Shir shel yom
Le shir shel yom (hĂ©breu : Ś©ŚŚš Ś©Ś ŚŚŚ « chant du jour ») est un psaume rĂ©citĂ© dans la liturgie juive en fin dâoffice matinal. Ce psaume, calquĂ© sur le chant des LĂ©vites Ă lâĂ©poque du second Temple de JĂ©rusalem, varie en fonction du jour de la semaine.
Le shir shel yom dans le sources juives
La mention la plus ancienne de lâusage se trouve dans le Livre des Psaumes lui-mĂȘme, le psaume 92 sâintitulant « chant du jour pour le jour du sabbat ». Le choix des psaumes est Ă©galement fixĂ© de longue date, ainsi quâen attestent les entĂȘtes ajoutĂ©s par les traducteurs dans la Septante et la Vulgate â le psaume 24 comporte ainsi Î ÎĄÎÎŁ ÏÎ (pros de, « premier jour ») en grec et Prima sabbati (« premier [jour] du sabbat », ainsi que les HĂ©breux surnomment la semaine) en latin, indiquant quâil Ă©tait lu le dimanche, et il en est de mĂȘme pour les psaumes du lundi, mercredi, vendredi et sabbat. La liste complĂšte est donnĂ©e dans la mishna Tamid 7:4 :
« [Voici] le chant que les Lévites disaient au Temple :
- le premier jour, ils disaient « Ă Dieu la terre et ce quâelle renferme »,
- le second [jour], ils disaient « Dieu est grand et trÚs-loué »,
- le troisiĂšme, ils disaient « Dieu se tient dans lâassemblĂ©e divine »,
- le quatriÚme, ils disaient « Dieu des vengeances, YHWH »,
- le cinquiÚme, ils disaient « Célébrez Dieu, notre force »,
- le sixiĂšme, ils disaient « Dieu rĂšgne, de majestĂ© il est vĂȘtu »,
- le sabbat, ils disaient « Chant du jour pour le jour du sabbat », chant pour le futur à venir, pour le jour qui est tout entier sabbat, repos pour la vie éternelle. »
Chaque psaume aurait, selon une tradition orale qui cite Rabbi Yehouda au nom de Rabbi Akiva, Ă©tĂ© choisi pour le rĂŽle quâa tenu Dieu lors des sept jours de la crĂ©ation : au jour un, il rĂšgne seul, sĂ©parant les domaines des cieux et de la terre au second jour, faisant Ă©merger au troisiĂšme jour la terre qui est destinĂ©e Ă hĂ©berger son assemblĂ©e, plaçant au quatriĂšme jour les luminaires dans les cieux et prĂ©parant sa vengeance contre ceux qui se prosterneront devant ces corps cĂ©lestes, peuplant les mers et cieux dâĂȘtres vivants qui loueront aussitĂŽt son nom, achevant son Ćuvre au sixiĂšme jour et sâabstenant de rien crĂ©er au septiĂšme jour, ce qui le particularise et lui vaut dâĂȘtre appelĂ© sabbat (hĂ©breu : Ś©ŚŚȘ shabbat, « abstention ») plutĂŽt que septiĂšme jour[1].
Le Talmud de Babylone suggĂšre par ailleurs quâil existe des psaumes diffĂ©rents pour les jours sanctifiĂ©s puisque câest Ă la suite dâune confusion dans le chant des LĂ©vites quâil est dĂ©cidĂ© dâobserver un second jour Ă Rosh Hashana alors que la Bible nâen prescrit quâun. Il nâindique cependant pas le psaume qui Ă©tait choisi pour cette occasion ou pour dâautres.
Notes et références
- T.B. Rosh Hashana 31a, cf. Apple 2014.
Annexes
Bibliographie
- (en) Raymond Apple, « The Psalms of the day », The Jewish Bible Quarterly, vol. 42, no 2,â (lire en ligne).