Accueil🇫🇷Chercher

Sabacon paradoxus

Distribution

Cette espèce se rencontre dans des grottes en France, en Espagne et à Andorre dans les Cévennes, l'Yonne, les Grands Causses et les Pyrénées[1] - [2].

Description

Fig.1 - Sabacon paradoxus (à droite) près de Meta bourneti (à gauche). Grotte, ouest de l'Hérault. Obsv. Marcou
Fig. 2 - Sabacon paradoxus en vue dorsale. Grotte, ouest de l'HĂ©rault. Obsv. Marcou.
Fig.3 - Sabacon paradoxus en vue dorsale. Grotte, ouest de l'Hérault. Ponte, détail. Obsv. Marcou
Sabacon paradoxus mâle en vue dorsale montrant les deux bosses glandulaires chélicériennes (C). Grotte ouest de l'Hérault. Obsv. Marcou.

Les mâles mesurent de 4,2 Ă  4,4 mm et la femelle 5,4 mm[3].

Le corps est globuleux et brun-jaunâtre.

La face dorsale de son prosoma montre les orifices latéraux de glandes odoriférantes, un mamelon oculaire plus large que long et, en arrière de ce dernier, deux organes symétriques, paramédians (Fig.), les glandes odoriférantes.

Les organes dorsaux paramédians ont été longtemps considérés comme de simples "épines" ou "spicules". Il s’agit en fait des sensilles chémoréceptrices dont les neurones bipolaires renferment d’étranges inclusions paracristallines rhomboédriques (Fig. ), inconnues chez les autres Arachnides et pouvant exercer une fonction olfactive[1] - [4] - [5].

Le pĂ©dipalpe ou patte-machoire de Sabacon, est « absolument unique chez les Opilions », justifiant la crĂ©ation de sa nouvelle famille[6]. Son tarse est court, rĂ©niforme (Fig.) et flĂ©chi contre le tibia renflĂ©. Tous deux sont garnis de poils glandulaires spĂ©ciaux, longs de 160 Âµm, creux, montrant une partie proximale lisse et une partie distale en palette spinulĂ©e garnie de sĂ©crĂ©tion visqueuse. Chaque poil est en relation avec une unitĂ© adĂ©nosensorielle comportant 6 Ă  8 neurones bipolaires dont les dendrites pĂ©nètrent dans sa cavitĂ©, 2 cellules enveloppes et 3 volumineux adĂ©nocytes imbriquĂ©,s avec des cryptes flexueuses garnies de mitrovilli, libĂ©rant leur sĂ©crĂ©tion dans le poil. Des pores pariĂ©taux en boutonnières libèrent cette dernière Ă  l’extĂ©rieur oĂą elle est retenue par les spinules. Ces poils pourraient ĂŞtre des mĂ©canorĂ©cepteurs d’un type particulier et interviendraient, par leur fonction glandulaire, dans la capture des proies comme les soies des Nemastomatidae.

Le premier article chélicérien est surmonté chez le mâle d’une bosse ou apophyse épineuse " aussi haute que large "..... Les pattes, longues et brunâtres, montrent une " striation " fémorale caractéristique de l’espèce[7]. L’abdomen est nettement segmenté, celui du mâle renfermant un long pénis invaginé au repos.

Comportement

L’animal se tient immobile sur le support ses pattes ambulatoires largement étalées.

La ponte, observée dans 3 cavités en 1978, est fixée en "goutte pendante" sur les voûtes et surplombs rocheux, sous forme d’une matrice cristalline et visqueuse englobant de 12 à 16 œufs ovoïdes (Fig. ).

Systématique et taxinomie

Cette espèce a été décrite par Simon en 1879.

Publication originale

  • Simon, 1879 : « Les Ordres des Chernetes, Scorpiones et Opiliones. » Les Arachnides de France, vol. 7, p. 1-332.

Liens externes

Notes et références

  1. Lopez, Emerit & Rambla, 1980 : « Contribution à l’étude de Sabacon paradoxum Simon, 1879 (Opiliones, Palpatores Sabaconidae). Stations nouvelles, particularités microscopiques du prosoma et de ses appendices. » Comptes Rendus de la VIème Colloque d'Arachnologie d'Expression Française, Barcelona, p. 147-162.
  2. Lopez & Geoffroy, 1985 : « A propos de Sabacon paradoxum Simon (Arachnides, Opiliones, Ischyropsalididae) : nouvelles stations et distribution géographique en Languedoc. » Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, vol. 10, no 51, p. 4-15.
  3. Martens, 1983 : « Europäische Arten der Gattung Sabacon Simon 1879 (Arachnida: Opiliones: Sabaconidae). » Senckenbergiana biologica, vol. 63, no 3/4, p. 265–296.
  4. Juberthie, Lopez & Juberthie-Jupeau, 1981 : « Étude ultrastructurale des sensilles thoraciques dorsales et paramédianes chez Sabacon paradoxum Simon (Palpatores, Sabaconidae). » Memorie Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali, Pisa, sér. B, suppl., vol. 88, p. 27-33.
  5. Juberthie, Lopez & Juberthie-Jupeau, 1981 : « Sur l’équipement adéno-sensoriel du pédipalpe de l’Opilion troglophile Sabacon paradoxum Simon (Palpatores, Sabaconidae). » Proceedings of the VIII th International Congress of Speleology, Bowling Green, USA, July 1981, p. 810-813.
  6. Dresco, 1970 : « Recherches sur la variabilité et la phylogénie chez les opilions du genre Ischyropsalis C. L. Koch (Fam. Ischyropsalidae), avec création de la famille nouvelle des Sabaconidae. » Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle, sér. 2, vol. 41, no 5, p. 1200–1213 (texte intégral).
  7. Dresco, 1952 : « Étude du genre Sabacon (Opiliones). » Annales de la Société Entomologique de France, sér. 6, vol. 121, p. 117–126.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.