SĂ©bastien Millault
Sébastien-Émile Millault[1], né à Paris le et mort dans la même ville le , est un homme d'Église français et professeur, curé de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle puis de Saint-Roch.
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(Ă 86 ans) 1er arrondissement de Paris |
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Religieux |
Biographie
Sébastien Millault qui a un frère, le compositeur Édouard Millault (1808-1887), est ordonné prêtre en 1834. Il devient alors professeur au petit séminaire de Notre-Dame des Champs à Paris avant de devenir directeur du petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet quand Félix Dupanloup en était le supérieur. Il était donc un de ses plus proches collaborateurs au sein de ce petit séminaire qui attirait les enfants des grandes familles parisiennes et en est le supérieur après le départ de Dupanloup. Il y a bien entendu pour élèves des futurs ecclésiastiques tel Pierre-Hector Coullié, le successeur de Dupanloup à Orléans, mais aussi d'autres personnalités comme le turbulent élève Gaston de Galliffet, le général qui s'est illustré par sa férocité dans la répression de la Commune. Millault en disait : « Il m'a donné bien du mal. Il se battait tout le temps... »[2]
Il est nommé curé de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle en , en remplacement de Pierre-François Bernier (1798-1862), installé à Saint-Philippe du Roule. En , en plein concile au Vatican, monseigneur Darboy le nomme curé de Saint-Roch en remplacement de Pierre-Augustin Faudet (1798-1873). Pendant la Commune, il eut une attitude héroïque, refusant de quitter son église qu'il ne quittera que pour deux séjours en prison en . « Dussé-je être égorgé par les communards, je ne souffrirai pas de clubs révolutionnaires dans mon église »[2] et plus précisément, dans sa lettre du au délégué de la Commune du 1er arrondissement : « Quant à apporter moi-même un concours quelconque à ce que je regarde comme la profanation de mon église, je me laisserai plutôt tuer ».
L'église Saint-Roch étant la paroisse de Pierre Corneille, et de la Comédie-Française, c'est l'abbé Millault qui y prononce une allocution pour le deuxième centenaire de Corneille le [3].
Même âgé, l'abbé Millault se lève tous les jours à sept heures et reçoit après la messe basse, à huit heures, dans la sacristie les pauvres de sa paroisse.
L'abbé Millault, de très bonne composition, était doyen de Paris quand il eut un accident de voiture en . En décembre, deux attaques successives le clouent au lit et il décide donc de démissionner le . Il meurt quatre mois plus tard, le .
Il avait été fait chanoine honoraire en 1841 par monseigneur Affre.
Ce prêtre, qui ne fait pas partie des ecclésiastiques les plus connus de son époque, était en relation avec de très nombreuses personnalités, notamment à la suite de sa place au petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet. En effet, il correspond avec Henri Perreyve, proche de Dupanloup, et avec le fameux Lacordaire, dont Perreyve était très proche. Il connaissait aussi Charles de Montalembert, avec qui Dupanloup travailla sur la fameuse loi Falloux du nom d'Alfred de Falloux que connaissait aussi Millault. Benoît Langénieux était aussi un de ses élèves, Charles-Philippe Place était un autre proche de Dupanloup, etc. le futur cardinal Foulon, alors évêque de Nancy-Toul fit même jouer une pièce Le martyre de Saint-Sébastien le , en l'honneur de Millault. Les exemples sont multiples et montrent l'importante de Millault au sein du clergé.
Notes et références
- « Sébastien Émile Millault (1809-1896) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Auguste Dives, « La démission du Curé de Saint Roch », Le Gaulois,‎
- Sébastien Millault, Deuxième centenaire de Pierre Corneille. Allocution prononcée en l'église Saint-Roch le 1er octobre 1884, Paris, Quantin, , 15 p. (lire en ligne)