Sully (croiseur cuirassé)
Le Sully est un croiseur cuirassé français de la classe Gloire construit pour la Marine française au début des années 1900. Il a été nommé en l'honneur de Maximilien de Béthune, duc de Sully, l'un des principaux ministres du roi Henri IV. Sa carrière est éphémère : en 1905, huit mois seulement après sa mise en service, le navire heurte un rocher dans la baie d'Along, en Indochine, et est définitivement perdu.
Sully | |
Le Sully Ă Hankou en 1904. | |
Type | Croiseur cuirassé |
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Classe | Gloire |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Commanditaire | Marine française |
Chantier naval | Forges et Chantiers de la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer |
Quille posée | 24 mai 1899 |
Lancement | 4 juin 1901 |
Statut | Échoué et perdu dans la baie de Hạ Long, le 7 février 1905 |
Équipage | |
Équipage | 612 officiers et marins |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 139,8 m |
Maître-bau | 20,2 m |
Tirant d'eau | 7,7 m |
Propulsion | 3 hélices 3 turbines à triple expansion |
Puissance | 15 300 kW (20 800 chevaux) 24 chaudières Belleville |
Vitesse | 21,5 nœuds (39,8 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | De 106 à 170 mm sur la coque De 45 à 64 mm sur le pont De 106 à 127 mm sur les cloisons 173 mm sur les tourelles 150 mm sur le château |
Armement | 2 Ă— 1 canons de 194 mm 8 Ă— 1 canons de 164 mm 6 Ă— 1 canons de 100 mm 18 Ă— 1 canons de 47 mm 2 TLT de 450 mm |
Rayon d'action | 12 000 milles nautiques à 10 nœuds |
Carrière | |
Pavillon | France |
Conception
Les navires de la classe Gloire ont été conçus par l'ingénieur et architecte naval français Émile Bertin comme une version élargie et améliorée des croiseurs cuirassés de la classe Gueydon. Chaque navire dispose d'un équipage de 612 officiers et marins[1]. Le Sully mesure 139,8 m de long et 20,2 m de large, pour un tirant d'eau de 7,7 m[2] et un déplacement de 10 014 tonnes[1]. Le navire est propulsé par trois turbines à vapeur triple expansion entraînant chacune une hélice et alimentées par vingt-quatre chaudières à tubes d'eau de type Belleville. Ces turbines, capables de fournir une puissance totale de 20 800 chevaux (soit 15 300 kW) permettent au vaisseau d'atteindre une vitesse de 21,5 nœuds (39,8 km/h)[2]. Le Sully transporte également à son bord 1 620 tonnes de charbon[1] ce qui lui donne une autonomie de 12 000 milles nautiques à une vitesse de 10 nœuds (soit 22 000 km à 19 km/h)[2].
L'armement principal du Sully consiste en deux canons de 194 mm montés sur tourelle simple à l'avant et à l'arrière. Son armement intermédiaire se compose de huit canons de 164 mm, montés sur tourelle simple de chaque côté du navire pour quatre d'entre eux et les quatre autres dans des casemates. Il peut également se défendre contre les torpilleurs grâce à six canons de 100 mm installés dans des casemates et dix-huit canons Hotchkiss de 47 mm. Le croiseur cuirassé est en outre doté de cinq tubes lance-torpilles de 450 mm, dont trois au-dessus de la ligne de flottaison et les deux autres submergés[1].
Les navires de la classe Gloire sont protégés au niveau de la ligne de flottaison par une ceinture blindée de 170 mm d'épaisseur au milieu du vaisseau et de 106 mm à la proue et à la poupe. Au-dessus de la ceinture principale se situe une deuxième ceinture de blindage de 127 mm à mi-vaisseau et de 106 mm à chaque extrémité du navire[3]. Le pourtour du château est renforcé par 150 mm de blindage. Les tourelles principales sont recouvertes d'un blindage de 173 mm[2], ajusté à 120 mm pour les tourelles intermédiaires. Le pont inférieur blindé est protégé par des tôles de 45 mm d'épaisseur dans sa partie la plus faible mais le blindage peut grimper jusqu'à 64 mm à proximité des flancs du navire[3].
Histoire
Le Sully est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer le et est lancé le . La construction du navire est achevée en et il est envoyé en Indochine française pour son premier voyage[4]. Le , le Sully heurte un rocher dans la baie d'Along. Aucun membre d'équipage n'est blessé dans la collision et les canons ainsi que l'équipement sont renfloués, mais le croiseur cuirassé se brise en deux et son épave est abandonnée[3].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « French cruiser Sully » (voir la liste des auteurs).
- French Armored Cruiser Sully 1968, p. 324 et 326.
- Silverstone 1984, p. 80.
- French Armored Cruiser Sully 1968, p. 326.
- Silverstone 1984, p. 112.
Bibliographie
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7, lire en ligne)
- (en) « French Armored Cruiser Sully », Warship International, Toledo, Naval Records Club, vol. 5, no 4,‎ , p. 324 à 326 (ISSN 0043-0374).
- (en) Paul H. Silverstone, Directory of the World's Capital Ships, New York, Hippocrene Books, , 491 p. (ISBN 0-88254-979-0).
- (en) Roger Chesneau et Eugène M. Koleśnik, Conway's All the World's Fighting Ships (1860-1905), [détail de l’édition]