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Sūtra de Vimalakīrti

Le Sūtra de Vimalakīrti (sanskrit : विमलकीर्ति-निर्देश-सूत्र, « Vimalakīrti nirdeśa sūtra » ; chinois simplifié : 《维摩诘经》 ; chinois traditionnel : 《維摩詰經》 ; pinyin : wéimó jié jīng ; japonais : Mukujōkō daidarani kyō (無垢淨光大陀羅尼經), « Sûtra de l'enseignement de Vimalakîrti ») est considéré comme l'un des textes les plus profonds du bouddhisme mahāyāna. En outre, c'est le seul sūtra de la littérature bouddhique qui présente les enseignements d'un laïc (upāsaka), Vimalakīrti.

Sūtra de Vimalakīrti
Passage du Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra en chinois au verso de la p. 21 de l'ancienne Chronique tibétaine (« Pelliot tibétain 1287 », BNF[1])
Présentation
Type

Il en existe également des traductions en coréen, en tibétain et d'autres langues d'Asie.

Cadre du sutra

Les événements que rapporte le sutra se déroulent dans la ville de Vaishâli, au royaume des Licchavi, lors d'un séjour du Bouddha, qui s'est arrêté pour quelque temps dans un bois. Ensuite, l'action prend place dans la maison de Vimalakīrti, un riche disciple laïc. Celui-ci se distingue par sa connaissance sans faille du dharma, et sa sagesse plus vaste que celle de tous les bodhisattva présents, à l'exception de Manjushri[2].

Ce sutra constitue une exception notable dans l'ensemble des ouvrages bouddhiques : il est le seul à présenter un enseignement donné par un bodhisattva, qui plus est un laïc[2].

Contenu

Ce sûtra expose les principes essentiels du bouddhisme mahāyāna, en particulier la notion de non-dualité. Dans cet ouvrage de très haute tenue littéraire, l'enseignement est délivré aux principaux disciples du Bouddha par l'intermédiaire de Vimalakīrti, un disciple laïque du Bouddha[3] - [4].

Vimalakīrti s’adresse à Maudgalyāyana, Kāśyapa, Subhūti, Pūrṇa, Kātyāyana, Aniruddha, Upāli, Rāhula et Ānanda. Il rencontre également le bodhisattva Maitreya, le laïc Prabhāvyūha et un fils de banquier, Anathapindika (en) nommé aussi Sudatta[5] - [6].

Vimalakīrti leur expose en détail la doctrine de la vacuité, shunyata, répond à de multiples questions et finit par répondre par le silence qui dit tout.

Versions du texte

La plus ancienne version écrite connue est celle traduite en chinois par Zhi Qian 支謙. Elle fut ensuite suivie par celle de Kumārajīva 鳩摩羅什 en 406. Une autre traduction, considérée comme plus précise, est attribuée à Xuanzang 玄奘, au VIIe siècle[7].

Un manuscrit sanscrit remontant au début du IIIe siècle a été retrouvé au Potala de Lhassa (Tibet) par le professeur Hisao TAKAHASHI en 1999. Il a publié cette version au Japon en 2006[8] - [9] - [10].

Notes et références

  1. Voir l'ensemble du Pelliot tibétain 1287 (recto en tibétain puis verso en chinois) sur gallica.bnf.fr, 33 p. [lire en ligne (page consultée le 4 mars 2021)]
  2. Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Seuil, , 950 p. (ISBN 978-2-020-82273-2), p. 697-698
  3. Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit, version DICO en ligne « Vimalakīrti », lire: . Consulté le .
  4. Vimalakirti : Riche homme de Vaishali présenté dans le Sūtra de l’enseignement de Vimalakirti. Il représente l’idéal du croyant laïc du Mahayana. Le Sūtra de l’enseignement de Vimalakirti le dépeint réfutant avec éloquence les conceptions défendues par les disciples de Shakyamuni en leur expliquant le sens profond de la doctrine de la vacuité, caractéristique du Mahayana. Source : Dictionnaire du bouddhisme de Nichiren
  5. Nichiren, « Le riche Sudatta », sur nichirenlibrary.org (consulté le )
  6. Alexis Lavis, La conscience à l’épreuve de l’éveil : Lecture, commentaire et traduction du Bodhicaryāvatāra de Śāntideva, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. « Sagesses d’Asie », , 546 p. (ISBN 978-2-204-12762-2), p. 59–66 et 100–104.
  7. (en) Barbara O'Brien, « The Vimalakirti Sutra — The Dharma-Door of Nonduality », sur Thought Co,
  8. (en) Joseph S. O’Leary, « Nonduality in the Vimalakīrti-nirdeśa: A Theological Reflection », The Eastern Buddhist, vol. 46, no 1, , p. 63-78 (v. p. 63, n. 2) (lire en ligne)
  9. Traduction anglaise par Luis Gomez et Paul Harrison et al. (Mangalam Press, 2002; v. bibliographie, et v. p. IX de l'introduction).
  10. Takahashi Hisao, Vimalakīrtinirdeśa: A Sanskrit Edition Based upon the Manuscript Newly Found at the Potala Palace, Tokyo Taisho University Press, 2006.

Voir aussi

Principales traductions en chinois

  • 《维摩所诘说经》 / 《維摩詰所說經》, wéimójié suǒshuō jīng (3 fasc. trad. Kumārajīva, 406) ;
  • 《说无垢称经》 / 《說無垢稱經》, shuō wúgòuchēng jīng (6 fasc. trad. Xuanzang, VIIe siècle) ;
  • 《佛说维摩诘经》 / 《《佛說維摩詰經》, fóshuō wéimójié jīng (2 fasc. trad. Zhi Qian).

Traductions en français

  • Soûtra de la Liberté inconcevable. Les enseignements de Vimalakirti, Trad. Patrick Carré, Paris, Fayard, 2000.

Traductions en anglais

  • (en) The Vimalakirti Sutra (précédé par The Sutra of Queen Śrīmālā of the Lion's Roar) (trad. du chinois, John McRae), Berkeley, Numata Center for Buddhist Translation and Research, (1re éd. 2004), xi, 204 p. (Vimalakirti, p. 55-180) (ISBN 978-1-886-43931-3, lire en ligne)
  • (en) The Teaching of Vimalakirti. Vimalakīrtinirdeśa (trad. du sanscrit par Luis Gomez & Paul Harrison, and the Mangalam Translation Group), Berkeley, Mangalam Press, , 262 p. (ISBN 978-1-732-22091-1)

Commentaires

  • Sengzhao (trad. du chinois et annoté par Patrick Carré), Introduction aux pratiques de la non-dualité. Commentaire du Soûtra de la Liberté inconcevable, Paris, Fayard, , 506 p. (ISBN 978-2-213-61680-3)
  • (en) Shōtoku Taishi (trad. du chinois en anglais par Jamie Hubbard), Expository Commentary on the Vimalakīrti Sutra, Berkeley, Numata Center for Buddhist Translation and Research, , xvii, 274 p. (lire en ligne [PDF])

Études

Articles connexes

Liens externes

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