Station de radio locale
Une station de radio locale est une station de radio qui n'a l'autorisation légale d'émettre ses programmes que sur un territoire restreint par rapport à l'ensemble du pays, tel qu'une ville et ses alentours, ou une région (auquel cas on peut également parler de radio régionale, notamment en France lorsque l'autorisation est restreinte à une région administrative).
Histoire des radios locales en France
Beaucoup de radios locales ont commencé à émettre sans autorisation (avant que les radios libres soient autorisées). Elles étaient donc considérées comme des radios pirates.
Radio locale au Canada
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
L'encadrement des activités de radiocommunication canadiennes est assuré par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Les politiques et ordonnances du Conseil se réfÚrent aux stations de radio locales sous la dénomination de radios communautaires. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes distingue deux types de stations de radio communautaire: les A et les B en lien avec le moment d'obtention de leur licence de radiodiffusion, de la composition du paysage radiophonique environnant et de la présence de station détenue par la Société Radio-Canada aux alentours. Certaines exigences, notamment la production de contenu, sont basées sur cette démarcation. Le Conseil définit les mandats des stations de radio communautaires, se porte garant de les faire respecter et, le cas échéant, de sanctionner les acteurs concernés[1].
Mandat des stations de radios communautaires diffusant sur le territoire canadien :
- permet et facilite la communication entre les citoyens en encourageant la diversité dans la diffusion des opinions, du contenu de création orale et de la programmation musicale ;
- participe aux efforts socio-Ă©conomiques et Ă lâenrichissement culturel des communautĂ©s ;
- reflĂšte la diversitĂ© des communautĂ©s desservies â la programmation locale est en partie produite par des bĂ©nĂ©voles.
MinistÚre de la Culture et des Communications au Québec
La rĂ©partition des compĂ©tences du rĂ©gime fĂ©dĂ©ratif canadien prĂ©voit que la radio soit de lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale. Toutefois, la culture se trouve sous compĂ©tence provinciale et les dossiers relatifs Ă celle-ci incombent au ministĂšre de la Culture et des Communications au QuĂ©bec. Le ministĂšre veille entre autres au respect de la langue française et soutient financiĂšrement plus de 150 mĂ©dias communautaires quĂ©bĂ©cois. Il se prĂ©sente Ă©galement comme intervenant de premiĂšre ligne auprĂšs du Conseil de la radiodiffusion et des tĂ©lĂ©communications canadiennes et des autres instances fĂ©dĂ©rales en ce qui a trait aux intĂ©rĂȘts du QuĂ©bec. Le ministĂšre finance Ă©galement des recherches et des associations de mĂ©dias communautaires[2].
Associations
Les associations de radios communautaires jouent un rĂŽle important de reprĂ©sentation des intĂ©rĂȘts et de la volontĂ© de leurs membres devant les instances d'Ătat. Elles offrent Ă©galement pour la plupart des services de formation, des confĂ©rences et des rassemblements annuels pour ĂȘtre en mesure de cerner les prĂ©occupations de leurs stations de radio membres. Le Canada en compte plusieurs, parmi celles-ci il y a l'Alliance des radios communautaires du Canada (ARC du Canada). Cette derniĂšre s'est formĂ©e en 1991 et s'exprime au nom de 27 stations de radio communautaires issues de huit provinces et deux territoires. L'Association des radios rĂ©gionales francophones (ARRF), quant Ă elle, reprĂ©sente 40 stations prĂ©sentes au QuĂ©bec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Bien qu'elle ne compte pas uniquement des stations de radio communautaires parmi ses rangs, elle fait de l'unicitĂ© des radios rĂ©gionales une de ses marques de commerce. Finalement, l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du QuĂ©bec (ARCQ) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1979 et est le noyau de 34 stations de radio communautaires et poursuit la mission de dĂ©mocratiser les mĂ©dias qui Ă©taient si chers Ă ses fondateurs[3].
ModÚle économique, auditoire et défi
Les radios communautaires sont souvent considérées comme faisant partie du spectre des médias alternatifs de par leur modÚle économique inversé. à visée non lucrative, leur financement est tiré de subventions ou d'initiatives gouvernementales telles que le Fonds canadien de la radio communautaire (FCRC) et de la publicité. Contrairement aux radios commerciales, les radios communautaires ne se sont pas vues imposées de limites de temps publicitaire, elles sont dans l'obligation de respecter la Politique relative à la radio de campus et à la radio communautaire du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes qui impose certains quotas relatifs au contenu. La structure organisationnelle des stations de radio communautaires comporte aussi des différences marquées avec celle des radios commerciales ou privées. En effet, les radios communautaires reposent sur l'implication et la formation de bénévoles pour offrir du contenu de qualité à la population de la région desservie et ainsi devenir un tremplin pour les aspirants professionnels en radiodiffusion. Le CRTC prévoit également qu'une société à but lucratif ne peut acheter, à titre privé, une station de radio communautaire[4].
Virage numérique et la crise des médias
Le virage numĂ©rique affecte tous les mĂ©dias traditionnels (radio, tĂ©lĂ©vision et journal), c'est ce qu'on appelle la crise des mĂ©dias. Alors que le contenu disponible en ligne se diversifie, les mĂ©dias rĂ©gionaux voient leurs effectifs diminuer et plusieurs d'entre eux ont fermĂ© leurs portes. Les radios communautaires se tournent Ă©galement vers le numĂ©rique pour diffuser leur contenu. Elles peuvent jumeler dâune part leurs activitĂ©s sur la bande FM Ă celles en ligne ou, dâautre part, elles peuvent disparaĂźtre complĂštement des ondes. Cela peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă l'aide d'une audiodiffusion continue sur leur site web ou encore de « Facebook live ». La NorvĂšge est le premier pays Ă fermer complĂštement la bande FM ; les radios de ce pays sont toutes disponibles sur une plateforme numĂ©rique. Si les journaux sont supplantĂ©s par la presse numĂ©rique, les radios perdent leurs revenus publicitaires au profit des gĂ©ants du Web (GAFAM)[5].
Voir aussi
Liens externes
- Site de l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du QuĂ©bec (ARCQ). LâARCQ est lâassociation de radios communautaires la plus importante au QuĂ©bec. Elle a un poids et une influence considĂ©rable sur les pratiques locales. Elle dĂ©fend les intĂ©rĂȘts et la volontĂ© des radios membres face aux instances gouvernementales.
- Sacem
- le site officiel du Syndicat National des Radios Libres SNRL
Références
- Blondin, Robert et ChloĂ© Sondervorst, 30 ans de radio citoyenne : CIBL FM, MontrĂ©al, Richard VĂ©zina Ăditeur,
- Evan Light, « Média citoyens : une étude de cas de la radio communautaire à Montevideo (Uruguay) et à Montréal (Québec) », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
- Urteaga, Eguzki, Les journalistes locaux. Fragilisation d'une profession, Paris, L'Harmattan,
- Raboy, Marc, AccÚs inégal les canaux d'influence en radiodiffusion, Presses de l'Université du Québec, d.l. 1995 (ISBN 2-7605-0865-X et 9782760508651, OCLC 776441573, lire en ligne)
- Martel, Marie-Ăve, 1979- author., Extinction de voix : plaidoyer pour la sauvegarde de l'information rĂ©gionale, MontrĂ©al, Ăditions Somme toute, (ISBN 978-2-89794-040-9 et 2897940409, OCLC 1066135460, lire en ligne)