Stratobus
Stratobus est un concept de plateforme stratosphérique autonome à mi-chemin entre le satellite, le dirigeable et le drone[1].
Stratobus | |
Vue d'artiste du Stratobus | |
Constructeur | Thales Alenia Space |
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Premier vol | Prévu 2019 |
Mise en service | Prévue 2020 |
Structure | |
Type | Prototype |
Motorisation | |
Ce projet, sélectionné par le ministère de l’industrie et du numérique dans le cadre de la Nouvelle France industrielle, est réalisé avec un ensemble de cinq industriels français et deux partenaires étrangers[2].
Thales Alenia Space en est le maître d’œuvre industriel, sous la responsabilité de Jean-Philippe Chessel.
Cette plateforme a pour objectif d'être localisée dans la stratosphère (une position située au-dessus de l’espace dédié au trafic aérien et des jet-streams), avec la possibilité d'héberger des charges utiles.
Le projet est labellisé par le pôle de compétitivité Pégase, devenu SAFE Cluster[3], chargé de relancer la filière dirigeables en France[4], ainsi que par le pôle de compétitivité Techtera pour les innovations textiles[5] et par le pôle de compétitivité S2E2, pour les innovations énergétiques[6].
Plateforme multi-missions
Stratobus est une plateforme multi-missions en cours d'étude destinée à des applications aussi bien civiles que militaires dans les domaines de l'observation, télécommunication et navigation[1].
Innovations techniques
Le concept Stratobus fait appel Ă des innovations techniques :
- Un concentrateur solaire placé à l’intérieur du ballon (un brevet Thales Alenia Space) le concentrateur solaire et l’anneau permettant la rotation de l’enveloppe permettent de maximiser les watts par kg et de réduire son encombrement.
- Une pile à combustible réversible permettant de disposer à bord d’une quantité d’énergie de jour comme de nuit. La pile à combustible réversible alimentée par le générateur solaire accumule de l'énergie dans la journée, pour l'alimenter en énergie la nuit. Elles est développée par l'entreprise norvégienne Prototech[7].
- Un anneau passé autour du ballon permet d'effectuer une rotation de l'enveloppe de telle sorte que celui-ci soit toujours face au soleil en journée et en toute saison.
Transportable
L’enveloppe du ballon est étudiée pour être pliable et pour tenir dans un container de 40 pieds pour être transporté par voies maritimes, ferroviaires et aériennes.
Un ballon sécurisé
Stratobus dispose de matériaux d’enveloppe souples, volontairement non rigides pour optimiser la masse, en légère surpression. Elle contient trois enveloppes avec les fonctions suivantes : deux d’entre elles serviront à faire l’étanchéité entre le gaz porteur et l’air externe, la troisième étant constituée d’un tissu résistant en fils de carbone. L’enveloppe propose une compatibilité des deux gaz porteurs l’hélium ou le dihydrogène. La création de l’enveloppe souple du Stratobus est assurée par l’industriel CNIM Air Space (anciennement Airstar Aerospace)[7]. CNIM Air Space est partenaire de Thales Alenia Space au sein du programme Stratobus.
Un parachute en forme d'aile permet une descente sécurisée de la nacelle en cas d'explosion du ballon[8].
Zones géographiques d'utilisation
En dehors des zones situées entre les tropiques, Stratobus pourra être utilisé pour des missions saisonnières comme la surveillance des incendies en forêts pendant les mois d’été.
Partenariat industriel
Le partenariat est composé d'industriels européens et de centres de recherche publique[2]. Le programme Stratobus rassemble notamment cinq industriels français : TAS, Solution F pour la propulsion électrique, Tronico Alcen pour la distribution de l'énergie, CNIM Air Space pour l’enveloppe équipée et CNIM pour la nacelle et l'anneau. Ce projet compte également deux sociétés étrangères : l'entreprise norvégienne Prototech, qui développe la pile à combustible réversible et la néerlandaise SSBV, pour le système de sauvegarde[7]. L'ONERA est chargé de l'étude de la dynamique de vol en utilisant des modèles et la simulation. L'Office étudie également l'aérodynamique de vol, grâce à des modèles, des maquettes, des essais en soufflerie, pour déterminer les caractéristiques aérodynamiques de l'aérostat, hélices comprises[7] - [9].
En , Thales, Thales Alenia Space et la Direction générale de l'Armement, signent un contrat d'étude portant sur les applications « ISR (Intelligence, Surveillance et Reconnaissance) » à bord du Stratobus. Ces applications peuvent répondre aux besoins opérationnels des armées françaises[7] - [10].
Financement
Stratobus, projet de recherche et développement collaboratif sur 2 ans, est financé à hauteur de 16,6 millions d’euros sous forme de subventions et d’avances récupérables, par le programme Investissements d'avenir (PIA), piloté par le Commissariat général à l'investissement (CGI) et opéré par Bpifrance[11].
Avancée du programme
- Le , Thales Alenia Space reçoit sur son site de Cannes, la visite de Thierry Mandon, secrétaire d’État à la Recherche et à l’Enseignement supérieur[12]. En complément à sa visite dans les salles blanches c'est l’occasion d’échanger autour des grands enjeux de la société dans un monde du spatial en profonde mutation[13] - [14]. Thales Alenia Space annonce le démarrage officiel du projet de Recherche et Développement Stratobus[15].
- Entre 2016 et 2018, le programme fabrique un démonstrateur technique d'une valeur de 400 euros par l'équipe de Jean-pierre Prost pour valider le comportement dynamique[16].
- Fin 2018, 45 millions d'euros sont mobilisés pour les travaux de recherche et développement depuis le démarrage du projet[17].
- Le 7 juin 2021, Thales Alenia Space annonce avoir sélectionné le site d'Istres (Bouches-du-Rhône), pour sa future usine de production du dirigeable géostationnaire[18].
Notes et références
- Interview Jean-Philippe Chessel par Thales Q&A
- Rémy Decourt, « Le projet Stratobus », dans Air & Cosmos, no 2491, 11 mars 2016
- « Stratobus | Safecluster » (consulté le )
- Jean-Philippe Chessel, « Stratobus : entre le drone et le satellite », Conférence faite au groupe Côte d'Azur de la 3AF le 1ermars 2016, Voir le blog 3AF Côte d'Azur
- « Lancement du projet STRATOBUS », sur Techtera (consulté le )
- « STRATOBUS », sur S2E2 (consulté le )
- Michel Cabirol, « Stratobus : enfin une première marque d'intérêt du ministère des Armées », sur Latribune.fr, (consulté le )
- Michel Bovas, « Le projet de dirigeable stratosphérique StratoBus est lancé », dans L'Usine Nouvelle, 27 avril 2016, Le projet de dirigeable stratosphérique StratoBus est lancé
- « Dirigeables : se diriger vers une solution pleine d’avantages », sur www.onera.fr, (consulté le )
- « La DGA confie à Thales une étude basée sur le ballon Stratobus », sur VIPress.net, (consulté le )
- Finyear, 17 juin 2016, « Le projet Stratobus va bénéficier d’une aide de 16,6 M€ dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) opéré par Bpifrance »
- « Thierry Mandon, secrétaire d’État à la Recherche et à l’Enseignement supérieur en visite chez Thales Alenia Space », communiqué de presse Thales Alenia Space, 26 avril 2016, en ligne sur le site Thales
- Jean-Pierre Largillet, « Le coup de chapeau de Thierry Mandon à Thales Alenia Space! », dans WebTimeMedias, 27 avril 2016, en ligne sur le site WebTimeMedias
- Gaëlle Arama, « Thierry Mandon : "L'État doit continuer son effort" », dans Nice-Matin, 27 avril 2016, en ligne sur le site Nice-Matin
- Stratobus décolle !, Communiqué de presse Thales Alenia Space, 26 avril 2016, en ligne sur le site Thales
- « Stratobus : production du premier appareil en 2019 », sur Sciences et Avenir (consulté le )
- « Thales Alenia Space : un premier prototype pour Stratobus », sur tribuca.net (consulté le )
- Paul Molga, « Thales Alenia Space choisit Istres pour son usine de dirigeables-satellites », sur Les Echos, (consulté le )