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Seth Siegelaub

Seth Siegelaub est un marchand d'art, commissaire d'art et éditeur américain, né à New York en 1941, mort à Bâle le . Il est l'un des principaux représentants de l'art conceptuel aux États-Unis dans les années 1960. Ses livres d'artistes renouvellent le concept d'œuvre d'art et d'exposition.

Seth Siegelaub
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Biographie

Seth Siegelaub est né dans le Bronx à New York. Il a fondé la galerie Seth Siegelaub Contemporary Art ouverte pendant dix-huit mois entre 1964 et 1966. Puis il travaille comme commissaire indépendant à une vingtaine d'expositions entre 1968 et 1971.

Siegelaub dit que son travail consiste plutĂ´t Ă  Ă©chapper aux structures, aux musĂ©es et galeries consacrĂ©s, dans une sorte d'activitĂ© de « guerilla Â» visant Ă  crĂ©er plutĂ´t des structures flexibles rĂ©pondant aux besoins et sans location fixe. Il cherche Ă  Ă©chapper Ă  la routine du monde de l'art[1].

Il est l'un des premiers à organiser des expositions d'art conceptuel et fait le lien avec la génération des minimalistes. Il travaille avec les artistes Carl Andre, Sol Le Witt, Robert Morris, Robert Barry, Douglas Huebler, Daniel Buren, Joseph Kosuth et Lawrence Weiner.

L'exposition selon Siegelaub peut consister en rien d'autre que le catalogue d'exposition ou n'être qu'une illustration de celui-ci. L'œuvre n'est pas un objet unique, mais consiste aussi bien dans sa reproduction et dans l'information autour de l'œuvre. Siegelaub s'inspire des techniques publicitaires. Le livre d'artiste est une façon de rapprocher selon lui les artistes et le public en supprimant l'intermédiaire des galeries ou des musées.

Siegelaub voit cette "dématérialisation" comme une attitude de défiance vis-à-vis de l'objet d'art, de son existence matérielle et de sa valeur marchande, soit la "tentative la plus sérieusement soutenue à ce jour pour échapper à la fatalité de l'objet marchand"[2].

C'est avec le catalogue Douglas Huebler - que le catalogue se revendique comme l'exposition et non comme un supplément ou une illustration.

En , Siegelaub Ă©dite les Statements de Lawrence Weiner.

Les expositions The Xeroxbook (1968) ou January 5-31 1969 (1969) rassemblent les contributions de nombreux artistes sans comprendre aucun objet, aucune peinture ou ni aucune sculpture. L'œuvre prend également la forme d'un livre d'artiste. Le Xeroxbook est un livre constitué uniquement de photocopies. Siegelaub demande à sept artistes de faire un travail sur 25 pages qui est ensuite photocopié et imprimé.

En 1969, Siegelaub organise une exposition au Canada qui n'est rendue publique qu'après la parution du catalogue.

The Artist’s Reserved Rights Transfer And Sale Agreement conceptualisé par Seth Siegelaub avec l'aide de l'avocat Robert Projansky.

En 1971, il travaille (avec Bob Projansky) Ă  dĂ©finir un « Contrat pour la prĂ©servation des droits de l'artiste sur toute Ĺ“uvre cĂ©dĂ©e Â» (The Artist's Reserved Rights Transfer and Sale Agreement)[3]. L'intention est de clarifier ce qui est cause dans l'Ĺ“uvre d'art et de dĂ©finir ces intĂ©rĂŞts en faveur de l'artiste sans mettre en cause la question de la propriĂ©tĂ© dans le monde de l'art et dans la sociĂ©tĂ© capitaliste[4]. Il s'agit de donner aux artistes des droits similaires aux auteurs et aux musiciens.

Siegelaub vit en Europe depuis le début des années 1970. Il ne travaille plus dans le monde de l'art, mais cherche, au contraire, à renouveler perpétuellement son existence au lieu de se répéter. Il travaille à une bibliographie l'histoire du textile considéré comme art, artisanat et industrie.

En 1996, il publie un article « The Context of Art/The Art of Context Â» dans Art Press, dans lequel il explique pourquoi il ne fait plus d'expositions d'art conceptuel et tente d'expliquer, en revanche, l'intĂ©rĂŞt de l'histoire de l'art pour l'art conceptuel des annĂ©es 1960. Il interroge Ă©galement la mĂ©thode de l'histoire de l'art. Au lieu de faire l'histoire, en effet, Siegelaub demande aux artistes avec qui il a collaborĂ© de s'exprimer sur cette Ă©poque et particulièrement Ă  ceux qui n'ont pas trouvĂ© de reconnaissance. L'historicisation telle qu'elle se pratique aujourd'hui dans les expositions sur l'art conceptuel donne, selon lui, une certaine autoritĂ© Ă  l'art, mais le coupe de son contexte et en fait une chose morte[5].

Siegelaub pense que le commissaire d'exposition était autrefois quelqu'un qui révérait le génie de l'artiste sans affirmer son pouvoir. Mais le commissaire ne peut pas ne pas être conscient qu'il est un acteur dans ce processus de même que le collectionneur d'art et le consommateur. Il s'agit de rendre cette dimension cachée plus évidente et d'y réfléchir[6].

En 2011, le MoMA acquiert une partie de sa collection[7].

Expositions

  • Douglas Huebler,
  • The Xerox Book
  • January 5-31, 1969
  • March 1969
  • Prospect 1969

Notes et références

  1. Entretien avec Hans Ulrich Obrist, in : A Brief History of Curating, Zurich/Dijon, 2008, p. 119
  2. Seth Siegelaub, "Quelques observations Ă  propos du soi-disant 'Art conceptuel'", in: L'art conceptuel, une perspective, Paris, 1989, p. 85.
  3. Édité par Michal Claura et publié par Herman Daled, Bruxelles, 1971.
  4. Obrist, p. 125
  5. Obrist, p. 120
  6. Obrist, p. 129
  7. Lucie Agache, « Le MoMA de New York achète deux collections d’art conceptuel », sur http://www.connaissancedesarts.com, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Hans Ulrich Obrist, A Brief History of Curating, Zurich/Dijon, 2008, 116-130.
  • Seth Siegelaub, "Quelques observations Ă  propos du soi-disant 'art conceptuel': extraits d'entretiens non publiĂ©s avec Robert Horvitz (1987) et Claude Gintz (1989)", in: L'art conceptuel, une perspective, - , catalogue d'exposition, 2e Ă©dition, MusĂ©e d'Art Moderne de la Ville de Paris, 1989, p. 85-89 et p. 255.
  • Anne Moeglin-Delcroix, EsthĂ©tique du livre d'artiste, Paris, 1997.

Liens externes

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