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SeaOrbiter

SeaOrbiter[1] est à la fois un projet de « vaisseau d'exploration des océans »[2] et un « laboratoire océanographique flottant » dirigé par l'architecte français Jacques Rougerie, l'océanographe Jacques Piccard et le spationaute Jean-Loup Chrétien[3]. La construction du vaisseau commencé fin 2014[4] est depuis interrompue sine die. La construction du sommet de la station a été achevée en décembre 2016. Le planning de la mise à l'eau d'un premier prototype était prévue pour 2020[5].

Seaorbiter
illustration de SeaOrbiter
Logo du SeaOrbiter.

Type Station océanique
Histoire
Statut en construction
Équipage
Équipage 18 à 22
Caractéristiques techniques
Tirant d'eau 31 m
Tirant d'air 27 m
DĂ©placement 550 t
Propulsion 2 hĂ©lices, uniquement pour manƓuvrer
Caractéristiques commerciales
Pont 12

Description

AprĂšs trente ans de recherches[6], de rĂ©alisations et d'expĂ©rimentations dans le domaine des habitats sous-marins[7], Jacques Rougerie, accompagnĂ© par une Ă©quipe internationale[8], prĂ©voit la rĂ©alisation de SeaOrbiter, conçu comme une maison sous-marine mobile. Ce vaisseau vertical dont le plan prĂ©voyait 58 mĂštres de haut[2] dont 31 sous l'eau quille dĂ©pliĂ©e[9], construit en aluminium recyclable[10], et de 550 tonnes[9], aurait pu accueillir de 18 Ă  22 personnes sur 12 niveaux dont 6 sous la mer[11]. Le niveau le plus profond Ă©tait prĂ©vu pressurisĂ©, permettant un accĂšs direct aux plongeurs et aux sous-marins.

L'aménagement intérieur aurait été composé entre autres, d'une base sous-marine, d'un simulateur spatial, d'un habitat sous-marin, d'un laboratoire ainsi que d'une salle de communication[12].

Le projet ambitionnait de créer une station océanique internationale dérivant au gré des courants[13] à vocation scientifique et éducative[14].

Une exposition intitulée Sea Orbiter, la sentinelle des océans a été consacrée à ce projet en 2005 au Musée national de la Marine à Paris.

Partie émergée

Maquette du Sea Orbiter

La partie Ă©mergĂ©e est composĂ©e de 6 ponts, pour un tirant d'air total de 27 mĂštres. Au sommet du « navire » se trouve un systĂšme de communication oĂč se situent antennes et radĂŽmes. C'est aussi dans cette partie que sont localisĂ©s une Ă©olienne pour la production d'Ă©nergie du vaisseau, ainsi que le panneau solaire de 350 m2. Le pont extĂ©rieur est Ă©quipĂ© de deux grues de manutention et d'une plateforme pour plongeurs oĂč l'Ă©chelle de coupĂ©e permet d'atteindre la mer, ainsi que l’embarquement et le dĂ©barquement de passagers ou marchandises[15].

  • + 18,50 m — Poste de vigie avec une vue de 360°.
  • + 11,50 m — Stockage des annexes.
  • + 9,40 m — Plateforme de mise Ă  l'eau, compartiments machines et zones de stockage.
  • + 6,80 m — Local plongĂ©e et laboratoire scientifique humide.
  • + 4,20 m — Passerelle de commandement.
  • + 1,60 m — Laboratoire pluridisciplinaire modulaire zone mĂ©dicalisĂ©e et espace fitness.

Partie immergée

La partie immergĂ©e est composĂ©e de 6 ponts pour un tirant d'eau total de 31 mĂštres. Il comporte un sas plongeur, un hangar sous-marin, une quille relevable d'un poids de 180 tonnes et un propulseur de poupe.

  • − 1,00 m — Espace couchettes et cabine du capitaine.
  • − 3,60 m — Espace couchettes.
  • − 6,20 m — Espace de communication et bloc sanitaire.
  • − 8,80 m — Quartiers de vie, zone atmosphĂ©rique et rĂ©serves.
  • − 11,60 m — Quartier de vie en zone pressurisĂ©e, hangar sous-marin et espace plongĂ©e.
  • − 13,90 m — Zone technique et accĂšs sous-marin et plongeurs[16].

Mode de propulsion

Le vaisseau, conçu pour dĂ©river au grĂ© des courants, avec pour seul moteur la circulation ocĂ©anique[4] et de ce fait a une dimension « dĂ©veloppement durable Ă  100% »[2] devait produire l'Ă©nergie nĂ©cessaire Ă  son fonctionnement Ă  l'aide de deux Ă©oliennes, 340 m2 de panneaux solaires ainsi que des hĂ©lices sous-marines et du biofuel[2].

Les deux petites hĂ©lices sont prĂ©vues afin de permettre au Seaorbiter de modifier sa trajectoire et de manƓuvrer.

Vaisseau d’exploration ocĂ©anique

L'objectif Ă©tait de faire vivre l'Ă©quipage sous l’eau durant de trĂšs longues pĂ©riodes[17], ce qui de ce fait lui aurait permis :

Laboratoire utilisé par les spationautes

Le laboratoire hyperbare (au niveau le plus profond) du vaisseau accueillera aussi de façon plus ponctuelle un équipage composé de spationautes[18], afin de :

  • rĂ©aliser des tests de conditions de vie en milieu extrĂȘme par les astronautes, les conditions d'apesanteur Ă©tant lĂ©gĂšrement similaire au monde marin[19], grĂące Ă  un module pressurisĂ© servant de simulateur spatial ;
  • permettre l'entrainement opĂ©rationnel des astronautes ;
  • d'Ă©tudier certains aspects scientifiques attachĂ©s Ă  l’observation de la Terre ;
  • d'aider au dĂ©veloppement de technologies de design et de recyclage.

L'Agence spatiale europĂ©enne (ASE) a signĂ© un accord avec SeaOrbiter Ă  qui le vaisseau devait pouvoir servir Ă  certaines missions d’entrainement des astronautes[20]. L'ASE est partenaire du projet depuis et a contribuĂ© Ă  son financement. Le projet a Ă©galement attirĂ© l'attention de la NASA[21] - [22] au travers de son programme NEEMO (NASA Extreme Environment Mission Operations)[23].

Construction

Financement

Durant l'annĂ©e 2014, une campagne de crowdfunding (Finance participative) a permis de rĂ©colter 344 650 euros (sur Kiss Kiss Bank Bank) afin de financer l’Ɠil du Sea Orbiter[24]. L'Ɠil (la partie haute du SeaOrbiter non submergĂ©e) a Ă©tĂ© achevĂ© en mai 2015 dans le chantier naval d'ACCO[25] - [26].

CoĂ»ts trop Ă©levĂ©s et arrĂȘt du projet

L’Ɠil du navire, construit, correspondait Ă  la premiĂšre phase planifiĂ©e de construction. Cependant, Jacques Rougerie comptait sur diffĂ©rentes sources d’investissement, dont des aides de la rĂ©gion qu'il n'obtient pas[26]. Le projet n’a pas Ă©tĂ© retenu non plus Ă  l’appel Ă  projets « navires du futur », dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA) par l'ADEME[26], conclut-il en . ConcurrencĂ© par des projets moins coĂ»teux tel que la station de dĂ©rive ocĂ©anique PolarPod et faute d’argent, le projet de construction semble arrĂȘtĂ© pour le moment, SeaOrbiter est en rade et reste Ă  quai.

En 2022, CMA CGM décide de soutenir le projet. De nouvelles études sont nécessaires avant une possible mise en chantier espérée en 2024[27].

Notes et références

  1. Hervé Queillé, « Le Télégramme - Bretagne - Sea Orbiter. 20.000 lieues sous les mers », sur www.letelegramme.com, (consulté le )
  2. Jean-Christophe Lalay, « Jacques Rougerie veut son vaisseau sous-marin festival », sur www.entreprises.ouest-france.fr, (consulté le )
  3. « SeaOrbiter, moitié sous-marin moitié immeuble », sur www.linternaute.com, (consulté le )
  4. « Un chantier pour Saint-Nazaire début 2013 ? », sur www.letelegramme.com (+video), (consulté le )
  5. « La station d'exploration des océans se concrétise », sur www.science-et-vie.com, (consulté le )
  6. Ariane Spément, « L'exploration et la colonisation des océans », sur www.rtl.fr, (consulté le )
  7. Anne-Cécile Beaudoin et Romain Clergeat, « Jacques Rougerie, 20 000 idées sous les mers - Paris Match », sur ParisMatch.com, (consulté le )
  8. « Équipe », sur seaorbiter.com (consultĂ© le )
  9. « Futura-Sciences > Sea Orbiter », sur www.futura-sciences.com (consulté le )
  10. « Spécifications Techniques », sur seaorbiter.com (consulté le )
  11. C. Vingtrinier, « SeaOrbiter, aventure humaine du XXIe siÚcle », sur www.lamarseillaise.fr, (consulté le )
  12. « BrÚves Nautismes : SeaOrbiter à La Cité de la Mer », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  13. « Plongez au cƓur du projet fou SeaOrbiter », sur www.news.fr.msn.com, (consultĂ© le )
  14. Hervé Queillé, « Bretagne - Sea Orbiter. 20.000 lieues sous les mers [Diapo] », (consulté le )
  15. « AmĂ©nagements & Équipements », sur seaorbiter.com (consultĂ© le )
  16. Plaquette SeaOrbiter
  17. « Objectif 2014 pour le vaisseau océanographique SeaOrbiter », sur www.plongee-mag.net (consulté le )
  18. Mathilde Valingot, « A la conquĂȘte de l’espace
 maritime », sur www.wwf.fr, (consultĂ© le )
  19. « Les astronautes s'entraßnent sous la mer à de futures missions spatiales », sur www.museeduscaphandre.com (consulté le )
  20. « Signature de l’accord de coopĂ©ration – SeaOrbiter & l’ESA », sur seaorbiter.com (consultĂ© le )
  21. (en)« Ship to explore new frontiers of design and oceanography », sur CNN.com, (consulté le )
  22. « Sea Orbiter, le vaisseau océanographique », sur www.futura-sciences.com (consulté le )
  23. Olivier Aubrée, « SeaOrbiter, le projet fou de Jacques Rougerie », sur www.metronews.fr, (consulté le )
  24. Patrick Déniel, « SeaOrbiter, un projet porté par un consortium industriel », sur www.usinenouvelle.com, (consulté le )
  25. (en) « Eye of SeaOrbiter Now Completed », sur www.seaorbiter.com, (consulté le )
  26. « Seaorbiter et France en rade faute d’argent », sur www.actu.fr, (consultĂ© le )
  27. Vincent Groizeleau, « SeaOrbiter : CMA CGM relance le projet d’observatoire ocĂ©anique de Jacques Rougerie », sur Mer et Marine, (consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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