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Springfield (Missouri)

La ville de Springfield est la troisième agglomĂ©ration la plus peuplĂ©e de l’État du Missouri, aux États-Unis, avec une population estimĂ©e Ă  167 376 habitants en 2017[1]. Elle est le siège du comtĂ© de Greene.

Springfield, Missouri
Le centre-ville de Springfield
GĂ©ographie
Pays
État
Comté
Capitale de
Superficie
213,18 km2 ()
Surface en eau
0,72 %
Altitude
396 m
Coordonnées
37° 11′ 42″ N, 93° 17′ 10″ O
DĂ©mographie
Population
169 176 hab. ()
Densité
793,6 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Ken McClure (d) (depuis )
Histoire
Fondation
Identifiants
Code postal
65800–65899, 65800, 65802, 65805, 65807, 65809, 65812, 65814, 65816, 65818, 65821, 65823, 65824, 65825, 65829, 65831, 65835, 65837, 65840, 65843, 65846, 65850, 65852, 65854, 65857, 65860, 65864, 65867, 65870, 65872, 65875, 65877, 65879, 65882, 65885, 65887, 65892, 65893, 65896, 65895
Code FIPS
29-70000
GNIS
Indicatif téléphonique
417
Site web
Carte

GĂ©ographie

Springfield est située sur l'historique Route 66.

Selon le Bureau du recensement amĂ©ricain, la ville s'Ă©tend sur 191,1 km2.

Histoire

L'origine du nom de la ville n'est pas claire, mais l'opinion la plus courante est qu'elle a été nommée d'après la ville de Springfield dans le Massachusetts par des migrants de cet État. Selon l'un d'eux, James Wilson, qui vivait dans cette ville alors inconnue, offrait du whisky à tous ceux qui voteraient pour le nom de Springfield, d'après sa ville natale dans le Massachusetts[2]. Mais selon le directeur du Springfield Express, J. G. Newbill, c'est Springfield dans le Tennessee qui aurait donné son nom à la ville[3]. Et d'après l'historien R. I. Holcombe, la ville aurait été baptisée ainsi du fait de la présence d'une source et d'un champ sur une colline[3].

Première implantation

La présence des Amérindiens dans la région ralentit la colonisation de la terre par les Européens[4]. Bien avant les années 1830, les indigènes Kickapous et Osages, et les Lenapes du milieu de la côte atlantique s'étaient établis dans cette région. Les Osages étaient la tribu dominante depuis plus d'un siècle dans la grande région.

Du côté sud-est de la ville, en 1812, environ 500 Amérindiens Kickapous avaient construit un petit village d'environ 100 wigwams, puis abandonné le site en 1828. À dix milles au sud du site de Springfield, les Lenapes avaient construit d'importantes maisons d'habitation qui empruntaient des éléments du style anglo-colonial du centre de l'Atlantique, d'où leur peuple avait migré.

Les premiers colons européens américains à s'établir dans la région sont John Polk Campbell et son frère, qui quittent le Tennessee pour s'y installer en 1829. Campbell choisit la région en raison de la présence d'un puits naturel s'écoulant dans un petit ruisseau[4]. Les colons Thomas Finney, Samuel Weaver et Joseph Miller se joignent à Cambell, et défrichent la terre pour l'aménager à des fins agricoles. Un petit magasin général est bientôt ouvert.

En 1833, la partie sud de l'État est nommĂ©e comtĂ© de Greene en l'honneur du gĂ©nĂ©ral Nathanael Greene, hĂ©ros de la guerre d'indĂ©pendance[4]. L'AssemblĂ©e lĂ©gislative cède 50 acres de terre Ă  John Campbell pour la crĂ©ation d'un siège de comtĂ© en 1835. Campbell amĂ©nage les rues et les terrains de la ville[5].

Le gouvernement des États-Unis impose la déportation des Indiens au cours des années 1830, forçant les cessions de terres dans le sud-est et dans d'autres régions, et le déplacement des tribus vers le territoire indien. En 1838, lors du déménagement des autochtones Cherokee, la Piste des Larmes passait par Springfield à l'ouest, le long de l'Old Wire Road[6] - [7].

Guerre de SĂ©cession

En 1861, la population de Springfield est passĂ©e Ă  environ 2 000 habitants et elle est devenue une importante plaque tournante commerciale. Au dĂ©but de la guerre de SĂ©cession, Springfield est divisĂ©e, car elle a Ă©tĂ© colonisĂ©e par des gens du Nord et du Sud, ainsi que par des immigrants allemands au milieu du XIXe siècle qui ont tendance Ă  soutenir l'Union.

L'Union et les armées confédérées reconnaissent toutes deux l'importance stratégique de la ville et cherchent à la contrôler. La bataille de Wilson's Creek a lieu le , à quelques milles au sud-ouest de la ville. La bataille est une victoire confédérée, et Nathaniel Lyon est le premier général de l'Union tué dans la guerre civile. Les troupes de l'Union se retirent à Lebanon pour se regrouper. À leur retour, ils constatent le départ de la plupart des Confédérés[7].

Le , le major Charles Zagonyi mène une attaque contre les Confédérés restants dans la région, dans une bataille connue sous le nom de Première bataille de Springfield, ou Charge de Zagonyi. Les hommes de Zagonyi enlevent le drapeau confédéré de la place publique de Springfield et retournèrent au camp. C'est la seule victoire de l'Union dans le sud-ouest du Missouri en 1861[8]. L'intensification de l'activité militaire dans la région prépare le terrain pour la bataille de Pea Ridge dans le nord de l'Arkansas en [7].

Le , les forces confédérées du général John S. Marmaduke avancent pour prendre le contrôle de Springfield et un combat urbain s'engage. Mais ce soir-là, les Confédérés se retirent. C'est ce qu'on a appelé la seconde bataille de Springfield. La ville reste sous le contrôle de l'Union jusqu'à la fin de la guerre[7]. L'armée américaine utilise Springfield comme base d'approvisionnement et point central d'opération pour les activités militaires dans la région.

Wild Bill Hickok

Peu après la fin de la guerre civile, le , Wild Bill Hickok tue Davis Tutt en duel à la suite d'un désaccord au sujet d'une dette de jeu.

Le , Hickok se trouve toujours à Springfield lorsqu'il voit un policier de Springfield, John Orr, tirer et tuer James Coleman après que Coleman s'est ingéré dans l'arrestation de Bingham, un ami de Coleman. Hickok témoigne dans cette affaire : Orr est arrêté, libéré sous caution et prend la fuite[9].

Lynchages

La période qui suit la reconstruction jusqu'au début du XXe siècle continue d'être socialement instable, les Blancs attaquant les Noirs dans le Sud afin d'aider à maintenir la suprématie des premiers. Certaines villes et comtés du Missouri, en particulier dans les anciennes zones d'esclavage, connaissent également des lynchages commis sur des affranchis et leurs descendants.

Le , une foule blanche s'introduit par effraction dans la prison du comtĂ© de Springfield et lynche deux hommes noirs, Horace Duncan et Fred Coker, pour agression sexuelle prĂ©sumĂ©e contre Mina Edwards, une femme blanche. Plus tard, ils retournent Ă  la prison, oĂą d'autres prisonniers afro-amĂ©ricains sont dĂ©tenus, et emmènent Will Allen, accusĂ© du meurtre d'un homme blanc. Les trois suspects sont pendus Ă  la tour Gottfried, qui abritait une rĂ©plique de la statue de la LibertĂ©, et brĂ»lĂ©s sur la place du palais de justice par une foule de plus de 2 000 Blancs. Le juge Azariah W. Lincoln convoque un grand jury, mais personne n'est poursuivi. Les dĂ©bats ont Ă©tĂ© couverts par les journaux nationaux, le New York Times et le Los Angeles Times. ImmĂ©diatement après, les habitants du Missouri auraient Ă©mis deux pièces commĂ©moratives[10]. L'employeur de Duncan et de Coker a tĂ©moignĂ© qu'ils Ă©taient Ă  son entreprise au moment du crime contre Edwards, et d'autres Ă©lĂ©ments de preuve ont suggĂ©rĂ© qu'ils Ă©taient tous innocents, ainsi qu'Allen[10] - [11].

Ce sont les trois seuls lynchages enregistrés dans le comté de Greene[12]. Mais les meurtres extrajudiciaires s'inscrivent dans un schéma de discrimination, de violence répétée et d'intimidation des Afro-Américains dans cette ville et dans le sud-ouest du Missouri de 1894 à 1909, dans le but de les expulser de la région[13]. Les Blancs du comté de Lawrence ont également lynché trois Afro-Américains au cours de cette période[12]. Après le lynchage de masse à Springfield, de nombreux Afro-Américains quittent la région dans un exode massif[13].

Au XXIe siècle, les Afro-Américains constituent une très petite minorité à Springfield et dans les Ozarks. Une plaque historique à l'angle sud-est de la place du palais de justice de Springfield rend hommage à Duncan, Coker et Allen, les trois victimes de cette violence collective[14] - [10].

DĂ©mographie

Historique des recensements
Ann. Pop. %±
1850415
—
18601 235â–˛ +197,59 %
18705 555â–˛ +349,8 %
18806 522â–˛ +17,41 %
189021 850â–˛ +235,02 %
190023 267â–˛ +6,49 %
191035 201â–˛ +51,29 %
192039 631â–˛ +12,58 %
193057 527â–˛ +45,16 %
194061 238â–˛ +6,45 %
195066 731â–˛ +8,97 %
196095 865â–˛ +43,66 %
1970120 096â–˛ +25,28 %
1980133 116â–˛ +10,84 %
1990140 494â–˛ +5,54 %
2000151 580â–˛ +7,89 %
2010159 498â–˛ +5,22 %
Est. 2017167 376â–˛ +4,94 %
Composition de la population en % (2010)[15] - [16]
Groupe Springfield Drapeau du Missouri Missouri Drapeau des États-Unis États-Unis
Blancs 88,782,872,4
Afro-Américains 4,111,612,6
MĂ©tis 3,22,12,9
Asiatiques 1,91,64,8
Autres 1,21,46,4
Amérindiens 0,80,50,9
Océaniens 0,2 0,1 0,2
Total 100100100
Latino-Américains 3,7 3,6 16,4

Selon l'American Community Survey, pour la pĂ©riode 2011-2015, 94,03 % de la population âgĂ©e de plus de 5 ans dĂ©clare parler l'anglais Ă  la maison, 2,61 % l’espagnol, 0,72 % une langue chinoise, 0,51 % le vietnamien et 2,13 % une autre langue[17].

Éducation

Enseignement supérieur :

  • Assemblies of God Theological Seminary
  • Baptist Bible College
  • Central Bible College
  • UniversitĂ© de Drury (en)
  • Evangel University
  • Forest Institute of Professional Psychology
  • Missouri State University
  • Ozarks Technical Community College
  • St. John's College of Nursing and Health Sciences of Southwest Baptist University
  • Vatterott College
  • Springfield College
  • Bryan College.

Jumelages

Références

  1. (en) U. S. Census Bureau, « American FactFinder - Results », sur factfinder.census.gov (consulté le )
  2. Dark, Phyllis & Harris. Springfield of the Ozarks: An Illustrated History. Windsor Publications, 1981. (ISBN 0-89781-028-7).
  3. « History of Greene County, Missouri », sur thelibrary.org (consulté le )
  4. « A brief history of Greene County, Missouri », sur www.rootsweb.ancestry.com (consulté le )
  5. « History of Greene County, Missouri », sur thelibrary.org (consulté le )
  6. Demi Creative, « Greenway Trails | Ozark Greenways », sur ozarkgreenways.org (consulté le )
  7. (en) « Springfield History - Springfield Missouri Travel & Tourism - Ozarks/Midwest Vacations », sur www.springfieldmo.org (consulté le )
  8. « Zagonyi's Charge », sur thelibrary.org (consulté le )
  9. History of Greene County, Missouri
  10. « Ozarks Afro-American History Museum Online | Springfield: April 14, 1906 · Lynchings and Exodus », sur oaahm.omeka.net (consulté le )
  11. Kimberly Harper, White Man's Heaven: The Lynching and Expulsion of Blacks in the Southern Ozarks, 1894-1909, University of Arkansas Press, 2012, p. 144-145
  12. Lynching in America/ Supplement: Lynchings by County, 3rd edition, Montgomery, Alabama: Equal Justice Initiative, 2015, p. 7
  13. Harper (2012), White Man's Heaven
  14. (en) « Historic Joplin » Blog Archive » 105th Anniversary of Springfield's 'Easter Offering' », sur www.historicjoplin.org (consulté le )
  15. (en) « Springfield, MO Population - Census 2010 and 2000 », sur censusviewer.com.
  16. (en) « Population of Missouri - Census 2010 and 2000 », sur censusviewer.com.
  17. (en) « Language spoken at home by ability to speak English for the population 5 years and over », sur factfinder.census.gov (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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