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Solomon Rossine

Solomon Rossine, pseudonyme artistique d'Albert Solomonovich Rozine, nĂ© le Ă  Gomel (BiĂ©lorussie, ancienne rĂ©publique soviĂ©tique) – peintre russe, reprĂ©sentant de l’underground de LĂ©ningrad des annĂ©es 1970-1980, de style expressionniste[1]. Depuis 1990 le peintre vit et travaille en France dans la ville de Lannion.

Solomon Rossine
Photographe : Yuri Molodkovets, 2003
Naissance
Autres noms
ĐĄĐŸĐ»ĐŸĐŒĐŸĐœ Đ ĐŸŃŃĐžĐœ, ĐĐ»ŃŒĐ±Đ”Ń€Ń‚ ĐĄĐŸĐ»ĐŸĐŒĐŸĐœĐŸĐČоч Đ ĐŸĐ·ĐžĐœ
Nationalité
Activité

Biographie

D’origine juive, il est nĂ© le Ă  Gomel, dans la famille d’un pĂšre peintre-dĂ©corateur. En 1941 sa famille fuit les troupes nazies et s’installe en Oural (dans le village de MaksaĂŻ, Ă  2 kilomĂštres de la ville de NovotroĂŻtsk, Ă  la frontiĂšre de Kazakhstan). En 1955 il obtient son diplĂŽme d’études secondaires avec les fĂ©licitations et intĂšgre l’École Moukhina de LĂ©ningrad. En 1958 il demande le transfert Ă  l’École Stroganov de Moscou oĂč il achĂšve ses Ă©tudes en 1963. Il part alors travailler, en tant que professeur d’arts plastiques, dans la rĂ©gion d’Arkhangelsk, dans le village de Haute ToĂŻma. Il y reste 2 ans et se consacre Ă  la recherche de son propre style. De retour Ă  LĂ©ningrad en 1965, le peintre s’installe Ă  Gatchina, une petite ville situĂ©e Ă  45 km au sud de mĂ©tropole, oĂč il est employĂ© comme peintre-dĂ©corateur Ă  l’Institut de Physique NuclĂ©aire. Il peut se consacrer Ă  la peinture et commence Ă  exposer. En 1976, Rossine s’installe Ă  LĂ©ningrad oĂč il vit et travaille dans son atelier jusqu’en 1990. Durant la pĂ©riode de 1966 Ă  1989 Solomon Rossine parcourt le pays : la Bouriatie, l’Oural, l’Asie Centrale, les rĂ©gions de la Volga, l’Ukraine, le Nord de la Russie. Les cycles thĂ©matiques tels que « L’Asie EnchantĂ©e », « Les tziganes de Samarcande », « La vie simple », « Les yourtes » voient alors le jour Ă  partir d’un grand nombre de dessins et d’études d’aprĂšs nature, Durant cette mĂȘme pĂ©riode apparaissent Ă©galement des cycles de tableaux sur des thĂšmes historiques : « La rĂ©volte de Pougatchev », « La Bataille de Borodino », etc. A LĂ©ningrad, parmi les peintres de l’underground Rossine se distingue comme le seul maitre du grand format thĂ©matique. DĂšs la crĂ©ation de l’Association de l’Art ExpĂ©rimental en 1981, il fut un membre actif, participa Ă  de nombreuses expositions, organisĂ©es par l’Association, et fut Ă©lu Ă  plusieurs reprises Ă  la tĂȘte du comitĂ© d’exposition. Les tĂ©moins se souviennent : « lors des dĂ©bats trĂšs difficiles et animĂ©s avec les reprĂ©sentants de la Commission de la culture qui censuraient les expositions, Rossine se tenait toujours avec le mĂȘme calme audacieux, ne permettant pas aux fonctionnaires de la Commission d’humilier ses camarades ni lui-mĂȘme »[2].

Depuis 1990 le peintre vit et travaille en France, en Bretagne, dans la ville de Lannion. Cependant plusieurs mois par an il retourne travailler en Russie qui reste pour lui une inĂ©puisable source d’inspiration et Ă  l’origine des images de sa peinture. En France et dans d’autres pays d’Europe le peintre rĂ©alise plus de 50 expositions. En 2005 il obtient le premier prix du Salon d’Automne Ă  Paris. En 2012 le MusĂ©e Russe de St-PĂ©tersbourg lui ouvre les portes de son Palais de Marbre pour une grande rĂ©trospective de l’Ɠuvre de Rossine. Les tableaux de Solomon Rossine ont rejoint des collections privĂ©es dans diffĂ©rents pays : Suisse, Allemagne, France, Canada, Australie, Etats-Unis, Russie ainsi que des collections publiques - MusĂ©e Russe Ă  Saint-PĂ©tersbourg, La Kunsthalle d'Emden (Fondation Henri et Eske Nannen).

Galerie

  • Concert rustique, 1965
    Concert rustique, 1965
  • Les funĂ©railles du MĂ©tropolite NicodĂšme, 1979
    Les funérailles du Métropolite NicodÚme, 1979
  • Deux fenĂȘtres, 1980
    Deux fenĂȘtres, 1980
  • Petit bout de femme, 1974
    Petit bout de femme, 1974
  • L’hiver, 1980
    L’hiver, 1980
  • L’étĂ©, 1983
    L’étĂ©, 1983
  • Le bonheur de Lika, 1983
    Le bonheur de Lika, 1983
  • Les lointains radieux, 1987
    Les lointains radieux, 1987
  • Cours de dessin, 1988
    Cours de dessin, 1988
  • Satyre souffrant, 1990
    Satyre souffrant, 1990
  • Tchekhov, 1997
    Tchekhov, 1997
  • Une lettre d'amour, 2014
    Une lettre d'amour, 2014

Spécificité

« En Russie comme en France, Rossine a la rĂ©putation d’un artiste sĂ©rieux et austĂšre. Rossine possĂšde une qualitĂ© Ă©tonnante, celle de crĂ©er de belles et puissantes peintures en partant du thĂšme du Mal, tout en gardant un mĂ©pris cruel envers ceux qui portent le Mal en eux-mĂȘmes. Quoi de plus redoutable et dĂ©solant que le triptyque « L’exĂ©cution du MĂ©tropolite Veniamine » (1980), oĂč l’exactitude lugubre de l’histoire s’allie au cauchemar biblique et au grotesque brutal ! Cette tendance a ses sources : dans la grande tradition europĂ©enne le drame historique cĂŽtoie parfois un grotesque cruel, il suffit de mentionner Bruegel et Goya. DerriĂšre l’anecdote, que l’on aperçoit au premier coup d’Ɠil dans les peintures de Rossine, il y a une sorcellerie picturale qui fait dissoudre mĂȘme la laideur et la souffrance. L’artiste sait rendre une dignitĂ© esthĂ©tique Ă  cette laideur et cela s’inscrit aussi dans le cadre de la tradition artistique contemporaine. L’univers de Rossine, dur Ă  percevoir, attend un spectateur enclin Ă  la contemplation. Pourtant cet univers n’est pas plus dur que la vie elle-mĂȘme. Et il peut aider les gens Ă  regarder cette vie avec plus de clairvoyance et de sagacitĂ©. »

— Michail Guerman[3]

« La joie est une Ă©motion complexe dans l’art de Rossine, le plus souvent le peintre exhibe non pas un bonheur impressionniste du monde irisĂ©, colorĂ©, mais une « joie inopinĂ©e » : un petit feu de bonheur qui s’allume lĂ  oĂč tout a sombrĂ© dans le chagrin, oĂč il est difficile de comprendre Ă  quoi tient la vie, tellement elle est mĂ©diocre, indigente. En somme, toute sa peinture devient cette « joie inopinĂ©e » de l’image de la vie prĂ©servĂ©e avec tant d’amour. Rossine possĂšde cette stupĂ©fiante, frappante capacitĂ©, presque impossible chez un homme, d’incarner tant d’évĂšnements tragiques : la guerre au Vietnam, la capture et l’exĂ©cution de Pougatchev, la persĂ©cution de l’Eglise en Russie pendant la guerre civile, le gĂ©nocide de juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. »

— Ekaterina Andreeva[2]

Site officiel

Bibliographie, filmographie

  • « ĐžĐŽĐžĐœ ĐœĐ° ĐŸĐŽĐžĐœ ŃĐŸ ĐČŃ€Đ”ĐŒĐ”ĐœĐ”ĐŒ » (Seul avec le temps) - RĂ©alisateur Yakov Nazarov, CinĂ©ma Scientifique de LĂ©ningrad, 1989. Le film est prĂ©sentĂ© en 1990 au Centre Georges Pompidou, Paris
  • ĐšĐ°ĐœŃ‚ĐŸŃ€, ĐĐœĐ°Ń‚ĐŸĐ»ĐžĐč. ĐĄĐŸĐ»ĐŸĐŒĐŸĐœ Đ ĐŸŃŃĐžĐœ ОлО ОсĐșусстĐČĐŸ ĐČĐžĐŽĐ”Ń‚ŃŒ Đ¶ĐžĐ·ĐœŃŒ // ĐžĐłĐŸĐœĐ”Đș, ĐžŃŽĐœŃŒ 1990, №26.
  • Solomon Rossin, Paris, 1989. ; PremiĂšre exposition Ă  l'Occident organisĂ©e par A. L'Huillier Ă  GenĂšve en . Textes de Ekaterina Andreeva, Stanislas Zadora. Non paginĂ© [28] p. ; ill. en noir et en coul.
  • Solomon Rossin. Paris, Galerie Sabine Herbert, 1991, 26 p.
  • Fullenbaum, Max. « Le bonheur d’ĂȘtre » // Univers des Arts, no 6, , p. 32-33
  • ĐąĐŸĐŒŃĐŸĐœ, ĐžĐ»ŃŒĐłĐ°. ĐĄĐŸĐ»ĐŸĐŒĐŸĐœ Đ ĐŸŃŃĐžĐœ // ĐĐŸĐČыĐč ĐŒĐžŃ€ ОсĐșусстĐČĐ°, 1998, №4, с. 48
  • Fullenbaum, Max. « Solomon Rossine. Le for interieur » // Univers des Arts, no 40, , p. 42-44
  • Solomon Rossine - Vue sur kolkhoze d'un satellite. Caen, Abbaye-aux-Dames, 2000, ca. 150 p. non paginĂ©.
  • Fullenbaum, Max. « Rossine. Peintre de l’ñme russe » // Univers des Arts, no 68, , p. 40-41
  • Solomon Rossine au MusĂ©e Russe. Catalogue d'exposition. Saint-PĂ©tersbourg : Palace Éditions, 2011, 160 p. (publications en français et en russe)

Expositions

  • 1965, LĂ©ningrad: 1re exposition personnelle Ă  la foyer d'Ă©tudiants d'universitĂ©; l’exposition a durĂ© 4 jours
  • 1966 – 1979, Gatchina: 11 expositions personnelles Ă  l’Institut d’Études NuclĂ©aires oĂč il travaille en qualitĂ© d’artiste peintre
  • 1977, Tallin: exposition personnelle Ă  l’Institut d’Arts Plastiques
  • 1981 – 1987, LĂ©ningrad: nombreuses expositions organisĂ©es par l’Association de l’Art ExpĂ©rimental (йЭИИ)
  • 1983, LĂ©ningrad: exposition personnelle dans l’appartement de Serguey Sigitov
  • 1986, Moscou: « Les tziganes de Samarcande, tels qu’ils sont » - exposition personnelle dans le salon de Nika Scherbakova
  • 1988, LĂ©ningrad: « ClĂ©s de paradis » - exposition personnelle Ă  Maison de la Culture Sverdlov
  • 1989, GenĂšve: exposition personnelle Ă  la galerie AndrĂ© L’Huilier
  • 1991, Paris: « Le rĂȘveur » - exposition Ă  la galerie Sabine Herbert
  • 1991, Dax: « Un joyeux quartier » - exposition au MusĂ©e de Dax
  • 1991, Coutances: « La balançoire » - exposition au MusĂ©e de Coutances
  • 1992, TrĂ©drez (Bretagne): « Le petit pont » - exposition Ă  la galerie « Le Dourven »
  • 1993, Lannion: « L’arbre qui chante » - exposition Ă  la galerie de la ville
  • 1994, Nantes: « L’arbre qui chante » - exposition Ă  la galerie « Le Rayon Vert »
  • 1994, Londres: « Ariadna » - exposition Ă  la « Burlington New Gallery »
  • 1995, Amboise: « La pastorale » - exposition au ChĂąteau d’Amboise et Ă  la Galerie « Le Pont TournĂ© »
  • 1995, Brest: « La tempĂȘte de neige » - exposition au Centre Culturel « Le Quartz »
  • 1996, Nantes: « Ninon, j’ai le cƓur malade » - exposition Ă  la Galerie « Le Rayon Vert »
  • 1996, Nantes, Saint-Herblain: « OVNI » - exposition au Centre Culturel « Onyx »
  • 1997, Angers: « Le miracle russe » - exposition Ă  la BibliothĂšque Universitaire et au Grand ThĂ©Ăątre d’Angers
  • 1998, Romont (Suisse): « Une femme de chambre » - exposition Ă  la Galerie d’Arts « Les Yeux Noirs »
  • 1998, Paris: « Un Ă©quilibre impertinent » - exposition au Club de l’Art "Bourgogne"
  • 1998, St-PĂ©tersbourg: « Des yeux de khruk » - exposition Ă  la galerie « CollĂšge d’Art »
  • 1999, Lannion: « Les lointains radieux » - exposition Ă  l’Espace Savidan
  • 1999, Nantes: « Une romance tzigane » - exposition Ă  la Galerie « Le Rayon Vert »
  • 2000, Caen: « Vue sur kolkhoze d’un satellite » - exposition Ă  l’Abbaye aux Dames
  • 2001, Paris: exposition Ă  l’HĂŽtel de Ville, Paris 11e
  • 2002, Paris: exposition au Centre « Rachi »
  • 2002, Paris: exposition Ă  la Galerie « 15 Miromisnil »
  • 2003, Nantes, Saint-Herblain: « Un cours de dessin » - exposition au Centre Culturel « ONYX »
  • 2003, Nantes: « Les hirondelles » - exposition Ă  la Galerie « Le Rayon Vert »
  • 2003, Mortain: exposition Ă  l’Abbaye Blanche
  • 2003 – 2010, Paris: Participation au Salon d’Automne. 2005 - Premier prix Salon d’Automne
  • 2004, Nantes: exposition au ChĂąteau de Clermont
  • 2005, Nantes: « De Poussin au kolkhoze » - exposition Ă  la Galerie « Le Rayon Vert »
  • 2005, Paris: exposition pour la campagne mondiale « Send My Friend to School », UNESCO
  • 2006, Mortain: exposition Ă  l’Abbaye Blanche
  • 2006, Paris: Participation Ă  la exposition Ă  salon de Grand Palais « Comparaisons »
  • 2008, Blain: « La bataille de Moscou » - exposition au chĂąteau de la Groulais
  • 2008, Nantes: exposition Ă  la galerie « Le Rayon Vert »
  • 2008, Landrodec: Exposition amicale dans la mairie
  • 2009, Lannion: « Les vacances Ă  Rome » - exposition Ă  l’atelier d’artiste
  • 2010, Lannion: « L’Asie enchantĂ©e » - exposition Ă  l’atelier d’artiste
  • 2010, Mortain: « Ninon, le cƓur pur » - exposition Ă  l’Abbaye Blanche
  • 2011, Lannion: « La mĂ©lancolie d’hiver » - exposition Ă  l’atelier d’artiste
  • 2011, Lannion: « PĂąque au jardin » - exposition Ă  l’Église Loguivy-Les-Lannion
  • 2012, Nantes: exposition Ă  la galerie « Le Rayon Vert »
  • 2012, Saint-PĂ©tersbourg: « La Maison Natale » - exposition au MusĂ©e Russe
  • 2012, Saint-PĂ©tersbourg: « Les habitants de la Terre » exposition Ă  « Name Gallery »
  • 2012, SorĂšze: « Une Ɠuvre rouge » - exposition Ă  l’Abbaye-Ă©cole de SorĂšze
  • 2012, Lannion: « RĂ©vĂ©lations » - exposition Ă  la Chapelle des Ursulines
  • 2012, Lannion: « Les bains russes ou la Constellation d’ñne » - exposition Ă  l’atelier d’artiste
  • 2013, Saint Brieuc: « Un choix des dessins » - exposition des dessins, Atelier du Passe Partout
  • 2013, Saint-Georges-Sur-Layon: « La Constellation d’ñne » - exposition des tableaux et pastels, Salon RĂ©vĂ©lation
  • 2013, Aubenas, ArdĂšche: « Solomon Rossine au chĂąteau d’Aubenas » - exposition des tableaux et pastels, ChĂąteau d’Aubenas
  • 2013, Sarzeau: « La Russie » - exposition des tableaux, Centre culturel l’Hermine
  • 2013, Lannion: « Ne rĂ©veillez pas le hĂ©ros » - exposition des tableaux, pastels et dessins Ă  l’atelier d’artiste
  • 2014, Tinchebray: InvitĂ© d’Honneur Biennale Internationale de Tinchebray
  • 2014, Caen: InvitĂ© d’honneur au salon ArtCaen
  • 2014, Honfleur: « Le miracle russe » - exposition des tableaux, pastels et dessins, galerie Danielle Bourdette
  • 2016, Nantes: « Sommeil agitĂ© de Venus » - exposition Ă  la galerie « Le Rayon Vert »
  • 2016, Lannion: « Point de mire » - exposition Ă  la Chapelle des Ursulines
  • 2017, Langueux: « Lectures familiales » - exposition Ă  la Galerie du Point-Virgule
  • 2018, Caen: « OstHolocauste » - exposition Ă  l’UniversitĂ© de Caen

Références

  1. Solomon Rossine au MusĂ©e Russe. Catalogue d'exposition. Saint-PĂ©tersbourg : Palace Éditions, 2011
  2. Andreeva, Ekaterina. Demi-siĂšcle de la peinture de Solomon Rossine // Solomon Rossine au MusĂ©e Russe. Catalogue d'exposition. Saint-PĂ©tersbourg : Palace Éditions, 2011
  3. Guerman, Michail. Des oasis d’éternitĂ© dans le drame hĂątif de la vie // Vue sur kolkhoze d’un satellite. Catalogue d'exposition, Caen, Abbaye-aux-Dames, 2000.
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