Séverine Autesserre

Séverine Autesserre a grandi à Paris, où ses parents travaillaient pour Radio France[1] - [2] - [3]. Elle a effectué la première partie de ses études en France, obtenant un master de Sciences Po Paris en 1999, et elle a continué ses études aux États-Unis, où elle a obtenu un master en relations internationales à l’université Columbia en 2000, un doctorat en science politique à l'université de New York en 2006, et un post-doctorat à l’université Yale en 2007)[4] - [5] - [6].

Séverine Autesserre a travaillé pour Médecins sans frontières, Médecins du monde, Action contre la faim, et l'Organisation des Nations unies, et elle a enseigné à l'université de New York et à l'université Yale[1] - [4] - [6].

Elle conduit actuellement ses recherches à l’université Columbia, où elle enseigne à la faculté Barnard[4], la School of International and Public Affairs[7] et la Graduate School of Arts and Sciences. Elle donne des cours de premier, second et troisième cycle sur des sujets autour des sciences politiques, des droits de l'homme et des études africaines. Elle supervise aussi des doctorants, et elle dirige le département de sciences politiques de la faculté Barnard[8] - [5].

Le premier livre de Séverine Autesserre, The Trouble with the Congo: Local Violence and the Failure of International Peacebuilding, publié par Cambridge University Press en 2010[9], porte sur la violence locale et l'intervention internationale dans l'Est de la République démocratique du Congo. Ce livre explique pourquoi les efforts internationaux pour mettre fin aux guerres civiles échouent si souvent[10]. Se basant sur plus de 330 interviews et un an et demi de recherches de terrain, ce livre étudie l'intervention internationale en République démocratique du Congo au cours de la période dite de transition (2003-2006), période au cours de laquelle le Congo a tenté (sans succès) de passer d’une situation de guerre à un état de paix et à la démocratie[11]. L’argument central du livre consiste à démontrer que des rivalités locales autour de l’accès à la terre, des ressources économiques et du pouvoir politique décentralisé sont à la source de grand nombre de violences. Les professionnels de la paix déployés au Congo n’ont cependant pas accordé l’attention nécessaire à ces problèmes localisés, dû à leur culture spécifique qui a rendu impossible toute action sur les conflits locaux et a ainsi condamné les efforts internationaux à l’échec[12]. Les recherches pour ce projet ont été publiées dans Foreign Affairs[13], International Organization[14], Review of African Political Economy[15], African Studies Review[16], African Security Review[17], International Peacekeeping[18], Revista de Relaciones Internationales et Journal of Humanitarian Assistance.

Cambridge University Press a également publié son deuxième livre, Peaceland: Conflict Resolution and the Everyday Politics of International Intervention, en 2014[19] (livre traduit en Espagnol en 2018[20]). Ce livre présente les éléments quotidiens qui influencent l’efficacité des interventions internationales de construction de la paix sur le terrain[21]. Il s’appuie sur des recherches de terrain dans l'Est de la République démocratique du Congo ainsi que sur des recherches comparatives au Burundi, à Chypre, en Israël et dans les territoires palestiniens, au Soudan du Sud et au Timor oriental[22]. Le livre démontre que de nombreux aspects des interventions internationales de paix sont inefficaces, voire contreproductives, et étudie pourquoi en dépit de ce savoir – partagé par de nombreux praticiens – ils continuent à être mis en œuvre[23]. Peaceland démontre que les dimensions quotidiennes des actions des professionnels de la paix sur le terrains, telles que les habitudes sociales des expatriés et leurs approches habituelles de collecte d’information sur la violence, influencent fortement l'efficacité de la construction de la paix[24]. À travers cette analyse de la vie quotidienne et du travail journalier des professionnels de la paix, Peaceland propose des solutions novatrices pour mieux aider les populations locales à construire une paix durable[25].

Le troisième livre de Séverine Autesserre, The Frontlines of Peace: An Insider's Guide to Changing the World[26], est sorti en 2021 (le livre imprimé a été publié par Oxford University Press[27] et la version audio anglophone par Audible.com[28]) et sa traduction française, Sur les fronts de la paix: Guide de l'activiste pour un monde nouveau en 2023 (Éditions de la Maison des sciences de l'homme)[29]. Dans le livre, elle raconte les histoires d'individus tout à la fois ordinaires et extraordinaires qui ont construit la paix dans leurs communautés[30]. S'appuyant sur des recherches de terrain menées partout dans le monde, elle montre que nous devons réinventer fondamentalement la manière dont la paix est construite - non par des interventions extérieures, mais plutôt par les efforts quotidiens des populations et des mouvements locaux. En outre, le livre présente des stratégies que les citoyens de pays comme les États-Unis ou la France peuvent utiliser pour réduire les tensions chez eux, qu'elles soient politiques, religieuses, raciales ou culturelles[31] - [32] - [33].

Les recherches et les conclusions préliminaires du livre ont été publiées dans International Peacekeeping[34], International Studies Review[35], le Washington Post[36] - [37] - [38] et Foreign Affairs[39] - [40] - [41].

Séverine Autesserre a publié des articles, des essais et des tribunes libres dans de nombreux médias, dont le New York Times[42], le Washington Post[43], Foreign Affairs[44] - [45] - [46], Foreign Policy[47], African Arguments[48], et The International Herald Tribune[49]. Elle a également été fréquemment invitée à des émissions de télévision et de radio[50] - [51] - [30]. En 2014, elle a présenté une conférence TED qui a été traduite en 19 langues et visionnée plus de 810,000 fois[52].

Séverine Autesserre a enseigné à l'université de New York, à l'université Yale et enseigne actuellement à la faculté Barnard de l'université Columbia[53], à la School of International and Public Affairs[54] et à la Graduate School of Arts and Sciences. Elle donne des cours de premier, second, et troisième cycle sur la politique africaine, les relations internationales, la guerre et la paix[55]. En 2021, Séverine Autesserre a reçu le prix Emily Gregory de la faculté Barnard, un prix d'excellence en enseignement décerné par les étudiants[56].

Les recherches et publications de Séverine Autesserre ont influencé les débats publics et les politiques internationales sur la construction de la paix et sur la République démocratique du Congo[30] - [57]. Ses livres l'ont positionnée comme « une voix incontournable » sur les interventions humanitaires internationales[58]. Ses publications sur la construction de la paix ont aidé à façonner des stratégies d'intervention pour plusieurs départements des Nations unies[59] - [60], plusieurs ministères des affaires étrangères, ainsi que des philanthropes[61], des activistes[62] et des organisations non gouvernementales. Sa recherche a été citée devant la Chambre des députés américaine[63] et la législature canadienne[64], et elle a été appelée à témoigner devant le Congrès des États-Unis[65] et le Conseil de sécurité de l'ONU[66]. Ses publications ont contribué à attirer l’attention des législateurs et des activistes qui travaillent en République Démocratique du Congo sur la résolution des conflits locaux[67] - [68]. Séverine Autesserre est considérée par ses collègues comme « l'une des principaux penseurs de la consolidation de la paix internationale » de la décennie 2010[69].

La recherche de Séverine Autesserre sur la construction de la paix au Congo a remporté de nombreux prix et récompenses. Son premier article, « Local Violence, National Peace? » a remporté le prix du meilleur article de doctorant décerné par l’Association des Études Africaines (African Studies Association) en 2006[70], et son article « Dangerous Tales » a reçu le prix du meilleur article décerné par l’African Politics Conference Group en 2012[71]. La même année, son livre The Trouble with the Congo a remporté le prestigieux Grawemeyer Award for Ideas Improving World Order[72]. Le livre a également remporté le Chadwick Alger Prize conféré par l’International Studies Association au meilleur livre sur les organisations internationales et le multilatéralisme en 2011[73].

Les travaux de Séverine Autesserre sur les dimensions quotidiennes des actions de paix ont aussi remporté plusieurs prix. Peaceland a gagné deux prix de l’International Studies Association[74], le prix du meilleur livre de l’année 2016 et le prix Yale H. Ferguson (2015)[75], et a aussi reçu une mention honorable pour trois autres prix: le meilleur livre de l’année 2014 pour African Argument[76], le Chadwick Alger Prize de l’International Studies Association (2015)[73], et le meilleur livre de l’année 2015 pour la Conflict Research Society[77].

En avril 2021, Séverine Autesserre a présenté The Frontlines of Peace au Conseil de sécurité des Nations unies[78]. Son livre a reçu de nombreuses critiques positives, comme dans le New York Times[79] et Le Soir[80], ainsi qu'une recommandation de Gideon Rachman du Financial Times qui a répertorié le livre dans le cadre de ses "Summer Books of 2021"[81], et il est l'un des finalistes pour le prix du meilleur livre de l'année 2022 de la Conflict Research Society[82].

En septembre 2021, Séverine Autesserre a reçu le prix Victor Sidel et Barry Levy pour la paix de l'American Public Health Association en reconnaissance de ses contributions exceptionnelles à la prévention de la guerre et à la promotion de la paix internationale[83]. Plus tôt dans l'année, elle a été nommée Chevalière dans l'Ordre des Palmes Académiques par le gouvernement français[84]. Les recherches de Séverine Autesserre ont été cités dans plus de 4,500 textes scientifiques[85] et ont reçu de nombreux autres prix et récompenses, dont notamment ceux attribués par International Studies Association (2021)[86], le Fond Croix-Rouge française (2017)[87], la Carnegie Corporation (2016)[88] - [89], Foreign Policy Interupted (2016), le United States Institute of Peace (2004-2005 et 2010-2012)[90], la Harry Frank Guggenheim Foundation (2010 et 2011), la faculté Barnard (2010 et 2021), l’université de Columbia (2010-2013), la Mellon foundation (2004-2006) et le programme Fulbright (1999-2000)[91]. Elle a reçu le prix Emily Gregory du Barnard College (2021), un prix décerné par les étudiants pour l'excellence de son enseignement[92].

Séverine Autesserre est l'un des sept personnages principaux de la pièce Among Wolves écrite par Timothy Pachirat[93].

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