Sabas le Goth
Saba le Goth (Roumain : Sava Gotul, Grec : Σάββας ο Γότθος; mort le ) est un martyr chrétien du IVe siècle. Il est fêté le 12 avril.
Vie et persécution
Saba (ou Sabbas) est né vers 334[1] dans un village de la vallée de la Buzău. Il vécut dans cette région qui fait partie de la Valachie roumaine actuelle[2] et se convertit au christianisme dans sa jeunesse[3]. Son hagiographe le décrit comme un Goth chantre ou lecteur de la communauté chrétienne locale[4].
Vers 369, Athanaric roi des Tervinges entreprit de persécuter les chrétiens vivant sur son territoire[5]. Un noble goth entama la persécution des chrétiens dans la région ou vivait Saba. Quand ses hommes arrivèrent dans le village de Saba, ils forcèrent les habitants à participer à un repas sacrificiel païen. Selon le conte, les villageois non-chrétiens, pour aider leurs voisins chrétiens, tentèrent de duper les autorités en échangeant les mets du sacrifice avec d’autres mets. Toutefois, Saba refusa ostensiblement l’ensemble des nourritures. Quelque temps plus tard, le noble goth revint et demanda s’il y avait des chrétiens dans le village. Saba s’avança et proclama qu’il était chrétien. Les voisins de Saba dirent qu’il était un pauvre homme sans importance. Le noble le renvoya en disant « celui-là ne peut nous faire ni bien ni mal ».
En l’année 372, Saba célébra Pâques avec le prêtre Sansalas. Trois jours après Pâques, Atharid fils de Rothesteus, un roi associé à Athanaric, vint au village pour arrêter Sansalas. Saba et Sansalas furent torturés. Le lendemain fut offert un nouveau festin sacrificiel païen. Saba refusa de nouveau de manger et subit de nouvelles tortures. Le prince goth Atharid condamna Saba à mort et celui-ci fut jeté dans la rivière Musæus, un affluent du Danube.
Translation des reliques
Ces évènements eurent lieu sous le règne de Valentinien Ier et Valens, l’année du consulat de Modestus et Arintheus, c’est-à -dire en 372[6]. Les restes de Saba furent cachés par les chrétiens jusqu’à ce qu’ils puissent être envoyés en sûreté dans l’Empire Romain où ils furent recueilli par l’évêque Ascholius de Thessalonique. Basile de Césarée demanda à Junius Soranus, commandant militaire de la province de Scythia Minor de lui envoyer ses reliques. Celles-ci furent transportées à Césarée de Cappadoce en 373 ou 374 accompagnées d’une lettre « les épîtres de l’église de Dieu en Gothie ». Cette lettre était en grec, peut-être écrite par Vetranion de Tomis. En réponse, Basile envoya deux lettres à Ascholius ou il chante les louanges et les vertus de Saba, l’appelant « athlète du Christ » et « martyr pour le vérité ». Saba est fêté le d’après le Martyrologe romain[7] et le dans les églises orthodoxes.
Portée de cet épître
Cet épître est importante pour les historiens car c’est l’unique aperçu de la vie et des structures sociales d’un village gothique qui donne en outre des informations sur les rapports de pouvoir dans le monde des goths du quatrième siècle.
Références
- Il meurt âgé de 38 ans, « La Passion de Saint Saba le goth », VII.5, et fut martyrisé en 372 A.D., « ibid », VII.6.
- « la rivière Musaios », « Passion », VII.1 ; identifié comme la Buzau par Halsall (2007), 4 n. 3, Wolfram (1988), 104 ; par contre Butler, (1866), vol IV, « April 12, Saint Sabas the Goth, Abbot and Martyr », 1 n. 2 l’identifie comme la rivière Mussovo.
- Butler (1866), vol IV, « April 12: St. Sabas the Goth, Abbot and Martyr », 1.
- »Passion... », II.2.
- Heather (1991) page 105 et note 62
- Heather and Matthews (1991), page 109 et note 38 ; Passion, VII.6.
- « Saint Sabas le Goth », sur nominis.cef.fr (consulté le )