  • Sylvie Blocher, CarrĂ© d’Art, NĂźmes, France, 1992
  • Étang rompu, Centre d’Art Contemporain, VassiviĂšre, France, 1993
  • Mise Ă  vue, Abbaye Saint-AndrĂ©, Centre d'art contemporain de Meymac, 1993
  • Nous, FRAC, Marseille, France, 1995
  • Warum ist Barbie Blond ?, Der Kunstraum, Dusseldorf, Allemagne, 1996
  • Le jugement de PĂąris, Art & Public, GenĂšve, Suisse, 1997
  • Living Pictures / Themselves, York Gallery, Toronto, Canada, 1998
  • Are you a Masterpiece?, Exploratorium, San Francisco, États-Unis, 2000
  • Three of Us, La Chaufferie, Strasbourg, France, 2001
  • Living Pictures and other Human Voices, Casino Luxembourg, Luxembourg, 2003
  • La Force de l’Art, Grand Palais, Paris, France, 2006
  • Racaille, Galerie LH, Paris, France, 2007
  • S’inventer autrement, MUDAM, Luxembourg, 2014-2015[14] - [15] - [16].

Notes et références

  1. « Sylvie Blocher | Centre Pompidou », sur centrepompidou.fr (consulté le )
  2. (en) « Blocher, Sylvie », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit AccÚs payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  3. « Sylvie Blocher ← Artistes ← IAC — Institut d’art contemporain — Villeurbanne/RhĂŽne-Alpes », sur i-ac.eu (consultĂ© le )
  4. « SYLVIE BLOCHER », sur ENSAPC (consulté le )
  5. Antoinette Fouque, Béatrice Didier et Mireille Calle-Gruber, Le Dictionnaire Universel des créatrices, Paris, Editions des femmes, , 10005 p. (ISBN 978-2-721-00631-8)
  6. « Sylvie Blocher Ă  SĂšte - Passeuse d’imaginaire », sur ArtsHebdoMĂ©dias, (consultĂ© le )
  7. OphĂ©lie Naessens, « Sylvie Blocher : s’inventer autrement », Critique d’art. ActualitĂ© internationale de la littĂ©rature critique sur l’art contemporain,‎ (ISSN 1246-8258, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Maud Cosson, Pascal Le Brun-Cordier et Patricia Osganian, « Campement Urbain : Je et Nous, un lieu de solitude dĂ©sirĂ©e », Mouvements, vol. 3 (, nos 39-40,‎ , p. 103-111 (DOI 10.3917/mouv.039.0103, lire en ligne)
  9. « Sylvie Blocher », sur www.ensa-bourges.fr (consulté le )
  10. Marie-Jo Bonnet, Créatrices : l'émancipation par l'art, Rennes, Ouest-France, , 167 p. (ISBN 978-2-7373-8127-0), p. 38-39
  11. « Au Cameroun, destruction d’une Ɠuvre d’une Française demandant pardon pour la colonisation », sur lemonde.fr, Le Monde, (consultĂ© le )
  12. Antoine Idier, « L’art du coup d’État », sur DIACRITIK, (consultĂ© le )
  13. Muriel Caron, « Sylvie Blocher : Living Pictures and other Human Voices, vidĂ©os 1992-2002 », Critique d’art. ActualitĂ© internationale de la littĂ©rature critique sur l’art contemporain, no 21,‎ (ISSN 1246-8258, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Jean-Marie Wynants, « Sylvie Blocher: dĂ©couvrir l’autre en soi » in Le Soir du 15/1/2015, p. 32
  15. Emmanuelle Lequeux, « Sylvie Blocher rend criants les Ă©chos du monde », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. JudicaĂ«l Lavrador, « Sylvie Blocher, capteuse d’émotions », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.