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Spatangoida

L'ordre des Spatangoidea regroupe plusieurs familles d'oursins dits « irrĂ©guliers Â», appartenant au groupe des Atelostomata, les oursins irrĂ©guliers sans mâchoire.

Morphologie

Quatre espèces de spatangues tropicales chalutées conjointement : Brisaster latifrons, Brissopsis luzonica, Lovenia gregalis, Schizaster sp..
Lovenia elongata Ă  Singapour.

Les spatangoĂŻdes (aussi appelĂ©s « patates de mer Â», « oursins-cĹ“ur Â» ou « souris de mer ») ont un corps ovoĂŻde, marquĂ© par une symĂ©trie bilatĂ©rale au lieu d'ĂŞtre radiale (on parle d'oursins irrĂ©guliers). Leur face aborale est convexe et leur face orale plus ou moins plane. Les piquants sont souvent longs et de morphologie très variĂ©e en fonction de leurs localisation sur le corps (souvent un tapis de radioles très courtes et quelques touffes de plus longues chez les espèces vivant peu profond, arquĂ©es vers l'arrière)[1].

Leur test (coquille) est reconnaissable au fait que la bouche a migré vers l'avant du corps (au lieu d'être au centre de la face orale), et l'anus à l'autre bout, formant un axe antéro-postérieur inhabituel chez les échinodermes. Le disque apical est compact, et l'ambulacre postérieur de la face orale s'est différencié en un plastron appelé labrum, alors que les plaques ambulacraires qui entourent la bouche portent des podia modifiés en tentacules buccaux[2]. Le test présente deux fascioles, l'un entourant les pétales et l'autre situé au-dessous de l'anus[3].

Les spatangoïdes constituent l'un des ordres d'oursins contemporains les plus complexes et les plus diversifiés[2]. Leur test calcaire et leur mode de vie fouisseur en fait des fossiles extrêmement abondants et bien préservés pour les paléontologues.

  • Test de spatangoĂŻde (Brissus unicolor), face aborale (ou « dorsale Â»)
    Test de spatangoĂŻde (Brissus unicolor), face aborale (ou « dorsale Â»)
  • Vue ventrale centrĂ©e sur le pĂ©ristome (bouche)
    Vue ventrale centrée sur le péristome (bouche)
  • Vue antĂ©ro-ventrale centrĂ©e sur le pĂ©riprocte (anus)
    Vue antéro-ventrale centrée sur le périprocte (anus)
  • Sur ce test de Brissus latecarinatus, la dĂ©composition a colorĂ© le fasciole en noir, le rendant bien visible.
    Sur ce test de Brissus latecarinatus, la décomposition a coloré le fasciole en noir, le rendant bien visible.

Courant respiratoire

Une des spécificités de ces oursins est leur capacité à générer un courant d'eau à la surface de son corps, courant dont le rôle majeur est respiratoire. Le courant est créé par la ciliature des clavules (piquants à la fois glandulaires et ciliés) groupés en bandes étroites (fasciole) dont les tracés occupent des régions apicales, ambitales ou postérieur du corps de l'oursin.

L'eau circule de la surface des sédiments vers l'oursin en empruntant la cheminée respiratoire chez les échinides qui forment un terrier ou en percolant entre les grains de sable chez les autres. Les courants sont centrifuges sur la face aborale ; là ils circulent plus particulièrement le long des ambulacres latéraux (antérieurs et postérieurs) qui abritent les podions respiratoires. Sur la face orale, les courants sont pour partie centripètes et pour l'autre dirigés postérieurement.

Milieu de vie

Ils vivent enfouis plus ou moins profondément dans les sédiments et certains comme Echinocardium cordatum construisent des terriers[1]. La profondeur et la structure du terrier varient selon les espèces. La paroi du terrier est consolidée grâce au mucus sécrété par des piquants spécialisés (clavules) et au damage de la paroi par l'ensemble des piquants corporels. Quand ils se sentent menacés (notamment par des gastéropodes carnivores), ces oursins peuvent sortir du sédiment pour s'enfuir : certains sont alors capables d'avancer à une vitesse impressionnante (pour un oursin) avant de s'enfouir dans le sédiment quelques mètres plus loin.

L'activité fouisseuse de ces animaux, parfois abondants, fournit un service écosystémique essentiel par la bioturbation du sédiment qu'ils induisent[1].

Alimentation

Ces Ă©chinodermes font partie des Atelostomata, ils s'alimentent en ingĂ©rant de manière massive le sĂ©diment dont ils exploitent la portion organique (le biofilm : algues, bactĂ©ries...)[1]. Des podia pĂ©ribuccaux digitĂ©s (« phyllopodes Â») prĂ©lèvent les sĂ©diments situĂ©s face Ă  l'animal et les acheminent vers la bouche. Chez les espèces vivant dans un terrier, les sĂ©diments de surface et donc plus riches en matière organique, sont acheminĂ©s jusqu'au fond du terrier par le biais de la cheminĂ©e respiratoire et de la gouttière ambulacraire antĂ©rieure[1].

Liste des familles

Heterobrissus hystrix, un représentant encore non-assigné du sous-ordre des Paleopneustina.

Cet ordre semble être apparu au Crétacé inférieur (Valanginien)[2], et est actuellement l'un des plus vastes et diversifiés de toute la classe des oursins[2].

Selon World Register of Marine Species (12 septembre 2013)[4] : ...

Selon ITIS (12 septembre 2013)[5] :


Références taxinomiques

Notes et références

  1. (en) Christopher Mah, « Heart Urchins! Burrowing their way into your Valentine's Day! », sur Echinoblog, .
  2. (en) « Spatangoidea », sur le site du Natural History Museum.
  3. (en) Andrew B. Smith et Bruce Stockley, « Fasciole pathways in spatangoid echinoids: a new source of phylogenetically informative characters », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 144,‎ , p. 15–35 (lire en ligne).
  4. World Register of Marine Species, consulté le 12 septembre 2013
  5. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 12 septembre 2013
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