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Schème (philosophie)

Un schème (du grec σχῆμα (skhêma) "esquisse") est, dans la philosophie d'Emmanuel Kant, un procédé ou moyen par lequel un concept pur devient effectif par l'implication d'une intuition[1].

Enjeux du concept de schème

Les schèmes sont des représentations mentales qui jouent le rôle d’intermédiaire entre les catégories de l’entendement et les phénomènes sensibles[2]. En effet, les concepts liés à l'entendement, et l'intuition liée aux représentations de l'expérience sensible, permettent le jugement par l'intermédiaire d'un mécanisme. Ce mécanisme est appelé schème[1]

« Un schème esquisse pour le sens interne la signification conceptuelle de ce qui fait actuellement impression sur nos sens. Chaque catégorie se voit associée à un schème ». Kant n'a pas apporté de réponse à l'origine de ce pouvoir, il reconnaît dans la Critique... la difficulté à saisir ce phénomène « Le schématisme de notre entendement est un art caché dans les profondeurs de l'âme humaine et dont il sera toujours difficile d'arracher le véritable mécanisme »[3]

Construction d'un Schème

Pour Kant le concept pur et l'intuition sensible sont tout à fait hétérogènes et donc il ne peut y avoir dans l'intuition aucune image d'un concept. « Ainsi le concept de causalité celui d'un lien nécessaire entre la cause et l'effet; l'intuition donne une succession de phénomènes mais jamais cette succession perçue dans l'intuition ne pourra être l'image du lien pensé dans le concept.[...] Kant demande à l'imagination, faculté intermédiaire entre l'entendement et l'intuition d'en trouver la solution par la construction d'un « schème Â» . pour percevoir une quantité dans l'intuition j'en compte ou j'en additionne mentalement les parties ; le « nombre Â» est le schème qui n'est ni la notion pure de quantité, ni l'intuition spatiale d'un quantum , mais la règle selon laquelle je lie successivement les parties de l'intuition. pour percevoir le lien causal , je me représente des phénomènes successifs liés l'un à l'autre selon une règle » écrit Émile Bréhier[4].

Types de schèmes

Pour la Critique de la raison pure il est possible de distinguer[1]. :

  • Le schème de la quantité est le nombre.
  • Le schème pur de la réalité est sensation et renvoie à ce dont le concept implique une existence dans le temps.
  • Le schème de la substance est la permanence du réel dans le temps.
  • Le schème de la cause est la succession réglée;
  • Le schème de la communauté est la simultanéité réglée.
  • Le schème de la possibilité est l'accord de la synthèse des représentations avec les conditions du temps.
  • Le schème de la nécessité est l'existence en tous temps.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Blay, Dictionnaire des concepts philosophiques, Paris, Larousse, , 880 p. (ISBN 978-2-03-585007-2).
  • Emmanuel Kant (trad. Tremesaygues et Pacaud, préf. Charles Serrus), Critique de la raison pure, PUF, coll. « Bibliothèque de Philosophie contemporaine », , 8e éd., 584 p..
  • Émile Bréhier et Paul RicÅ“ur, Histoire de la philosophie allemande troisième édition mise à jour P.RicÅ“ur, VRIN, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », , 262 p..

Articles connexes

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