Susana Trimarco
Susana Trimarco, nĂ©e en 1954, est la mĂšre de MarĂa de los Ăngeles « Marita » VerĂłn, une jeune argentine de la province de TucumĂĄn qui, selon le tĂ©moignage de tĂ©moins, a Ă©tĂ© enlevĂ©e et forcĂ©e Ă se prostituer par un rĂ©seau d'esclaves sexuels en 2002[1].
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Marita Veron (en) |
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Biographie
Cette mĂšre a passĂ© des annĂ©es Ă la recherche de sa fille Marita enlevĂ©e. Faute de l'aide de la police, elle a engagĂ© une enquĂȘte personnelle, qui l'a conduite Ă se faire passer pour une proxĂ©nĂšte afin de s'introduire dans des bordels. Elle y a rencontrĂ© des prostituĂ©es « d'Ă peine quatorze ans ».
MenacĂ©e de mort Ă plusieurs reprises, Mme Tirmarco a fondĂ© en 2007 Ă San Miguel de TucumĂĄn, la capitale de la province du mĂȘme nom, une association qui a permis la libĂ©ration de quelque 400 jeunes femmes sexuellement exploitĂ©es.
Elle a reçu en 2007 le Prix international Femme de courage.
Loi contre le trafic humain
La quĂȘte inĂ©dite de cette mĂšre courage, flanquĂ©e de sa petite-fille Micaela, qui avait trois ans quand sa mĂšre a Ă©tĂ© enlevĂ©e, a sensibilisĂ© la sociĂ©tĂ© argentine sur le thĂšme de la traite sexuelle, en pleine expansion.
Cette sensibilisation a permis notamment d'aider à la promulgation d'une loi contre le trafic humain en Argentine, ainsi que le sauvetage de centaine de jeunes filles de la prostitution forcée.
ProcĂšs de TucumĂĄn
En fĂ©vrier et , Trimarco a tĂ©moignĂ© au procĂšs de treize personnes au tribunal de San Miguel de TucumĂĄn, dont des policiers, qui ont Ă©tĂ© accusĂ©s d'avoir enlevĂ© Maria de Los Angeles « Marita » Veron, ĂągĂ©e Ă l'Ă©poque de 23 ans, pour la vendre Ă des trafiquants d'ĂȘtres humains.
Le parquet de Tucumån a requis de douze à vingt-cinq ans de prison ferme. Des dizaines de femmes, victimes d'exploitation sexuelle, ont apporté des témoignages bouleversants, reconnaissant leurs tortionnaires sur le banc des accusés. L'une d'elles a raconté avoir cÎtoyé Marita Veron, teinte en blonde, dans un bordel fréquenté par des notables de la province de La Rioja, province voisine de Tucumån[2].
Tous les accusĂ©s ont Ă©tĂ© acquittĂ©s le , provoquant une forte indignation dans le pays[3]. Trois juges ont nĂ©anmoins invoquĂ© « un manque de preuves », affirmant avoir agi « en absolue indĂ©pendance » et « avoir la conscience tranquille ». Mme Tirmarco a indiquĂ© qu'elle poursuivrait sa lutte jusqu'Ă obtenir « un nouveau procĂšs avec des juges indĂ©pendants de l'argent et de la mafia ». Elle accuse les autoritĂ©s de TucumĂĄn d'ĂȘtre complices de la traite sexuelle et aussi des mafias de la drogue[2].
Trafic d'ĂȘtres humains en Argentine
Selon des groupes féministes, environ 600 femmes aujourd'hui sont portées disparues en Argentine, victimes de la traite sexuelle. L'Institut pour le développement et l'étude de politiques publiques avance le chiffre de 60 000 femmes exploitées sexuellement en Argentine, réparties dans 8 000 bordels. Elles viennent en majorité des lointaines provinces du Nord argentin et du Paraguay, mais aussi de Bolivie, du Pérou et de la République dominicaine.
Albert Londres a Ă©crit, en 1927, Le Chemin de Buenos Aires (ou La Traite des Blanches). Par ailleurs, au dĂ©but du XXe siĂšcle, l'organisation juive polonaise de traite de Blanches, la Zwi Migdal, a vu une centaine de membres ĂȘtre condamnĂ©s par la justice en 1930, puis relaxĂ©s cinq mois plus tard, en , en raison de « preuves insuffisantes »[2].
Filmographie
- Documentaire
- Fragmentos de una BĂșsqueda (2009) de Pablo Milstein et Norberto LudĂn.
- Série télévisée
- Vidas robadas (2008), Telefe.
Notes et références
- Kahina Sekkai, « ARGENTINE. SUSANA TRIMARCO, LE COMBAT DâUNE MĂRE », sur Parismatch.com
- Traite sexuelle : les Argentins bouleversés par un jugement indigne, Le Monde, 14 décembre 2012
- Emily Schmall et Michael Warren, « Le verdict d'un procÚs-choc choque les Argentins », sur Métro Montréal