Siège de Thionville (1643)
Le siège de Thionville eut lieu du au pendant la guerre de Trente Ans.
Date | - |
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Lieu | Thionville (Luxembourg espagnol) |
Issue | Victoire française |
Monarchie espagnole | Royaume de France |
Louis II de Bourbon-Condé |
2 800 | 50 000 |
1 600 |
Coordonnées | 49° 21′ 32″ nord, 6° 10′ 09″ est |
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Préambule
À la suite de sa victoire à Rocroy, le duc d'Enghien (futur Grand Condé) voulait profiter de celle-ci ; c'est Thionville, la forteresse la plus importante de la frontière espagnole, qu'il désigne comme devant en être le prix ; ses lettres à la cour firent consentir à ce siège, au retour de ses courriers tout était déjà préparé pour l'exécution de cet important projet[1].
Enghien adressa au marquis de Gesvres, qui commandait un corps d'armée en Champagne, l'ordre de se porter sous les murs de Thionville à marches précipitées. Ce général y arriva le et le surlendemain, alors que l'investissement était déjà commencé, Enghien le rejoignit[1].
Forces en présence
Monarchie espagnole
La ville thionvilloise fut défendue par une garnison de 2 800 hommes, auxquels s'ajoutait une bourgeoisie familiarisée avec l'usage des armes et qui n'avait pas perdu ses goûts militaires[1].
Royaume de France
L'armée française fut de 50 000 hommes[1], avec pour principaux chefs : le marquis de Gesvres[N 1] ; Jean de Gassion ; Claude Letouf de Pradines, baron de Sirot ; César, marquis d'Aumont ; d'Espénan ; Gaspard de Coligny, marquis d'Andelot ; Philippe de Clerembaut, comte de Palluau ; Claude-Alphonse de Brichanteau, marquis de Nangis[N 2] - [1].
Le chevalier de la Valière était maréchal de bataille, de La Plante faisait les fonctions d'ingénieur principal. Courteilles, élève du chevalier de Ville, employa à Thionville comme il l'avait fait à Hesdin, son pont de fascinage pour le passage du fossé. Enfin, l'ingénieur de La Pomme dirigea les mines[1].
Le siège
Le premier investissement commença le .
Le , les régiments de Picardie, de La Marine et de Gramont-liégeois prirent la contrescarpe. Plus tard, une brèche considérable étant ouverte et deux autres moins praticables, la tranchée touchant le corps de la place, les bastions étant minés, Enghien fit prévenir les Espagnols de leur véritable situation sur laquelle ils s'aveuglaient : une prompte capitulation pouvait seule empêcher la ruine complète de la ville, la perte de ses derniers défenseurs, enfin, les malheurs qui sont la suite d'un assaut et d'une occupation de vive force[1].
Les assiégés ne s'en rapportèrent pas à cet avertissement, dicté par le cœur magnanime d'un Bourbon ; ils voulurent visiter les mines et Enghien y consentit. Convaincus par leurs propres yeux, se voyant sans espoir d'être secourus, ils demandèrent à capituler, c'est alors que d'honorables conditions leur furent accordées le [1].
À la fin du siège, la garnison thionvilloise était réduite à 1 200 combattants[1], soit une perte de 1 600 personnes. D'autre part un boulet frappa le gouverneur sur la brèche et le maire de la ville fut tué d'un coup de mousquet. La capitulation accordée par Enghien est signée le par celui-ci et par Dorio, devenu commandant après la mort du gouverneur. Thionville fut, dit Bossuet, le digne prix de la bataille de Rocroi[1].
Conséquences
La ville, dans une grande partie de son étendue, n'était qu'un amas de ruines, peu de maisons étaient exemptes des atteintes du feu des assaillants. Les rues étaient obstruées par des décombres, par des poutres à demi-consumées, arrachées des maisons incendiées. Sur un front entier de la place, des brèches prouvaient la vigueur de l'attaque et l'ardeur de la défense. Le siège de 1792 n'a pas laissé de pareilles traces[1]. Il fut stipulé que toute la garnison présente dans Thionville, devra en sortir précisément et au plus tard le lundi 10 aout, à l’heure de midi et pour cet effet il lui sera fourni par sadite Altesse ledit jour de Lundi à quatre heures du matin, deux cents charrettes pour emporter les blessés de ladite garnison, malades, soldats et bagages[1].
Pour assurer la tranquillité de sa conquête, le duc d'Enghien alla prendre Sierck, petite ville située sur la rive droite de la Moselle au nord-est de Thionville. Cependant Sierck ne dépendait pas des Espagnols, mais du duc de Lorraine Charles IV, qui était depuis longtemps un ennemi de la France[1].
Le colonel de cavalerie Antoine-Joachim, baron de Marolles, fut institué gouverneur de Thionville par Enghien. Ce fait fut confirmé par la cour et il en remplit les fonctions jusqu'en 1655[N 3] - [1].
Notes et références
Notes
- Il périt dans ce siège par l'effet imprévu d'une mine le .
- Il n'est pas fait mention de ce dernier dans les relations ; peut-être avait-il été désigné comme devant servir au siège et il a eu quelque empêchement de s'y rendre, ou peut-être au lieu de Nangis on doit lire Médavi (cf. Teissier, Histoire de Thionville).
- En 1655, Marolles s‘étant chargé de l‘attaque du château de Mussy près de Longuyon, occupé par une garnison lorraine, y fut tué d’un coup de canon le lendemain de son arrivée.
Références
- Guillaume-Ferdinand Teissier, Histoire de Thionville, Verronnais, 1828