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Rue Juiverie (Lyon)

La rue Juiverie est une rue piétonne pavée du quartier du Vieux Lyon, dans le 5e arrondissement de Lyon. D'orientation nord-sud, elle relie la place Saint-Paul à l'embranchement des rues de la Loge et montée du Change.

Rue Juiverie
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La rue Juiverie
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Situation
CoordonnĂ©es 45° 45′ 55″ nord, 4° 49′ 38″ est
Ville Lyon
Arrondissement 5e
Quartier Saint-Paul
DĂ©but Place Saint-Paul
Fin rue de la Loge / montée du Change
Morphologie
Type Rue
Histoire
Création Ve siècle - 1911
Monuments Maisons et hĂ´tels particuliers Renaissance
Protection En grande partie ISMH
Site du centre historique
Site sauvegardé
Site du patrimoine mondial
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Rue Juiverie

Histoire

  • Le site est occupĂ© depuis l’époque romaine. Après la chute de l’Empire romain, puis Ă  l’époque burgonde, la population de Lyon se rassembla dans le quartier qui resta au centre de Lyon jusqu’à la fin de la Renaissance.
  • C'est le roi Louis le DĂ©bonnaire qui aurait donnĂ© l'autorisation officielle aux juifs de s'installer et de construire une synagogue. Une mĂ©daille l'attestait, retrouvĂ©e un peu plus haut dans la maison dite de la BrĂ©da, puis perdue. En 1387, le roi Ă©mit un arrĂŞt pour prĂ©ciser la position des juifs vis-Ă -vis de la justice de Lyon, ils ne devaient pas prendre part Ă  la garde mais verser leurs impĂ´ts.
  • En 1466, la filiale des MĂ©dicis est transfĂ©rĂ©e de Genève Ă  Lyon oĂą ils louent une maison dans la rue[1].
  • Charles VIII a fait son entrĂ©e dans Lyon le de retour d’Italie. Ă€ cette occasion il a participĂ© Ă  trois tournois, place de la Grenette, place des Cordeliers et place de la Juiverie.
  • La transformation de la rue date des annĂ©es 1490, il y avait alors un marchĂ© aux bestiaux qui gĂŞnait les riches nĂ©gociants qui commençaient Ă  faire bâtir leurs maisons. Ce marchĂ© est dĂ©placĂ© en 1490 rue de la Croix de Colle[2]. La rue est alors devenue l'une des plus belles de Lyon.
  • Nostradamus y a vĂ©cu. Catherine de Medicis venait le consulter[3].

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Architecture

Hôtel Paterin (ou maison Henri IV) au n°4 rue de la Juiverie
  • Elle est entièrement pavĂ©e et lĂ©gèrement tortueuse. L’ensemble des façades actuelles datent de la Renaissance sur des bases beaucoup plus anciennes.
  • En 1536, Antoine Bullioud, propriĂ©taire de deux maisons au 8, rue Juiverie fit appel Ă  l’architecte Philibert Delorme pour construire une galerie lui permettant de passer de l’une Ă  l’autre. Ce dernier y a rĂ©alisĂ© son chef d’œuvre et l’une des plus belles pièces d’architecture de Lyon.
  • Sous François Ier, Claude Paterin se fit construire une belle maison au n°4. Il n’a pas cherchĂ© Ă  offenser son roi, puisque le buste de Henri IV dans la cour date du XIXe siècle. Cette maison, la première de la rue Juiverie a subi deux destructions partielles visant Ă  favoriser les transports, l’élargissement de la montĂ©e Saint-BarthĂ©lemy et la ficelle de Loyasse dont il reste le bâtiment de la gare de dĂ©part. Du coup, on peut dĂ©sormais admirer la statue du roi et l’escalier Renaissance depuis les premiers escaliers de la montĂ©e des Carmes DĂ©chaussĂ©s ou en entrant dans la cour.

La plupart des façades sont belles et méritent d’être détaillées avec des fenêtres à meneaux ouvragés, des portes avec des sculptures cariatides soutenant l’imposte, des lions. Il convient de signaler plus particulièrement[3] :

  • Au n°7 les petites statues de l’encadrement de porte et les fenĂŞtres Ă  meneaux.
  • Au n°22 Jacques Barochat fit construire cette demeure en 1493, qui comprend des fenĂŞtres Ă  meneaux, des statues, et dans la cour une belle tourelle en encorbellement avec un puits.
  • Au n°20 la maison d'Étienne Grolier bâtie en 1493 avec dans l'allĂ©e, des sculptures d'animaux fantastiques et des feuillages.
  • Au n° 23 la maison Dugas, connue sous le nom de Maisons des tĂŞtes de lions avec son bel escalier dans la cour. Bâtie en 1617 par JĂ©rĂ´me Lentillon, sa façade avec bossages de style florentin dĂ©corĂ©s par 12 tĂŞtes de lions. Les MĂ©dicis y ont vĂ©cu. L’alchimiste parisien Nicolas Flamel indiquait que plusieurs trĂ©sors des juifs Ă©taient cachĂ©s dans Lyon. Un des Gadagne, qui avait reçu Louis XIII, lui aurait avouĂ© avoir trouvĂ© un trĂ©sor dans cette maison.

Tout au long de la rue, on a ajouté les blasons de plusieurs échevins de la ville depuis Guy de la Mure en 1294 jusqu’à Jacques Imbert Colomès chassé par la Révolution. Après la Révolution, le rôle des échevins a été repris par les maires.

Il est bon de pousser les portes pour aller voir les escaliers, les galeries, les tours, les puits, les allées soutenues par des croisées d’ogives aux petites sculptures. Certains habitants ont accroché des gargouilles modernes à leurs fenêtres.

  • La tĂŞte de lion au numĂ©ro 28
    La tête de lion au numéro 28

DĂ©dicace

  • Le nom rend hommage Ă  la Juiverie, c’est-Ă -dire la population juive qui rĂ©sidait dans la rue au Moyen Ă‚ge. La toponymie a la mĂ©moire longue puisqu’ils ont Ă©tĂ© expulsĂ©s en 1379. Les dates sont difficiles Ă  saisir en ces pĂ©riodes sombres puisqu’ils auraient Ă©tĂ© chassĂ©s par Philippe le Bel en 1311[4].

Culture

Le célèbre film de Bertrand Tavernier, l'Horloger de Saint-Paul, a été tourné dans le quartier et a inspiré l'enseigne de l'actuel horloger de la rue.

Art et associations

  • On y trouve plusieurs théâtres :
    • L’âne rouge
    • Le petit jeu de paume dont un couplĂ© Ă  une Ă©cole d’art dramatique l'Acting studio.
    • Le Trancanoir
  • Trois galeries, un sculpteur, un magasin de musique

Accessibilité

Ce site est desservi par les stations de métro Hôtel de Ville - Louis Pradel et Vieux Lyon - Cathédrale Saint-Jean.

  • Ligne forte C3
  • Lignes de bus C14, C19, C20 et 31
  • Stations VĂ©lo'v : Saint Paul (Gare) - Place Fousseret (Angle quai de Bondy) - Place Gerson (proche Quai Pierre Scize)

Notes et références

  1. Agnès Pallini-Martin, « L’installation d’une famille de marchands-banquiers florentins à Lyon au début du xvie siècle, les Salviati », dans Jean-Louis Gaulin, Susanne Rau (éd.), Lyon vu/e d’ailleurs (1245-1800): Échanges, compétitions et perceptions, Lyon, Presse universitaire de Lyon, (DOI 10.4000/books.pul.13146, lire en ligne), §2.1
  2. Gilbert Gardes, Lyon, l'art et la ville, t. 1 : Urbanisme Architecture, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , 251 p. (ISBN 2-222-03797-2), p. 35.
  3. Philippe Carry, « Les artistes de la rue Juiverie sous la Renaissance », sur blog Histoires lyonnaises, (consulté le )
  4. « La rue juiverie », sur Site internet de l'association HISTORICAL-CITIES (consulté le )

Articles connexes

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