Sanctuaire des ancĂȘtres
Un sanctuaire des ancĂȘtres (ç„ ć ou ćźç„ , en vietnamien : NhĂ thá» há»), aussi appelĂ© salle des ancĂȘtres, temple des ancĂȘtres et temple de la lignĂ©e, est un Ă©difice dĂ©diĂ© Ă la vĂ©nĂ©ration des ancĂȘtres (en) et des fondateurs de lignĂ©es familiales dans la tradition chinoise. Ces sanctuaires sont Ă©troitement liĂ©s Ă la philosophie et la culture confucianistes et l'accent qu'elles mettent sur la piĂ©tĂ© filiale.
Description
Une caractĂ©ristique centrale commune de ces bĂątiments sont les tablettes ancestrales qui incarnent les esprits des ancĂȘtres[1] et qui sont gĂ©nĂ©ralement classĂ©es selon l'anciennetĂ© des individus[1]. Les autels et autres objets rituels tels que les brĂ»leurs d'encens sont Ă©galement des accessoires courants. Les ancĂȘtres et les dieux peuvent aussi ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s par des statues.
Les sanctuaires sont utilisĂ©s pour des rituels collectifs et des fĂȘtes en l'honneur des ancĂȘtres[1] mais servent aussi pour d'autres fonctions familiales et communautaires telles que les mariages ou les funĂ©railles[1]. Parfois, ils remplissent des fonctions communautaires plus larges telles que des rĂ©unions ou des Ă©lections locales.
Dans les mariages traditionnels, le sanctuaire des ancĂȘtres remplit une fonction symbolique majeure, complĂ©tant l'entrĂ©e de l'Ă©pouse dans la famille de son mari[2]. Pendant les rites de mariage, les mariĂ©s effectuent une cĂ©rĂ©monie au sanctuaire des ancĂȘtres du mariĂ©, en s'inclinant devant l'ordre suivant[2] : ciel et terre, ancĂȘtres, parents, puis conjoint.
Trois mois aprĂšs le mariage, la femme mĂšne une nouvelle cĂ©rĂ©monie au sanctuaire des ancĂȘtres de son mari, un rite connu sous le nom de miaojian (ć» èŠ)[2].
En Chine continentale, beaucoup de sanctuaires des ancĂȘtres ainsi que d'autres temples ont Ă©tĂ© dĂ©truits ou transformĂ©s en Ă©coles de village ou greniers pendant la rĂ©forme agraire des annĂ©es 1950 et la rĂ©volution culturelle. Ils connaissent cependant un renouveau depuis la libĂ©ralisation Ă©conomique des annĂ©es 1980[1]. La renaissance de ces temples est particuliĂšrement forte dans le sud de la Chine oĂč l'organisation de la lignĂ©e a des racines plus fortes dans la culture, et les communautĂ©s locales sont plus susceptibles d'avoir des membres de clan vivant Ă l'Ă©tranger qui sont dĂ©sireux de soutenir la renaissance et la reconstruction des sanctuaires par des dons[1].
Galerie
TaĂŻwan
On peut citer parmi les cĂ©lĂšbres sanctuaires des ancĂȘtres de TaĂŻwan :
- Sanctuaires des ancĂȘtres de Koxinga (en) (éæćç„ć»), dans le district du centre-ouest, Tainan.
- Sanctuaire du clan Liu (en) (ć柶ćźç„ ), dans le district de Liouying, Tainan.
- Salle des ancĂȘtres de la famille Yang (en) (æ„æ°ćźç„ ), dans le canton de Jiadong, comtĂ© de Pingtung.
- Salle des ancĂȘtres de la famille Liou du village de Wukou (en) (äșæșæ°Žćæ°ćźç„ ), dans le canton de Wanluan, comtĂ© de Pingtung.
- MĂ©morial Zhong-Sheng-Gong (en) (ćźèć Źç„ ), dans la ville de Pingtung, comtĂ© de Pingtung.
- Temple Shetou Doushan (en) (瀟é æć±±ç„ ), dans le canton de Shetou, comtĂ© de Changhua.
- Salle des ancĂȘtres de Chen Dexing (en) (éłćŸ·æć ), dans le district de Datong, Taipei.
Hong Kong
On peut citer parmi les cĂ©lĂšbres sanctuaires des ancĂȘtres de Hong Kong :
- Salles des ancĂȘtres des Tang et de Yu Kiu, le long du sentier du patrimoine de Ping Shan
- King Law Ka Shuk (en)
- Salle des ancĂȘtres de Tang Chung Ling (en)
Asie du Sud-Est
On peut citer parmi les cĂ©lĂšbres sanctuaires des ancĂȘtres des communautĂ©s chinoises d'Asie du Sud-Est :
ViĂȘt Nam
Les temples des ancĂȘtres sont appelĂ©s nhĂ thá» há» (en) ou nhĂ thá» tá»c au ViĂȘt Nam. Un anniversaire de la mort des ancĂȘtres a lieu chaque annĂ©e au nhĂ thá» há» et cette cĂ©rĂ©monie est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e pour renouveler la relation entre les membres du clan.
Dans d'autres religions et cultures
Les sanctuaires des ancĂȘtres ou des concepts similaires sont Ă©galement courants dans d'autres religions et cultures. Ce sont surtout en Asie orientale et du Sud-Est, mais Ă©galement dans les religions traditionnelles africaines ont des sanctuaires et/ou des tombes des ancĂȘtres. Le culte des ancĂȘtres est un Ă©lĂ©ment important et commun des religions indigĂšnes africaines et est toujours pratiquĂ© par les adeptes des religions folkloriques mais aussi par les Africains chrĂ©tiens et musulmans[3].
Voir aussi
- Religion traditionnelle chinoise
- Confucianisme
- VĂ©nĂ©ration des ancĂȘtres en Chine (en)
- Temple des ancĂȘtres impĂ©riaux de PĂ©kin
- Tablette ancestrale
- Associations de lignées chinoises (en)
- Foyer ancestral (Chine) (en)
- Kin chinois (en)
- Guanxi
- Kongsi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Ancestral shrine » (voir la liste des auteurs).
- Edward L. Davis (Editor), Encyclopedia of Contemporary Chinese Culture, Routledge, 2004
- Li Wenxian, « Worshipping in the Ancestral Hall » [archive du ], sur Encyclopedia of Taiwan, Taipei, Council for Cultural Affairs, (consulté le )
- (en-US) Heinz Kimmerle, « The world of spirits and the respect for nature: towards a new appreciation of animism », The Journal for Transdisciplinary Research in Southern Africa, vol. 2, no 2,â , p. 15 (ISSN 2415-2005, DOI 10.4102/td.v2i2.277 , lire en ligne)