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Salle Humbert de Romans

La salle Humbert de Romans est une ancienne salle de concert parisienne de style Art nouveau. Construite entre 1898 et 1901 par Hector Guimard aux no 58-62 de la rue Saint-Didier (16e arrondissement), elle ferme ses portes dès 1904 avant d'ĂŞtre dĂ©molie l'annĂ©e suivante.

Salle Humbert de Romans
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue depuis la rue Saint-Didier (1902).
Type salle de concert
Lieu Paris, Drapeau de la France France
Architecte Hector Guimard
Inauguration 1901
Fermeture 1904
CapacitĂ© 1 150 places

Histoire

En 1897, un moine dominicain, le père Lavy, fonde le patronage Saint-Dominique, destiné aux enfants des écoles des rues Saint-Ferdinand, Laugier et de Neuilly. Admirateur du plain-chant médiéval[1], Lavy a l'idée d'adjoindre une sorte de conservatoire de musique chrétienne à son patronage. Cette « école Humbert de Romans » doit son nom à un religieux dominicain du XIIIe siècle, Humbert de Romans[2].

Le patronage n'ayant pas obtenu l'approbation de l'archevĂŞchĂ©, il est remplacĂ© dans ses Ĺ“uvres par une « sociĂ©tĂ© Humbert de Romans Â»[1] dirigĂ©e par des laĂŻcs. PrĂ©sidĂ©e par Victor Souchon, avec Jean Gounod pour vice-prĂ©sident et le comte de Clercq pour secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, elle compte notamment Camille Saint-SaĂ«ns et Edmond MĂ©lan parmi ses membres actifs[3].

En 1898, à l'occasion d'un dîner chez la veuve du sculpteur Carpeaux, Lavy rencontre Hector Guimard, qui vient alors d'achever un manifeste de l'architecture Art nouveau, le Castel Béranger[4]. L'architecte accepte d'être le maître d’œuvre des nouveaux bâtiments de la société, qui doivent comporter une grande salle de concert.

Dessin de Guimard pour une grille (Musée d'Orsay).

La conception et l'édification des bâtiments commencent dès 1898. Initialement prévue pour 1900, l'inauguration a lieu le . Le mois suivant, la société Humbert de Romans est durement atteinte par la disgrâce du père Lavy, banni par son ordre et contraint de s'exiler à Constantinople[1].

Louée à différentes sociétés, qui y organisent non seulement des concerts mais aussi des conférences et des réunions politiques, la salle est finalement mise en vente en 1904. Achetés par le mécène Édouard Pasteur, les bâtiments sont démolis au cours de l'année suivante[5].

Description

  • Plan et vues de l'extĂ©rieur
  • Plan.
    Plan.
  • Vue depuis la rue Saint-Didier.
    Vue depuis la rue Saint-Didier.
  • Cour.
    Cour.
  • Porte.
    Porte.

La salle de concert, longue de 26,5 mètres et large de 23 mètres, comportait 1 150 places numĂ©rotĂ©es. Elle Ă©tait couverte par une charpente mĂ©tallique en acier recouverte d'acajou[2]. L'historien de l'art François Loyer estime que cette salle Ă©tait « l'un des chefs-d’œuvre de la tradition viollet-le-ducienne de l'architecture du fer Â»[6].

La scène, assez vaste pour accueillir 100 musiciens et 120 choristes, était surmontée par un grand orgue construit par John Albert Abbey d'après les conseils de Camille Saint-Saëns[2]. Cet instrument a été conservé et remonté dans l'église Saint-Vincent-de-Paul de Clichy.

  • Vues de la salle de concert
  • Balcon et charpente mĂ©tallique.
    Balcon et charpente métallique.
  • Base de la charpente.
    Base de la charpente.
  • Scène et orgue.
    Scène et orgue.
  • Carte postale colorisĂ©e.
    Carte postale colorisée.
  • RĂ©union de l'ALP en 1903.
    RĂ©union de l'ALP en 1903.
  • Autres vues de l'intĂ©rieur
  • Vestiaire.
    Vestiaire.
  • Vestibule.
    Vestibule.
  • Porte.
    Porte.

Notes et références

  1. Le Rappel, 14 décembre 1901, p. 1.
  2. Mazade, p. 51-66.
  3. Le Matin, 22 juin 1897, p. 4.
  4. François-Ignace Mouthon, « Le RĂŞve du moine ! Â», Le Matin, 27 dĂ©cembre 1901, p. 1-2.
  5. Alan Colquhoun, Modern Architecture, Oxford, Oxford University Press, 2002, p. 23.
  6. Loyer, p. 409, note 558.

Bibliographie

  • Pierre Cabanne, L'Art du XIXe siècle, Paris, Somogy, 1989, p. 282.
  • François Loyer, Histoire de l'architecture française de la RĂ©volution Ă  nos jours, Paris, Mengès, 1999, p. 200 et 409 (note 558).
  • Fernand Mazade, « An "Art Nouveau" Edifice in Paris Â», The Architectural Record, vol. 12, no 1, , p. 51-66 (consultable sur archive.org).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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