Saint-Justin (Québec)

La région actuelle de Saint-Justin se situe principalement sur les terres de la seigneurie de Carufel, qui fut concédée en 1705 à Jean Sicard de Carufel, à titre de sergent dans la Compagnie Des Méloizes. C'est son fils qui récupère la seigneurie à la suite de sa mort en 1743, mais faute de moyens financiers, il cède ses droits en 1744 à son beau-frère, un marchand, du nom de Jean-François Baril Ducheny.

Jean-François Baril Ducheny est celui qui incite et facilite l'installation de colons dans la région peu peuplée qui longe de la rivière de l'Ormière, au courant des années 1750. L'endroit étant assez éloigné, les colons devaient auparavant s'y déplacer par leurs propres moyens, mais avec l'aide apportée par le seigneur Baril Ducheney le déplacement y est plus facile et le village de l'Ormière prend forme. Ce village fusionne avec la paroisse de Saint-Joseph-de-Maskinongé, qui fusionnera elle-même avec Maskinongé en 2001 pour former le village de Maskinongé.

C'est le fils de Jean-François Baril Ducheny, un certain Pierre Baril Ducheny, qui reprend la seigneurie à la suite de la mort de son père en 1759 lors de la bataille des Plaines d’Abraham. C'est lui qui incite les colons à venir s'installer après la guerre là où la municipalité se trouve actuellement. La paroisse prend forme au courant des années 1760. Une chapelle-presbytère est érigée en 1773, puis une église en pierre est inaugurée en 1785.

L'érection canonique a lieu le 6 juillet 1848. De 1848 à 1858 la paroisse reste toutefois sans curé; une lutte entre les anciens et les nouveaux habitants faisant rage sur le sujet. Le premier curé, Honoré Victor Bellemare, n'entre en poste qu'en 1858. Peu après son arrivée, en 1862, une nouvelle église est inaugurée.

L'érection civique à quant à elle lieu le 1er juillet 1855, à la suite de la création du régime municipal du Bas-Canada. Saint-Justin gagne par le fait même le droit d'avoir des conseillers municipaux au sein du conseil municipal de Maskinongé. Le 08 mars 1859, la paroisse de Saint-Justin devient la municipalité de paroisse de Saint-Justin. Elle est formée par une partie de Saint-Joseph-de-Maskinongé, celle située sur la seigneurie de Carufel. Y sont aussi incluses les doubles concessions de l'Ormière et du Grand Bois Blanc, ainsi que celles de Sainte-Geneviève (appelé le Trompe-Souris), du Ruisseau des Anlnes et du Petit Bois Blanc[1]. Le premier conseil municipal a lieu le 30 avril 1859. Il est composé de Joseph Morin, nommé maire, Jean Fleury, Amable Sévigny, Xavier Paquette, Joseph Thibodeau, Célestin Grenier et Joseph Bernier. Louis St-Antoine, notaire de la paroisse, est quant à lui nommé secrétaire trésorier.

Les élections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[11].