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Sidi Mohammed Ben Daïf

Sidi Mohammed Ben Daïf (arabe : يدي محمد بن ضيف) était un rebelle algérien opposé à la France et un guide spirituel (walīy). Il est reconnu aujourd'hui comme étant l'ascendant des familles Daïfi (lignée directe) et Mansouri (lignée par alliance) qui sont désormais propriétaires du mazar[1] où il repose. Son sanctuaire, situé dans le village de Belkat, fait partie de la localité de Mezdour[2] - [3] et est référencé dans la toponymie sous le nom de Sidi Mohammed Ben ed Dif[4].

Mohammed ben Daïf
محمد بن ضيف
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance

Aïn Bessem (Douar Ouled Amar)
Décès
Entre 1903 et 1907
Oued El Berdi (Douar Oued El Berdi)
Sépulture
Belkat, Mezdour
Nom de naissance
Mohammed ben Daïf
محمد بن ضيف
Nom de temple
Sidi Mohammed ben Ed Dif
Nationalité
Algérienne
Activité
Rebelle, chef de tente, guide spirituel, saint
Famille

Mohamed Daïfi (1907 - 1956), petit-fils

Benyahia Daïfi (1930 - 2015), arrière-petit-fils
Autres informations
Religion
Membre de
Fondateur de la tribu des Ouled Daïf
Titres honorifiques
Sidi

Biographie

D'après les Archives Nationales d'Outre-Mer (ANOM), sa carte d'identité n°2924, créée en 1890, précise qu'il serait né dans le courant de l'année 1842 au sein du douar Ouled Amar (aujourd'hui Aïn Bessem), une fraction (ferka) des Beni Meslem qui est issue de la grande tribu arabe des Banu Arib[5].

Toujours selon les ANOM, il a été expulsé définitivement de son douar pour avoir déclenché une émeute politique et causé un trouble de la population pendant 21 jours en 1878 lors de l'affaire de l'adjoint Petitain et du caïd Sidi Amar Ben Makhlouf ben Souici. Il fonde alors le douar Ouled Daïf à Mezdour sur les anciennes terres des Ouled Yettou de Boukhraouba ben El-Melk, aujourd'hui devenues Belkat.

Un acte, enregistré aux hypothèques d'Alger approuvé en 1882, précise que le gouverneur général de l'Algérie lui avait attribué pas moins de 51 hectares de terres à l'Oued El Berdi, en compensation de l'expropriation dont il avait été victime pour la colonisation du centre d'Aïn Bessem, en cours de peuplement.

D'après la mémoire locale ancienne, il serait décédé des suites d'un coup de fourche, reçu en pleine poitrine, de la part d'un fermier qui avait accaparé une partie de ses parcelles sur la commune de l'Oued El Berdi et qui refusait de quitter les lieux. L'acte de décès demeure introuvable.

Membre des Aribs

La tribu des Banu Arib est formée d'Arabes qui sont arrivés en Afrique Septentrionale au XIe siècle et qui sont restés dans les régions désertiques du sud de Constantine jusqu'au XIVe siècle au moment où ils se regroupèrent sous le commandement du marabout Sidi Hadjerès. Ils s'installèrent par la suite, définitivement dans la plaine du Hamza[6] et se placèrent à la solde de la Régence d'Alger[7]. Ils sont reconnus depuis des siècles pour être des guerriers et des cavaliers redoutables s'étant attirés les faveurs des Turcs et les foudres des Berbères[8] ainsi que de plusieurs autres tribus arabes rebelles à l'Empire Ottoman[9]. L’émir Abd El-Kader en personne ne parviendra pas à les soumettre afin de les rallier à sa cause contre la France et les considérera comme trop turbulents[10] - [11].

Les chefs de tentes de cette tribu ont eu la chance de rencontrer le célèbre explorateur militaire français Ernest Carette lors de son exploration scientifique de l'Algérie en 1840 et 1841. Cette entrevue unique a permis de préserver une intéressante partie des coutumes tribales de ces nomades, traditionnellement orales, à l'écrit[12].

Ascendance

Mohammed ben Daïf est le fils aîné de Daïf ben Tayeb (arabe : ضعيف بن طيب), chef tribal, mort en octobre 1842, à l'ancien fort turc de Bordj El Arib, lors du massacre et de la soumission des Aribs[13] par Thomas Bugeaud, gouverneur général de l’Algérie depuis 1840[14]. Il est aussi le petit-fils du chef Tayeb ben Chaâba (arabe : طيب بن شعبه), qui a participé et a survécu en 1831 à la bataille d'Er-Rich contre le beylik du Titteri[15]. Il est également l'arrière-petit-fils du chef Chaâba (arabe : شابا), mort en 1809 à la bataille de Sour El Ghozlane face à Mohammed Bou Kabous, le bey d'Oran, connu pour être entré en révolte contre le Dey d'Alger qui fut torturé, décapité et surnommé le bey écorché[16].

Notes et références

  1. (ar) aboualkacem, « عرش بني إنطاسن Beni Intacen », sur tribus Algeriennes, (consulté le )
  2. La Rédaction, « “Belkat”, un faubourg oublié », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )
  3. « Sidi Mohammed Ben ed Dif », sur Mapcarta (consulté le )
  4. (en) United States Defense Mapping Agency Topographic Center, Algeria, Official Standard Names Approved by the United States Board on Geographic Names, Defense Mapping Agency Topographic Center, (lire en ligne)
  5. « Bureaux Arabes de l'Algérois - Registres », sur Archives nationales d'outre-mer (consulté le )
  6. Adrien (1801-1869) Auteur du texte Berbrugger, René Louiche (1750-1833) Auteur du texte Desfontaines, Jean-André (1694-1759) Auteur du texte Peyssonnel et Thomas (1694-1751) Auteur du texte Shaw, Voyage au camp d'Abd-el-Kader, à Hamzah et aux montagnes de Wannourhah (province de Constantine), en décembre 1837 et janvier 1838 / par A. Berbrugger,... ; augmenté d'une appendice où l'on a recueilli des passages de l'itinéraire d'Antonin, des voyages de Peysonnel, de Shaw et de Desfontaines, (lire en ligne)
  7. « IREL, visualisation d'images », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. Joseph (1837-1918) Auteur du texte Robin, Notes historiques sur la Grande Kabylie de 1838 à 1851 / par le colonel Robin, (lire en ligne)
  9. Edme-Théodore (1785-1852) Auteur du texte Bourg et Germain (1800-1863) Auteur du texte Sarrut, Biographie de M. Stanislas Marey, colonel des spahis / [par G. Sarrut et E.-T. Bourg, dit Saint-Edme], (lire en ligne)
  10. Annales, A. Colin, (lire en ligne)
  11. Amédée (1796-1853) Auteur du texte Desjobert, L'Algérie en 1846 / par A. Desjobert,..., (lire en ligne)
  12. Exploration scientifique de l'Algérie pendant les anées 1840, 1841, 1842, Imprimerie royale, (lire en ligne)
  13. Galerie historique de l'Algérie ; Les princes en Afrique. Le duc d'Orléans, 1845-1846 (lire en ligne)
  14. Nouvelles annales des voyages, de la geographie et de l'histoire, ou recueil des relations ... ou collection des voyages nouveaux ... publiees par MM. J.B. Eyries et Malte-Brun, Librairie de Gide fils, (lire en ligne)
  15. Exploration scientifique de l'Algérie pendant les anées 1840, 1841, 1842, Imprimerie royale, (lire en ligne)
  16. Pierre Genty de Bussy, De l’établissement des Français dans la régence d'Alger, et des moyens d'en assurer la prospérité: suivi de pièces justificatives, Firmin Didot, (lire en ligne)
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