Solidarité Kosovo
L'ONG Solidarité Kosovo est une association française d'extrême droite à but humanitaire opérant en faveur de la population chrétienne du Kosovo. Elle fait l'objet de controverses, le volet humanitaire étant accusé de servir essentiellement de façade à une action politique.
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Objet
L'association loi 1901 est fondée en 2004 pour venir en aide aux Chrétiens serbes du Kosovo à la suite des violences de mars 2004 (en). L'ONG s'occupe d'acheminer dans les enclaves serbes au Kosovo de l'aide humanitaire de premier ordre mais aussi d'organiser des vacances pour les enfants[1], ainsi que de projets plus pérennes pour la population serbe[2] des ghettos[3] du Kosovo, comme apporter l'autonomie à des fermes en matériel agricole[4], l'ouverture d'écoles[5], la rénovation de monastères et d'églises régulièrement vandalisées par les extrémistes albanais[6].
L'association veut secourir les foyers chrétiens en détresse au Kosovo[7] - [8]. Depuis 2004 et jusqu'en , quarante cinq convois humanitaires d’urgence ont apporté plus de quatre cents tonnes d’aliments et d’équipements divers pour une valeur totale de deux millions d’euros[7]. L’association dispose de 12 000 donateurs réguliers[7], l'engagement de l'ONG s’est prolongé au travers de programmes de développement[1]. En plus des aides d’urgence, vingt projets d’envergure ont été mis en œuvre notamment dans les domaines de l’éducation[2], l’aide à l’enfance, la sécurité et l’autonomie alimentaire des enclaves[4].
Difficulté rencontrée
En , le responsable de la mission, Arnaud Gouillon, soupçonné de travailler pour la Russie, est interdit d'entrée au Kosovo par les gardes frontières albanais du Kosovo[9] - [10].
Controverses
Pour le sociologue Milos Perovic, Solidarité Kosovo est une organisation discriminatoire, puisqu'il se réfère exclusivement à un groupe ethnique ou religieux, ici la minorité chrétienne, en excluant systématiquement les autres. Solidarité Kosovo est accusée de se servir de l'aide humanitaire comme d'un outil de propagande afin de pousser des idées politiques et rallier l'opinion publique, notamment contre le multiculturalisme et l'immigration musulmane, y compris via un discours révisionniste sur le Kosovo[11].
Selon Balkan insight, moins de la moitié des subventions dont bénéficie Solidarité Kosovo sont redistribuées en aide humanitaire[11].
Positionnement politique à l'extrême droite
Solidarité Kosovo est fondée en 2004 par Arnaud Gouillon et son frère Bertrand[12], citoyens français membres du Bloc Identitaire[13] (Arnaud Gouillon, a été candidat à l'élection présidentielle française pour le bloc identitaire en 2012) pour soutenir les Serbes du Kosovo. L’association est classée à l'extrême droite et décrite comme proche du mouvement identitaire — voire qualifiée d'« association satellite du Bloc Identitaire » —, auquel appartiennent Philippe Vardon, Arnaud et Bertrand Gouillon[13] - [14]. Selon Le Monde, en 2017, le bracelet « Solidarité Kosovo » est devenu un symbole de ralliement des identitaires[15]. Nikola Mirkovic, militant d’extrême droite partisan d’un Kosovo serbe et proche du fondateur, est également membre de l'association[10] - [14] - [11].
Notes et références
- (sr) Tanjug (AFP serbe), « Арно Гујон седми пут организовао летовање за децу са КиМ », Politika Online, (lire en ligne, consulté le ).
- (sr) Tanjug, « Arno Gujon uručio 30 peći za škole u Gori », B92.net, 30.12.2017. (lire en ligne, consulté le ).
- « La vie impossible des Serbes du ghetto de Lipljan », RFI, (lire en ligne, consulté le ).
- (sr) Tanjug, « Arno Gujon: Krajem aprila farma svinja vredna 150.000 evra na Kosovu i Metohiji », Blic.rs, (lire en ligne, consulté le ).
- (sr) Tanjug, « Gujon: Skupljena sredstva, renovirane četiri škole na KiM », Blic.rs, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Failure to Protect: Anti-Minority Violence in Kosovo », Human Rights Watch, (lire en ligne, consulté le ).
- Charlotte d'Ornellas, « "La situation continue inexorablement à se dégrader pour les derniers Serbes du Kosovo" », Valeurs actuelles, (lire en ligne, consulté le ).
- François-Xavier Maigre, « À Gracanica, la flamme serbe brûle encore », sur La Croix, (consulté le ).
- (en) Spasoje Veselinovic, « French-Serbian humanitarian prevented from entering Kosovo », B92, (lire en ligne, consulté le ).
- Elie Guckert, « Régionales : Andréa Kotarac, un « patriote » avec de la neige sur les bottes ? », sur L'Arrière-Cour, (consulté le )
- (en-US) « French Connection: ‘Humanitarian’ Far-Right Claims Kosovo as Cautionary Tale », sur Balkan Insight, (consulté le )
- « Qui », sur www.solidarite-kosovo.org (consulté le ).
- Samuel Bouron, « Un militantisme à deux faces. Stratégie de communication et politique de formation des Jeunesses identitaires », Cairn, (lire en ligne)
- StreetPress, « Ukraine : Les docs qui montrent l’implication de l’extrême droite française dans la guerre », sur StreetPress (consulté le )
- « Un documentaire fait ressurgir les vieux démons du Front national », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )