Somme aléatoire
En mathématiques et plus précisément en théorie des probabilités, une somme aléatoire[1] est une variable aléatoire qui s'écrit comme une somme de variables aléatoires indépendantes et identiquement distribuées (i.i.d) telle que le nombre de termes de la somme est aussi aléatoire et indépendant des termes de la somme.
La loi d'une somme aléatoire s'appelle parfois loi composée[2] - [3] ou encore loi généralisée[4] - [5] - [6].
Définition
Soit des variables aléatoires réelles i.i.d et une variable aléatoire entière indépendante de On définit la somme aléatoire de la manière suivante :
en convenant qu'une somme vide est nulle.
Dans le cas particulier où suit une loi de Poisson on dira que suit une loi de Poisson composée.
Exemples
Loi de | Loi des | Loi de |
---|---|---|
Loi de Poisson de paramètre | Loi logarithmique de paramètre | Loi binomiale négative de paramètres et |
Propriétés
- Si et les ont une espérance finie, alors aussi et on a la formule .
- Si et les ont une variance finie, alors aussi et on a la formule .
- Si les sont à valeurs entières positives alors les fonctions génératrices des probabilités satisfont où désigne la composition de fonctions. Cette relation explique l'origine de l'appellation « loi composée ».
Lien avec la loi de mélange
Chez certains auteurs[7] - [6], le terme « loi composée » peut aussi désigner le concept, proche mais néanmoins différent, de « loi de mélange ». Pour éviter ces confusions les mathématiciens C. Chatfield et C. M. Theobald[1] préconisent d'abandonner l'utilisation du terme « loi composée » et de n'utiliser que les termes « loi de mélange » et « somme aléatoire » qui sont bien plus explicites. D'autres mathématiciens ont également remarqué cette confusion dans la terminologie[8] - [9].
Cette confusion viendrait en partie du changement de terminologie dans les publications et livres du mathématiciens William Feller[2] - [10]. En effet ce dernier a d'abord utilisé le terme « loi composée » pour désigner à la fois le concept de « loi de mélange » et aussi de « somme aléatoire ». Il a ensuite opté pour ces deux dernières dénominations pour clarifier la distinction.
La loi d'une somme aléatoire peut se voir comme un cas particulier d'une loi de mélange. En effet si désigne la fonction de répartition de alors on a que la fonction de répartition de vérifie
- .
Références
- (en) C Chatfield et C M Theobald, « Mixtures and Random Sums », Journal of the Royal Statistical Society. Series D (The Statistician), vol. 22(4), , p. 281–287 (DOI https://doi.org/10.2307/2986825, lire en ligne)
- (en) William Feller, An Introduction to Probability Theory and its Applications, vol. 1, New York, Wiley,
- (en) N T J Bailey, The Elements of Stochastic Processes with Applications to the Natural Sciences, New York, Wiley,
- (en) G P Patil et S W Joshi, A Dictionary and Bibliography of Discrete Distributions, Edinburgh, Oliver and Boyd, , page 5
- (en) N L Johnson et S Kotz, Discrete Distributions, Boston, Oxford University Press, , page 202
- (en) C D Kemp, « Accident proneness and discrete distribution theory », Random Counts in Scientific Work, vol. 2, , p. 41-66
- (en) J Gurland, « Some interrelations among compound and generalized distributions », Biometrika, vol. 44, , p. 265-268
- (en) Prem S Puri et Charles M Goldie, « Poisson Mixtures and Quasi-Infinite Divisibility of Distributions », Journal of Applied Probability, vol. 16(1), , p. 138-153 (DOI https://doi.org/10.2307/3213382, lire en ligne)
- (en) F A Haight, Handbook of the Poisson Distribution, New York, Wiley, , p. 36
- (en) William Feller, An Introduction to Probability Theory and its Applications, vol. 2, New York, Wiley,