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Serge Trigano

Serge Trigano, fils de Gilbert Trigano et neveu d'André Trigano, est né le . C'est un homme d'affaires français, connu pour avoir présidé le Club Méditerranée dans les années 1990, et avoir investi dans les hôtels Mama Shelter avec le designer Philippe Starck durant les années 2000.

Serge Trigano
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Père

Biographie

Serge Trigano est né dans une famille juive de commerçants originaires d'Algérie. Son grand père fonde l'entreprise Trigano après la Guerre. Son enfance est baignée dans le Club Med par les récits de son père[1]. Il a une sœur qui deviendra avocate[1] et deux autres qui travailleront au Club.

Alors que son père devient PDG du Club MĂ©diterranĂ©e en 1963, quelques annĂ©es plus tard, après des Ă©tudes de droit Ă  Assas, il entre dans l'entreprise de voyages. Il passe par de nombreux postes, de GO Ă  Chef de Village, prend la direction de la filiale amĂ©ricaine[2] puis « directeur des opĂ©rations mondiales Â»[3]. « On ne vivait que pour le Club » prĂ©cise t-il[3] ; il y rencontre d'ailleurs Gisela sa future femme[3].

En 1989, il devient administrateur-directeur général de l'entreprise[2] après l'accident aérien de Cap Skirring[1].

Ă€ la suite de la dĂ©mission de son père qui restera « prĂ©sident d'honneur Â», il prend la prĂ©sidence du Club MĂ©diterranĂ©e en 1993[2], entourĂ© de ses deux sĹ“urs[4]. ConsidĂ©rĂ© comme « piètre gestionnaire[4] », pertes et erreurs de stratĂ©gies s'accumulent[4] ; le Club perd 743 millions de francs en 1996[5] : les actionnaires dont la Famille Agnelli[5], Ă©vincent alors Serge Trigano de la direction et nomment comme PDG Philippe Bourguignon[6], « virĂ© » sans « Ă©lĂ©gance » dit-il plus tard[1] ; il y restera encore quelques mois comme prĂ©sident du conseil de surveillance[5]. Il reconnaĂ®tra qu'il aurait dĂ» « tuer le père Â», en fermant certains villages et en licenciant[7].

Peu de temps après son éviction, ses deux fils Benjamin et Jérémie viennent travailler avec lui[1] - [8] - [9]. Il crée, à la fin des années 1990, le holding Groupe Serge Trigano composé de la société Serge Trigano & Sons, Town and Shelter dont il est également PDG, Altour (agence de voyages), et Moments of Life (séminaires d'entreprises). En 2008, épaulé par divers associés, il ouvre avec succès le premier hôtel à l'enseigne Mama Shelter, fondé sur les grands principes de son expérience au Club Med[1] - [10]. Il précise plus tard que « ma sortie brutale du Club est la meilleure chose qui me soit arrivée. Là-bas, je n'étais que le fils de Gilbert »[11] - [n 1]. Persuadé que le XXIe siècle consacrera le tourisme dans les grandes villes, il ouvre un deuxième hôtel-restaurant à Marseille en 2012[7].

En 2014, lors de la bataille financière qui oppose Andrea Bonomi aux actionnaires du Club Med, Serge Trigano est pressenti pour devenir président non exécutif de son ancienne entreprise[12] - [13]. Peu de temps après, Accor prend plus d'un tiers dans les Mama Shelter, la famille Trigano conservant 38 % du capital[11].

Notes

  1. Autre citation lors d'une interview : « J'ai mangé, dormi, rêvé Club Med pendant trente ans…Mais finalement, le quitter fut une chance, car sinon je n'aurais jamais bâti Mama Shelter. Au Club, je serai toujours resté le fils de Gilbert. »[3]

Références

  1. Interview de Serge Trigano : « Serge Trigano, Mama Shelter » [vidéo], sur bfmbusiness.bfmtv.com,
  2. Philippe Chevilley, « Serge Trigano prend en main les destinĂ©es du Club MĂ©diterranĂ©e », Services, sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consultĂ© le ) : « La nomination de Serge Trigano, administrateur-directeur gĂ©nĂ©ral du Club depuis novembre 1989, comme prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral, a Ă©tĂ© avalisĂ©e Ă  l'unanimitĂ© par le conseil. »
  3. Dorane Vignando, « Le club Trigano », L'Obs, no 2803,‎ , p. 82 à 85 (ISSN 0029-4713)
  4. Patrick Bonazza, HervĂ© BentĂ©geat, « Club Med : la chute du beau Serge », sur lepoint.fr, Le Point, (consultĂ© le ) : « Serge est un amateur... Bon commercial, bien imprĂ©gnĂ© du produit Club, mais piètre gestionnaire. »
  5. Nathalie Raulin, « L'audit amĂ©ricain qui a provoquĂ© la chute des Trigano », Économie, sur liberation.fr, (consultĂ© le ) : « Serge Trigano perd la direction opĂ©rationnelle du Club. Un dĂ©barquement sans mĂ©nagement risquant d'attiser la colère de salariĂ©s très attachĂ©s Ă  culture GO (gentils organisateurs), on lui amĂ©nage un placard dorĂ©: prĂ©sident du conseil de surveillance. »
  6. « Trigano dĂ©barquĂ© du Club MĂ©d », sur alternatives-economiques.fr, (consultĂ© le ) : « Serge Trigano, PDG depuis le dĂ©part de son père, Gilbert, en 1993, a dĂ» passer la main. Depuis le 21 fĂ©vrier dernier, il ne prĂ©side plus le Club que son père avait crĂ©Ă© dans l'après-guerre. »
  7. René Michiels, « Les Trigano, une dynastie pas comme les autres », Télépro, no 3076,‎ , p. 48.
  8. Scemama 2017, p. 78.
  9. Kira Mitrofaniff, « L'hôtellerie bobo, c'est Trigano », Challenges, no 345,‎ , p. 22 à 23 (ISSN 0751-4417)
  10. Scemama 2017, p. 78 et 79.
  11. Scemama 2017, p. 79.
  12. Serge Trigano, l’« atout com’ » d’Andrea Bonomi pour le Club Med sur lemonde.fr
  13. Le Club Med ouvre la porte Ă  Andrea Bonomi sur lemonde.fr

Source

  • Corinne Scemama, « La revanche du clan Trigano », L'Express, no 3455,‎ du 20 au 26 septembre 2017, p. 78 Ă  79 (ISSN 0014-5270) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Annexes

Bibliographie

  • La Saga du Club, de Gilbert et Serge Trigano, Grasset, , 348 p. (ISBN 2-246-56481-6)
  • Serge Trigano, Trigano loves you : Du Club Med au Mama Shelter. La saga de la famille Trigano, Albin Michel, , 240 p. (ISBN 978-2226452597, prĂ©sentation en ligne)

Liens externes

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