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Salons Mauduit

Les salons Mauduit sont un ensemble de salles de réception édifiées au début du XXe siècle et décorée dans un style Art déco dans les années 1930, situés au 10, rue Arsène-Leloup, à Nantes, en France.

Salons Mauduit
Présentation
Style
Construction
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Coordonnées
47° 12′ 45″ N, 1° 34′ 10″ O
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Histoire

Panoramique de la grande salle des Salons Mauduit avant destruction (2015).

Le restaurateur nantais Jules Mauduit dĂ©cide, en 1905, de quitter son restaurant de la rue CrĂ©billon, le « Faisan DorĂ© Â», pour s'installer au no 10 de la rue Arsène-Leloup. Il y fait l'acquisition d'une salle, la « Maison Gault Â», qui devient un lieu de rĂ©ceptions et une piste de patinage. Lors de la Première Guerre mondiale, l'Ă©tablissement est rĂ©quisitionnĂ© et devient temporairement un hĂ´pital militaire. Après le conflit, le succès du lieu prend de l'ampleur, ce qui conduit Jules Mauduit Ă  faire rĂ©aliser des travaux d'amĂ©nagement entre 1919 et 1930[1].

Les salons connaissent alors un âge d'or, accueillant des événements sportifs (combats de boxe, championnats de France de tennis de table de 1936, etc.), ou des banquets, tel celui organisé en 1930 autour de Gaston Doumergue lors d'une visite officielle dans la ville[1], au cours duquel 700 couverts sont dressés[2]. Le fils de Jules Mauduit, Jacques, formé à l'hôtel Meurice à Paris, est le chef cuisinier, et contribue à la renommée du lieu[2].

Commandée par la famille Mauduit en 1937, la décoration intérieure est inspirée par le style paquebot, alors en vogue après l'inauguration, en 1935, du Normandie dans la ville voisine de Saint-Nazaire[3].

Les salons sont de nouveau convertis en hôpital militaire lors de la Seconde Guerre mondiale. Le , un incendie se déclare, détruisant la grande salle et sa scène. Rénové après guerre, le lieu ne retrouve pas son succès d'avant-guerre. Il accueille le premier concert de groupes rock nantais en 1962, et de nombreux meetings politiques. En 1980, la famille Mauduit cède ses salons à la ville. La municipalité, alors conduite par Michel Chauty, se penche sur la réalisation d'un projet immobilier sur le site[1].

Destinés à être démolis en 1989, les salons sont sauvés par le nouveau maire, Jean-Marc Ayrault, en 1990, qui décide une restauration des lieux, conduisant à une réouverture la même année. La revue nantaise de « La Cloche » s'y produit tous les ans, notamment lors de son centenaire, en 1995. En 2002, l'état de la charpente contraint les services de la mairie à fermer l'établissement. Une nouvelle opération de restauration est envisagée en 2005, mais les travaux, initialement programmés pour 2006, avec une ouverture envisagée en 2007, ne sont finalement pas entamés[3]. L'édifice reste clos jusqu'à l'annonce de sa destruction pour une opération immobilière qui comprendrait la reconstruction à l'identique du grand salon, mais sous l'actuelle cour Livet, en léger retrait par rapport à son emplacement initial[3] - [4].

Les travaux de destruction sont, après rejet d'un recours, entamés à l'été 2015[5].

Après une longue rénovation, le grand salon reconstruit quasiment à l'identique est rouvert au public en , au sein du pôle associatif Désiré-Colombe[6] - [7].

Architecture et décor

Les salons Mauduit s'inscrivent dans la tendance Art déco[8]. L'édifice est organisé autour de deux salons principaux, séparés par une galerie ; d'autres petites salles y sont adjointes. La réalisation de la décoration intérieure a été confiée aux architectes nantais Ferdinand Ménard (1873-1958) et Émile Le Bot (né en 1889)[3].

La grande salle présente une mezzanine à mi-niveau. Son sol est recouvert de mosaïques. Cinq bas-reliefs peints, représentant la Musique, la Danse, le Théâtre (la Tragédie et la Comédie), les Bacchanales et un Âge d'Or, sont l'œuvre des sculpteurs Paul Guéry (1898-1977) et René Andrei (1906-1987). L’Arche de Noë de Pierre Dunand (1914-1996) — faussement attribué à son père Jean Dunand[9] qui a réalisé les décorations murales du fumoir du Normandie[10] — dans le petit salon, est un grand relief en laque, incorporé au mur, et dont les portes sont partie intégrante[3].

Décor de cinéma

En 1990, juste avant une rénovation, Jean-Loup Hubert utilise les salons pour tourner des scènes de La Reine Blanche. Puis Pascal Thomas l'utilise également pour Mercredi, folle journée !, en 2000[1].

Notes et références

  1. Loïc Abed-Denesle, « Les riches heures des salons Mauduit », Nantes Passion, mairie de Nantes, no 227,‎ (lire en ligne).
  2. Aude Cassayre et Hervé Yannou (préf. Jean-Marc Ayrault), La Table des Nantais, Saint-Sébastien-sur-Loire, Éditions d'Orbestier, , 155 p. (ISBN 978-2-84238-171-4), p. 113.
  3. Didier Rykner, « Les Salons Mauduit : un ensemble Art Déco menacé de destruction à Nantes », sur La Tribune de l'Art, (consulté le ).
  4. « Les salons Mauduit », sur pss-archi (consulté le ).
  5. « Bal des pelleteuses dans les salons Mauduit », sur Presse-Océan (consulté le ).
  6. « Le nouveau salon mauduit rendu aux nantais », sur Nantes Aménagement, (consulté le )
  7. « Les salons mauduits reprennent vie », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  8. Dominique Amouroux (dir.), « Art déco », dans Alain Croix, Thierry Guidet, Didier Guyvarc'h (dir.) et al., Dictionnaire de Nantes, Nantes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-2821-5), p. 59.
  9. « Les salons Mauduit : un laque de Pierre Dunand », Nantes Métropole aménagement (consulté le ).
  10. « Désiré Colombe, un projet ambitieux pour le Centre-ville », ville de Nantes (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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