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Simon Deutz

Simon Deutz, nĂ© Ă  Coblence en 1802 et mort en Louisiane en 1844, Ă©galement connu sous le nom de « Hyacinthe de Gonzague Â» puis de « Sylvain Delatour Â», fut l'homme qui livra en 1832 la duchesse de Berry aux autoritĂ©s de la monarchie de Juillet.

Simon Deutz
Biographie
Naissance
Décès
Père
Parentèle
David-Paul Drach (beau-frère)

Biographie

Simon Deutz était le troisième enfant d'Emmanuel Deutz, grand-rabbin de France d'origine juive alsacienne.

Il trouva, sous la Restauration, dans la conversion au catholicisme, un moyen de promotion. Il fit un voyage Ă  Rome oĂą il reçut le baptĂŞme le avec un parrain et une marraine très prestigieux, le duc de Laval, alors ambassadeur Ă  Rome, et la duchesse de Berry ; il choisit « Hyacinthe Â» comme prĂ©nom chrĂ©tien, et le cardinal Bernetti lui fit un passeport romain au nom de « Hyacinthe de Gonzagues ». Son beau-frère, le rabbin David-Paul Drach, s'Ă©tait lui aussi converti au catholicisme, mais dans des circonstances diffĂ©rentes, pleines de piĂ©tĂ© et sans aucune mondanitĂ©[1].

Simon Deutz, devenu Hyacinthe de Gonzague, séjourna à Rome sous la protection de son parrain le Duc de Laval qui le présenta à la Caroline de Bourbon, duchesse de Berry lors de son séjour à Rome où, le , elle avait épousé secrètement le comte Lucchesi-Palli, fils cadet du prince de Campofranco, et où elle revint passer l'été.

Devenu agent de liaison de la duchesse de Berry, et connaissant donc le lieu oĂą elle se cachait, Deutz proposa en 1832 Ă  Montalivet de la lui livrer, mais le ministre de l'IntĂ©rieur ne donna pas suite : on espĂ©rait encore que la duchesse de Berry quitterait la France de son plein grĂ©. Lorsqu'elle devint le personnage clef de l'insurrection de l'Ouest de la France, Adolphe Thiers, qui avait succĂ©dĂ© Ă  Montalivet au mois d'octobre 1832, accepta sans Ă©tats d'âme les conditions de Deutz : 500 000 francs, somme Ă©norme dont le reçu, datĂ© du , a Ă©tĂ© retrouvĂ© par Changy[2].

La trahison de Simon Deutz, qui mit fin au projet de restauration des légitimistes, provoqua des réactions antisémites[3]. Simon Deutz écrivit un livre pour justifier son acte[4]. Cet ouvrage autobiographique présente l'affaire qui lui a valu sa renommée sous un tout autre jour que ce qu'en a retenu la postérité.

Dans « À l'homme qui a livré une femme » qui fait partie des Chants du Crépuscule, Victor Hugo le range parmi

« Les fourbes dont l’histoire inscrit les noms hideux,
Que l’or tenta jadis, mais à qui d’âge en âge
Chaque peuple en passant vient cracher au visage »

L'histoire de sa vie inspira à l'écrivain Johannès Gravier un mélodrame qui fut joué à Paris, au Théâtre-Libre fondé par André Antoine[5].

Publications

  • Arrestation de Madame, Paris, 1835.

Notes et références

  1. Philippe-E. Landau Ă©voque la diffĂ©rence d'approche entre les deux beaux-frères dans « David, Paul-Louis-Bernard Drach, rabbin converti Â».
  2. François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, édition de Jean-Claude Berchet, p. 192, note 2, coll. Classiques Garnier, Paris, 1998 (ISBN 9782253160908).
  3. Notice biographique, site CAIRN.
  4. Simon Deutz, Arrestation de Madame, Paris, 1835, [lire en ligne]
  5. Johannès Gravier, Simon Deutz, drame historique en huit tableaux reçu au Théâtre-Libre, Bibliothèque artistique et littéraire, 1896.

Bibliographie

  • Jean-Claude Caron, Simon Deutz, un Judas romantique, CeyzĂ©rieu, Champ Vallon, coll. « Epoques », , 304 p. (ISBN 979-10-267-0795-0, SUDOC 235344672)
  • Philippe-E. Landau, « Le cas Ă©trange de Simon Deutz Â», Revue des Ă©tudes juives, 2005, vol. 164, n° 1-2

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