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Science Citation Index

Science Citation Index (SCI) est un indice de citation créé par Eugene Garfield en 1964 et produit par l'Institute for Scientific Information (ISI). Racheté parmi d'autres activités par Thomson Reuters en 1972, il fait alors partie de sa division de propriété intellectuelle et des affaires scientifiques.

Science Citation Index
Repères historiques
Création 1964
Fiche d’identité
Siège social New York (États-Unis)
Spécialités Science, médecine et technologie
Diffuseurs Clarivate
Société mère Onex Corporation, Baring Private Equity Asia
Site web Science Citation Index Expanded
Volumes de Science Citation Index à la bibliothèque de l'Université de Göttingen (2017).

Quand Thomson Reuters revend sa branche à deux fonds d'investissements en 2016, l'indice rejoint le groupe Clarivate Analytics, devenu Clarivate en 2021[1] - [2] - [3] - [4]. Clarivate ressuscite l'ISI qui constitue un de ses départements.

La version Ă©largie (Science Citation Index Expanded) couvre plus de 6500 revues dans 150 disciplines, de 1900 Ă  nos jours[5] - [6] - [7].

L'index est disponible en ligne sur différentes plates-formes comme le Web of Science[8] - [9] et SciSearch[10].

Principe

Cette base de données permet d'identifier la chaîne de citations et la fréquence de celles-ci.

Eugene Garfield a créé cet indice pour démocratiser encore davantage le classement des contenus scientifiques[11]. Son objectif est de remplacer le modèle d’autorité en place, selon lequel l’importance et la légitimité d’un contenu sont déterminées par la notoriété de son auteur.

Certains services complémentaires étaient offerts par Thomson Reuters sous le nom de « Specialty Citation Indexes »[12] comme le « Neuroscience Citation Index »[13] et « Chemistry Citation Index »[14]. Ces « Specialty Citation Indexes » offrent un accès ciblé à des contenus bibliographiques actuels et rétrospectifs qui concernent des spécialités du domaine scientifique.

Chemistry Citation Index

Le Chemistry Citation Index a Ă©tĂ© introduit par Eugene Garfield, chimiste de formation[15]. Des formes papier et Ă©lectronique apparaissent en 1992, portant sur 330 revues de chimie, ainsi que des informations partielles issues de 4 000 autres revues[15].

En 2002 la couverture passe Ă  500 revues totalement indexĂ©es et 8 000 autres partiellement.

Critique

La façon de classer, de trier et de hiérarchiser des algorithmes n'est pas objective. Elle est toujours fondée sur une conception particulière de ce qui est important et légitime. Le modèle de Garfield ne fait pas exception.

Certaines aberrations que produit parfois le Science Citation Index (SCI) découlent de cette subjectivité. Par exemple, il ne prend pas en considération dans le classement les raisons pour lesquelles un article est cité[11]. Or, il arrive couramment qu'un contenu soit cité justement parce qu’il est faux, ce qui lui fait inopportunément gagner de l'importance dans l'index de Garfield. Autrement dit, cette conception particulière de la légitimité mesure l’impact et la visibilité d’un contenu, davantage que sa qualité.

Paul Wouters souligne que les citations s'en trouvent indifférenciées: toutes se valent puisque leur sens, donc leur valeur, est uniformisé. La citation devient alors « monnaie de l'activité scientifique », à la fois standardisée, décontextualisée, univoque et égale[16]. Dominique Cardon indique que « la valeur de la citation, devenue simple signe, prend un caractère autoréférentiel et se donne à la possibilité d’un calcul[17]. »

Une autre critique qui peut être adressé à ce type de classement correspond au phénomène de l'effet Matthieu[18] : le classement élevé— en fonction de la fréquence de citation — d'un article entraîne d’autres citations, ce qui crée une boucle qui rend de plus en plus visible — et donc légitime — un ensemble restreint de contenus.

Références

  1. (en) E. Garfield, « Citation Indexes for Science: A New Dimension in Documentation through Association of Ideas », Science, vol. 122, no 3159,‎ , p. 108–111 (DOI 10.1126/science.122.3159.108, lire en ligne)
  2. (en) E. Garfield, « The evolution of the Science Citation Index », International microbiology, vol. 10, no 1,‎ , p. 65-69 (lire en ligne)
  3. (en) Eugene Garfield, « Science Citation Index », Science Citation Index 1961, Garfield Library - UPenn,
    • publiĂ© initialement par l'Institute of Scientific Information en 1964
    • autres titres du document : What is a Citation Index? , How is the Citation Index Prepared? , How is the Citation Index Used? , Applications of the Science Citation Index , Source Coverage and Statistics et un glossaire
  4. (en) « History of Citation Indexing », Needs of researchers create demand for citation indexing, Thomson Reuters,
  5. (en) « Science Citation Index Expanded »
  6. Jiupeng Ma, Hui-Zhen Fu et Yuh-Shan Ho, « The Top-cited Wetland Articles in Science Citation Index Expanded: characteristics and hotspots », Environmental Earth Sciences, Springer Verlag, vol. 70, no 3,‎ , p. 1039 (DOI 10.1007/s12665-012-2193-y, lire en ligne)
  7. (en) Yuh-Shan Ho, « The top-cited research works in the Science Citation Index Expanded », Scientometrics, vol. 94, no 3,‎ , p. 1297 (DOI 10.1007/s11192-012-0837-z, lire en ligne)
  8. (en) ISI Web of Knowledge platform, « Available databases A to Z », Thomson Reuters,
  9. (en) « Thomson Reuters Web of Knowledge »,
  10. (en) « SciSearch : A Cited Reference Science Database », Library.dialog.com
  11. Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati, L'édition à l'ère du numérique, Paris, Éditions La Découverte, , 114 p. (ISBN 978-2-7071-9935-5, lire en ligne), p. 77
  12. (en) « Specialty Citation Indexes »
  13. (en) « Journal Search - Science »
  14. (en) « Journal Search - Science - Thomson Reuters »
  15. (en) Eugene Garfield, « New Chemistry Citation Index On CD-ROM Comes With Abstracts, Related Records, and Key-Words-Plus », Current Contents, vol. 3,‎ , p. 5-9 (lire en ligne)
  16. (en) Paul Wouters, The citation culture, Amsterdam, thèse de doctorat, Université d'Amsterdam,
  17. Dominique Cardon, « Dans l'esprit du PageRank. Une enquête sur l'algorithme de Google », Réseaux,‎ , p. 63-95 (ISSN 0751-7971, lire en ligne)
  18. R. K. Merton, « The Matthew Effect in Science: The reward and communication systems of science are considered », Science, vol. 159, no 3810,‎ , p. 56–63 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.159.3810.56, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • (en) Christine L. Borgman et Jonathan Furner Jonathan, « Scholarly Communication and Bibliometrics », Annual Review of Information Science and Technology, vol. 36, no 1,‎ , p. 3–72 (DOI 10.1002/aris.1440360102, lire en ligne)
  • (en) Lokman I. Meho et Kiduk Yang, « Impact of data sources on citation counts and rankings of LIS faculty: Web of Science versus scopus and google scholar », Journal of the American Society for Information Science and Technology, vol. 58, no 13,‎ , p. 2105 (DOI 10.1002/asi.20677, lire en ligne)
  • (en) E. Garfiel et I. H. Sher, « New factors in the evaluation of scientific literature through citation indexing », American Documentation, vol. 14, no 3,‎ , p. 195 (DOI 10.1002/asi.5090140304, lire en ligne)
  • (en) E. Garfield, « Citation Indexing for Studying Science », Nature, vol. 227, no 5259,‎ , p. 669–71 (DOI 10.1038/227669a0, lire en ligne)
  • (en) E. Garfield, Citation Indexing : Its Theory and Application in Science, Technology, and Humanities, New York, Wiley-Interscience, (ISBN 978-0-89495-024-7)

Lien externe

Articles connexes

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