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Snéfrou

Snéfrou (translittération de snfr-wj, signifiant Il m'a perfectionné, de Ḥr-nb-mꜣꜥt-snfr-wj, signifiant Horus, Seigneur de Maât, m'a perfectionné), connu également sous son nom hellénisé Soris (grec : Σῶρις par Manéthon), est le roi fondateur de la IVe dynastie de l'Égypte sous l'Ancien Empire. Les estimations de son règne varient ; il aurait régné aux alentours de 2600 avant notre ère[1]. Il a succédé à Houni et a précédé son fils Khéops. Il a construit au moins trois pyramides qui survivent encore aujourd'hui et a introduit des innovations majeures dans la conception et la construction des pyramides.

Snéfrou
Image illustrative de l’article Snéfrou
Statue de Snéfrou au Musée égyptien du Caire.
Nom en hiéroglyphe
S29F35Z7A1
Transcription Snfrw
Période Ancien Empire
Dynastie IVe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Houni
Dates de fonction -2670 à -2620 (selon R. Krauss)
-2649 à -2609 (selon D. B. Redford)
-2614 à -2579 (selon J. von Beckerath)
-2613 à -2589 (selon I. Shaw)
-2600 à -2555 (selon D. Arnold)
-2597 à -2547 (selon A. D. Dodson)
-2575 à -2551 ou -2550 (selon J. P. Allen & J. Málek)
-2561 à -2538 (selon P. Vernus & J. Yoyotte)
Successeur Khéops
Famille
Mère Mérésânkh Ire
Conjoint Hétep-Hérès Ire
Enfant(s) Khéops
Hétep-Hérès
Deuxième conjoint ?
Enfants avec le 2e conjoint Néfermaât
Kanefer
Ânkhkhâf
Netjeraperef
Rahotep
Ranefer
Iynefer
Néfertkaou
Néferetnésou
Mérititès Ire
Hénoutsen ?
Sépulture
Nom Complexe pyramidal de Snéfrou
Type Pyramide rhomboïdale
Emplacement Dahchour, au sud de Saqqarah

Famille

Ascendance

Rien n'indique que le prédécesseur de Snéfrou, Houni, soit son père. La mère de Snéfrou est connue grâce à la pierre de Palerme et est nommée Mérésânkh Ire[2].

Épouse

La seule épouse connue de Snéfrou est Hétep-Hérès Ire[3].

Descendance

Les fils connus de Snéfrou sont :

Les filles connues de Snéfrou sont :

Règne

Durée du règne

Le chiffre de vingt-quatre ans du Canon royal de Turin pour le règne de Snéfrou est considéré aujourd'hui comme une sous-estimation puisque la date la plus haute pour ce roi est une inscription découverte dans la Pyramide rouge de Dahchour et mentionnant le 24e recensement de bétail de Snéfrou, correspondant à au moins vingt-quatre années complètes[9].

Cependant, dans la pierre de Palerme, le recto six au bas du fragment montre l'année du 7e décompte de Snéfrou tandis que le recto sept sur la ligne suivante montre l'année du 8e recensement de Snéfrou[10]. Il est significatif de noter qu'il y a une colonne précédente pratiquement intacte pour Snéfrou dans le recto cinq qui mentionne également les événements du règne de ce roi dans une année spécifique mais ne mentionne pas l'année précédente (six)[11]. Cette colonne doit donc être datée de l'année suivant le 6e recensement de Snéfrou. Ainsi, le règne de Snéfrou serait d'un minimum de vingt-huit ans. Puisqu'il y a beaucoup de périodes dans les règnes de Snéfrou pour lesquelles les égyptologues ont peu de dates - seules les années des 2e, 7e, 8e, 12e, 13e, 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 23e et 24e recensements sont connues pour Snéfrou avant de considérer les années après ses recensements du bétail[12].

Ce roi a très probablement eu un règne dépassant trente années pour réussir à construire trois pyramides durant son long règne mais pas quarante-huit années puisque les chiffres des recensements du bétail ne furent pas réguliers (ils ne se déroulaient pas tous les deux ans).

Expéditions à l'étranger

Pour permettre à Snéfrou d'entreprendre des projets de construction d'une telle envergure, il aurait dû s'assurer d'un vaste stock de main-d'œuvre et de matériaux. Selon Guillemette Andreu, c'est là que la politique étrangère du roi a joué un rôle important. Les conquêtes de Snéfrou en Libye et en Nubie avaient deux objectifs : le premier était d'établir une main-d'œuvre importante et le second d'avoir accès aux matières premières et aux produits spéciaux disponibles dans ces pays[13].

Selon une inscription sur la pierre de Palerme, Snéfrou a pu capturer un grand nombre de personnes d'autres nations, en faire ses prisonniers et les ajouter ensuite à sa population active. Au cours de ses raids en Nubie et en Libye, il a également capturé du bétail pour la subsistance de sa force de travail massive. De telles incursions ont dû être incroyablement dévastatrices pour les populations des pays attaqués, et il est suggéré que les campagnes en Nubie ont pu contribuer à la diffusion de la culture du Groupe A dans cette région.

Les efforts militaires de Snéfrou dans l'ancienne Libye ont conduit à la capture de 11 000 prisonniers et de 13 100 têtes de bétail[14]. Il existe des preuves d'activité dans les mines turquoises de la péninsule du Sinaï[15]. Il y aurait également eu des projets d'extraction à grande échelle pour fournir à Snéfrou la pierre dont il avait besoin pour ses pyramides. Il fait exploiter si efficacement le Sinaï qu’il y devient une divinité locale.

Snéfrou envoie une expédition de quarante vaisseaux vers le Liban afin de ramener du bois de charpente (cèdre et sapin). L'ancien navire en bois de cèdre de Snéfrou, Louanges des Deux Terres, est le premier exemple connu d'un navire auquel on fait référence par son nom[16].

Politique intérieure

À partir de son règne, le dieu Horus devient le dieu dynastique. C'est Snéfrou qui crée la fonction de vizir (tâty en ancien égyptien), chargé d’administrer le pays au nom du roi et de recenser du bétail. Cette charge aurait été créée bien que cette fonction existât auparavant pour son fils le prince Néfermaât, qui devait administrer au nom du roi.

Les fouilles récentes lui attribuent également la pyramide de Seïlah dans le Fayoum. Cette pyramide fait partie d'un réseau de plusieurs petites pyramides provinciales construite également par le prédécesseur de Snéfrou, Houni

Sépulture

Durant son règne il fait construire plusieurs pyramides, une à Meïdoum et deux à Dahchour, au sud de Saqqarah :

Ces pyramides vont atteindre le stade ultime de leur évolution pour devenir des pyramides à faces lisses.

  • Pyramide de Meïdoum
    La pyramide de Meïdoum (angle nord-est).
  • Pyramide rhomnoïdale
    La pyramide rhomboïdale.
  • Pyramide rouge
    La pyramide rouge.

Titulature

Notes et références

  1. -2575 à -2551 (Allen), -2575 à -2550 (Málek), -2670 à -2620 (Krauss), -2649 à -2609 (Redford), -2614 à -2579 (von Beckerath), -2613 à -2589 (Shaw), -2600 à -2555 (Arnold), -2597 à -2547 (Dodson), -2561 à -2538 (Dictionnaire des Pharaons de Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Snéfrou, p. 252).
  2. Dodson & Hilton, p. 51.
  3. Dodson & Hilton, p. 57.
  4. N. Grimal, p. 68.
  5. Porter and Moss.
  6. Dodson & Hilton, p. 61.
  7. Dodson & Hilton, p. 58.
  8. Dodson & Hilton, p. 60.
  9. Miroslav Verner, Archaeological Remarks on the 4th and 5th Dynasty Chronology, Archiv Orientální. vol. 69, Praha 2001, p. 367.
  10. H. Schäfer, Ein Bruchstück altägyptischer Annalen, 1902 (APAW: Phil.-hist Kl. 4) 30-31.
  11. Christine Hobson, Exploring the World of the Pharaohs: A Complete Guide to Ancient Egypt, Thames & Hudson paperback, 1993, p. 15.
  12. Miroslav Verner, p. 365-367.
  13. An Introduction to the Archaeology of Ancient Egypt, p. 144.
  14. Oxford History of Ancient Egypt, p. 107.
  15. Dodson & Hilton, p. 50.
  16. Anzovin, Steven et al., Famous First Facts (International Edition), H. W. Wilson Company, 2000, (ISBN 0-8242-0958-3), item # 5393, p. 385.

Bibliographie

  • Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne [détail des éditions].
  • Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, [détail des éditions] (ISBN 0-500-05128-3).
  • Porter and Moss, Topographical Bibliography of Ancient Egyptian Hieroglyphic Texts, Reliefs, and Paintings, Part III.

Voir aussi

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