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Soufflerie du Mont-Lachat

La soufflerie du Mont-Lachat Ă©tait une soufflerie militaire de France situĂ©e Ă  Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie. Construite en 1937 et dĂ©saffectĂ©e en 1969, elle est dĂ©truite en 2015. Elle est implantĂ©e au col du Mont-Lachat, juste au sud du sommet du mont Lachat, Ă  2 077 mètres d'altitude, au-dessus des Houches. Le choix de ce site est motivĂ© par les conditions mĂ©tĂ©orologiques recherchĂ©es en vue de tests sur des moteurs d'avion.

Soufflerie du Mont-Lachat
Vue du col du Mont-Lachat depuis le tramway du Mont-Blanc : le site de la soufflerie se trouve de l'autre côté des paravalanches et de la voie du tramway.
Présentation
Type
Fondation
Créateur
Construction
DĂ©molition
Propriétaires
Gnome et RhĂ´ne (-), Safran Aircraft Engines (-), Ville de Saint-Gervais-les-Bains (d) (-)
Gestionnaire
État de conservation
détruit (d)
Localisation
Localisation
Altitude
2 080 m
Emplacement
Coordonnées
45° 52′ 05″ N, 6° 47′ 41″ E
Carte

Histoire

Vue en 2020 du mont Lachat et de son col (Ă  droite) vus depuis le sud-ouest.

Afin de tester des moteurs d'avion en conditions mĂ©tĂ©orologiques rencontrĂ©es en altitude, Henri Carol — missionnĂ© par l'armĂ©e française — se met en quĂŞte d'un site en altitude afin d'y installer une soufflerie[1] - [2]. Son choix se porte sur le col du Mont-Lachat situĂ© Ă  une altitude de 2 077 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc, en Haute-Savoie, car il constitue un couloir naturel canalisant les vents[1].

Elle est mise en service et exploitée par Gnome et Rhône en 1937 puis par la Snecma lors de la nationalisation de la société en 1945[1]. En 1953, la soufflerie d'Avrieux — non loin de Modane, dans la vallée de la Maurienne — entre en service et les recherches y sont transférées, entrainant la désaffectation du site du Mont-Lachat en 1969[1]. L'année suivante, le bail avec la commune de Saint-Gervais-les-Bains n'est pas renouvelé et cette dernière devient propriétaire des installations en 1975[1]. Quarante ans plus tard, les constructions sont démolies en dans une volonté de restauration des milieux naturels, l'ancienne soufflerie étant située dans le périmètre du site classé du mont Blanc créé en 1951[1] - [3] - [4] - [5]. Cette opération se fait dans un environnement contraint avec la présence de sentiers de randonnée et du tramway du Mont-Blanc à proximité immédiate du site qui est de surcroit à flanc de montagne, obligeant à limiter la dispersion des débris toxiques avec notamment la présence de béton, d'amiante et de plomb[5].

Les différents essais sont opérés par l'Établissement de recherches aéronautiques de Toulouse jusqu'en lorsque est créé l'Office national d'études et de recherches aérospatiales[1].

Fonctionnement et recherches

Vue en 2021 du col du Mont-Lachat depuis le sentier venant du téléphérique les Houches-Bellevue : le site de l'ancienne soufflerie est au centre de la photo, juste au-dessus du sentier.

Le but de cette soufflerie est d'Ă©tudier le comportement de moteurs d'avion en fonction du vent, de l'altitude et des conditions mĂ©tĂ©orologiques rencontrĂ©es en vol, notamment le givrage[1]. Afin de rĂ©aliser les tests, la soufflerie en elle-mĂŞme est Ă©quipĂ©e d'une veine de 4,50 mètres de longueur utile, 1,40 mètre de largeur et 3,20 mètres de hauteur[3]. Un nuage artificiel avec une teneur en vapeur d'eau pouvant atteindre 2 g/m3 d'air peut ĂŞtre gĂ©nĂ©rĂ© afin de simuler le givrage des diffĂ©rents Ă©lĂ©ments[3]. Outre des mesures physiques, les propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques du nuage Ă©taient Ă©galement analysĂ©es[3].

L'implantation du laboratoire dans un site isolé en altitude et son utilisation en hiver posait d'importantes difficultés au personnel[3]. Tout d'abord, son accès se faisait via le téléphérique les Houches-Bellevue au départ des Houches qui mène au versant nord du mont Lachat[3]. De là, une marche dans la neige et la glace était nécessaire pour rejoindre le laboratoire distant d'environ deux kilomètres[3]. Une fois sur place, il fallait déneiger, dégivrer et dégeler régulièrement les installations, sans compter les conditions de travail qui pouvaient se faire en plein vent et avec un taux d'humidité très élevé[3]. Ces conditions très rudes, les difficultés d'accès et les maigres résultats obtenus au cours des différentes expérimentations ont eu raison de l'existence même de la soufflerie qui sera remplacée par celle d'Avrieux[3].

Parmi les différents équipements testés dans la soufflerie figurent le moteur à pistons Snecma 14 R ayant équipé les prototypes de l'avion cargo Cormoran et qui a subi des essais de givrage ou encore un détecteur de givrage de carburateur de la Snecma[3].

Références

  1. Nadine Halitim-Dubois, « Soufflerie du mont Lachat : Historique », Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, (consulté le )
  2. Nadine Halitim-Dubois, « Soufflerie du mont Lachat : Documentation », Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, (consulté le )
  3. Nadine Halitim-Dubois, « Soufflerie du mont Lachat : Description », Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, (consulté le )
  4. Nadine Halitim-Dubois, « Soufflerie du mont Lachat : Statut, intérêt et protection », Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, (consulté le )
  5. « Le démantèlement de la soufflerie du Mont Lachat sur l'itinéraire du Mont-Blanc », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes,‎ (lire en ligne, consulté le )
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