Spirale de Fermat
Une spirale de Fermat est une courbe plane d'équation polaire: Son nom est une référence au mathématicien Pierre de Fermat qui la décrit dans une lettre à Marin Mersenne en 1636 et présente sa propriété d'aire balayée par un rayon[1]. Cette courbe a aussi été étudiée par Pierre Varignon[2] en 1704 dans le cadre de son étude générale des spirales d'équation polaire .
Propriétés géométriques
La spirale de Fermat est une courbe transcendante qui possède deux branches (pour ρ positif et pour ρ négatif) symétriques par rapport à O. Elle partage le plan en deux composantes connexes[3].
Pour tout point M de la courbe, on appelle T et N les points d'intersection de la tangente et la normale à la courbe en M avec la droite passant par O et perpendiculaire à (OM). Les longueurs OT et ON (sous-tangente et sous-normale) valent alors[4]: et L'aire du triangle OMN est donc constante égale au quart du carré de côté a.
L'aire balayée par le rayon OM de Md à Mf est donnée par la formule[4]:
En particulier, si l'on prend pour θk la valeur 2kπ, la surface balayée par le rayon de M0 à M1 correspond à la moitié de l'aire du disque de rayon OM1, les autres spires ont des aires identiques égales à l'aire du disque de rayon OM1[4]. C'est la propriété énoncée par Fermat en 1636[1].
Le rayon de courbure s'exprime par[4]: La courbe possède donc un seul point d'inflexion à l'origine.
Son abscisse curviligne est donnée par[3] - [4]: et la rectification de la courbe fait intervenir une intégrale elliptique de première espèce[4].
Relation avec d'autres courbes
La spirale de Fermat est l'image par une inversion, de pôle O et de cercle de rayon a, du lituus[3] d'équation polaire ρ2θ = a2.
Si on fait rouler la spirale de Fermat d'équation ρ2 = a2θ sur la courbe d'équation , son centre se déplace sur l'axe des abscisses[3]. Cette propriété avait déjà été remarquée par Pierre Varignon en 1704[5].
Modélisation
La spirale de Fermat peut servir à modéliser l’implantation des fleurs du tournesol : Helmut Vogel en 1979[6] a remarqué que les points de coordonnées polaires et simulait assez fidèlement la fleur de tournesol[7]. Or ces points sont situés sur la spirale de Fermat d'équation où φ est le nombre d'or et l'angle est l'angle d'or. Cette modélisation reste cependant une simplification d'une phyllotaxie plus complexe[8].
D'autres[9] - [10] l'ont utilisée pour modéliser le taijitu du Yin et Yang en limitant la courbe d'équation ρ2 = θ au cercle de rayon 1.
Notes et références
- Lettre de Fermat à Mersenne du 3 juin 1636, dans Paul Tannery, Œuvres de Fermat, T. III, p; 277, lire en ligne
- Varignon 1704.
- Mathcurve.
- Teixeira 1909.
- Varignon 1704, p. 84.
- (en) Helmut Vogel, « A better way to construct the sunflower head », Mathematical Biosciences, vol. 44, , p. 179–189 (lire en ligne)
- (en) Øyvind Hammer, The Perfect Shape: Spiral Stories, Springer, , 50 p. (lire en ligne)
- (en) Massimiliano Sassi Teva Vernoux, « Auxin and self-organization at the shoot apical meristem », Journal of Experimental Botany, vol. 64, no 9, , p. 2579–2592 (DOI 10.1093/jxb/ert101, lire en ligne)
- Serge Cantat, « Le Yin et le Yang »,
- (en) Taras Banakh, Oleg Verbitsky et Yaroslav Vorobets, « Fermat's spiral and the line between Yin and Yang », American Mathematical Monthly, (lire en ligne)
Bibliographie
- Pierre Varignon, « Nouvelle formation des spirales - exemple II », Mémoire de l'académie des sciences de l'Institut de France, , p. 94 - 103 (lire en ligne).
- Francisco G. Teixeira, Obras sobre Mathematica : Traité des courbes spéciales remarquables planes et gauches, vol. V, Coimbra, Imprensa da Universidade, (lire en ligne), p. 67-68.
- Robert Ferreol, « Spirale de Fermat », sur Encyclopédie des formes mathématiques remarquables, (consulté le )