Accueil🇫🇷Chercher

Rue Amédée-Saint-Germain

La rue Amédée-Saint-Germain est une rue de Bordeaux située dans le quartier Saint-Jean Belcier.

Rue Amédée-Saint-Germain
Situation
Coordonnées 44° 49′ 11″ nord, 0° 33′ 44″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Ville Bordeaux
Quartier(s) Secteur Saint-Jean Belcier
Début Gare Saint-Jean
Fin rue de Bègles
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux
(Voir situation sur carte : Bordeaux)
Rue Amédée-Saint-Germain

Situation et accès

Elle joint la gare Saint-Jean à la rue de Bègles. Cette longue rue se distingue par ses exemples d'architecture ferroviaire représentatifs du XIXe siècle[1].

Origine du nom

Elle est nommée en 1926 en l'honneur d’Amédée Saint-Germain (né en 1855 et mort en 1920)[2], commis principal à la Compagnie du Midi, président du syndicat des cheminots de la Gironde[3], il est l'un des leader des cheminots lors des grandes grèves de 1898 et 1910. Il est Conseiller municipal socialiste à la mairie de Bordeaux sous Camille Cousteau (1896-1900), puis adjoint au maire Charles Gruet (1912-1919), chargé de l'état civil[4]. Il est également Conseiller général du canton de Bordeaux-VI de 1913 à 1919[5].

Historique

Dénominations

La rue Amédée-Saint-Germain se situe sur l'ancien Chemin de Saint-Vincent, près d'un vignoble de Graves, qui existait encore en 1850. Il tenait son nom de la chapelle de Saint-Vincent de Ladors (aussi nommé Saint-Vincent de Graves), édifice du XIIe siècle qui était à l'origine situé à l'emplacement où se trouve la rotonde du dépôt des locomotives[6] - [7]. La chapelle qui appartenait à la paroisse Saint-Nicolas de Graves, fut détruite après 1790[8]. En 1861, la rue est créée, longeant la voie ferrée vers Bayonne, sous le nom de rue de la gare[9] - [1]. Elle prend son nom actuel sur décision d'Adrien Marquet, lors de sa prise de fonction comme maire de Bordeaux en 1925[10].

Chapelle de Saint-Vincent de Ladors

Cette chapelle était située en face et à l'extrémité du chemin d'Aubidey, sur l'emplacement du dépôt des machines de la gare du Midi, sur la cinquième voie de remise à gauche, par rapport à l'entrée qui se trouve côté est[11]. Elle avait été édifiée par la confrérie des vignerons au lieu-dit Ladors ou Ladoue, dans une zone plantée de vignes et traversée par le ruisseau d'Ars, venant du moulin d'Ars. En 1175, une bulle du pape Alexandre III permet aux chanoines de Saint-André d'avoir la collation de cette église (Archives départementales de la Gironde, 11 422,2). Ils seront à plusieurs reprises en procès avec l'abbaye de Saint-Croix pour la possession de cette chapelle et de ses "tenemens". Il y avait un clocher avec sa cloche, une statue de la Vierge et une statue de Saint-Vincent tenant une grappe de raisin à la main. L'abbé Jacques Baurein affirme en 1784 qu'il n'y a presque point d'habitant dans le territoire de cette chapelle[Note 1]. Le chemin de Bègles servait de limite avec la paroisse Saint-Nicolas qui porte le nom de faubourg des Gahets[12].

La chapelle était orientée , elle avait deux larges fenêtres, le chevet était plat et dépourvu de contreforts. Le portail comportait une porte cochère flanquée de deux petites niches, avec un fronton. Malgré plusieurs réparations après la Révolution, elle est finalement démolie, l'appellation ancienne du chemin de Saint-Vincent disparait et il n'en restait que l'enseigne d'un lavoir situé rue de Gravelotte.

  • Plan géométral du plantier de Mouille-Morte établi par l'Abbaye de Sainte-Croix contre la fratrie de Notre-Dame-des-Anges.
    Plan géométral du plantier de Mouille-Morte établi par l'Abbaye de Sainte-Croix contre la fratrie de Notre-Dame-des-Anges.
  • Plan de l'ancien et nouvel état du quartier avoisinant la chapelle Saint-Vincent de Ladors (1826-1915).
    Plan de l'ancien et nouvel état du quartier avoisinant la chapelle Saint-Vincent de Ladors (1826-1915).

Ateliers ferroviaires : centre de vie ouvrière

Économat des Chemins de Fer du Midi.

La rue Amédée-Saint-Germain abrite au XIXe siècle des ateliers de la Compagnie des chemins de fer du Midi, puis de la SNCF, employant plusieurs centaines d'ouvriers. Destinés d'abord à la réparation des locomotives à vapeur, ils servent à traiter les essieux à la fin du XXe siècle[13]. Ils marquent la vie du quartier et la vie ouvrière régionale. Chaque jour, des travailleurs viennent à pied, à bicyclette, ou en train, venant de la banlieue ou de différentes gares de la région : « Tous convergent vers la rue Amédée-Saint-Germain. Le quartier vit à l'heure des ateliers (...)[14] ».

Le site originel est fermé en 1914.

L'électrification de la rue a lieu en 1930. Dans ce quartier à « très forte emprise ouvrière » dont la rue fait partie, ce progrès pourrait en partie être dû au souci de la mairie socialiste de contenir l'influence communiste[15].

En 2011, alors qu'il est principalement détenu par RFF, le site voit ses anciens ateliers détruits pour le développement du projet Euratlantique[13].

Le , le projet du futur pont Amédée St-Germain – Armagnac retenu est celui de l’équipe conduite par Marc Mimram, baptisé « Les deux yeux ouverts ». L’espace situé sous le viaduc Amédée permettra la liaison piétonne entre le nouveau quartier Amédée et la Gare[16]. Les travaux du projet sont lancés en 2017 sous le nom du Pont de la Palombe pour une ouverture prévue en 2020[17].

Notes, sources et références

Notes

  1. Il y a, à la vérité, une autre Église connue dans les anciens titres sous la dénomination de Saint-Vincent de Lodors, qui, à ce qu'on prétend, est l'Église principale de la Paroisse, & à laquelle celle de Saint-Nicolas est unie. Sans approfondir ici ce qui peut être à cet égard, on observera qu'il n'y a pas de presbytere ni pour l'une, ni pour l'autre Église ; qu'il n'y a presque point d'habitans dans le territoire de l'Église de Saint-Vincent, & que presque toutes les habitations sont placées auprès de l'église de Saint-Nicolas, qui forment le fauxbourg des Gahets, qui a retenu le nom de ses anciens habitans.
    Il existe dans l'Église de Saint-Vincent une Confrairie qui y est fondée depuis longtemps, & qui y est pourvue d'un revenu honnête. Ces sortes d'associations, anciennement si multipliées, n'ont été bonnes, & et n'ont servi à l'édification des fidèles, qu'autant qu'elles ont été animées de l'esprit de piété qui peut avoir présidé à leur institution ; aussi la majeure partie de ces Confrairies se sont-elles éteintes insensiblement, & leur revenu a été réuni aux fabriques des Églises dans lesquelles elles avaient été fondées.
    Le territoire de Saint-Vincent de Lodors & de Saint-Nicolas des Gahets est borné, & en quelque sorte resserré par ceux des Paroisses de Ste Eulalie, & de Ste Croix de Bordeaux, par ceux des Paroisses de Begle & de Talance. (Abbé Baurein, pages 20-21)

Références

  1. Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux : guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 978-2-35877-002-6 et 2-35877-002-7), p. 37
  2. Roger Galy, Les rues de Bordeaux, Les Éditions de l'Orée, , p. 33
  3. Pierre Brana, Jean Cavignac, Y. Cuq, Le mouvement ouvrier en Gironde : 1870-1939, 1971, éditeur : Institut aquitain d'études socialesp. 31
  4. Histoire des maires de Bordeaux
  5. Alain Anziani, Cent ans de socialisme en Gironde, 1999; p. 158
  6. Alain Cassagneau, « Un Nom pour la passerelle » dans Les Cahiers de l'Entre deux-Mers n° 89 juillet 2009 lire en ligne
  7. Annick Descas, Dictionnaire des Rues de Bordeaux, p. 612
  8. Pierre Bernadau (1844), Le Viographe bordelais, ou Revue historique des monuments de Bordeaux, p. 354 lire en ligne
  9. François-Xavier Point, La gare de Bordeaux Saint-Jean: histoire d'une centenaire, 1898-1998 p. 63
  10. Les Dossiers d'Aquitaine, 2008, Histoire des maires de Bordeaux p. 363
  11. Edgar Mareuse, « La chapelle de Saint-Vincent-de-Ladors », Revue historique de Bordeaux, vol. VIII, , p. 294-305.
  12. Jacques Baurein, Variétés Bordeloises, t. 4, Bordeaux, , 2e éd. (1re éd. 1786) (lire en ligne), « Article II », pages 20-21
  13. Catherine Darfay, « La vraie fin des ateliers ferroviaires », Sud Ouest, (consulté le )
  14. É. Bonneau, C. Malaurie, Mémoire entre les voix, Bordeaux, 2005, chapitre I « Une journée aux ateliers ».
  15. Alexandre Fernández, Économie et politique de l'électricité à Bordeaux : (1887 - 1956), Presses Universitaires de Bordeaux, , 359 p. (ISBN 978-2-86781-222-4, lire en ligne), p. 235
  16. Marc Mimram, lauréat du pont Amédée St-Germain – Armagnac
  17. Orianne Dupont, « À Bordeaux Euratlantique, le pont de la Palombe est « lancé » », Le Moniteur, (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • Annick Descas, Dictionnaire des Rues de Bordeaux, éditions Sud Ouest, 2008 (ISBN 9782879015040).
  • Robert Coustet, Le nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Bordeaux, Mollat, , 563 p. (ISBN 978-2-35877-002-6).
  • Éric Bonneau, Christian Malaurie, Mémoire entre les voix : histoires des ateliers SNCF de Bordeaux, 1854-1994, Bordeaux, Part des anges éditions, 2005, 96 pages (ISBN 2912882168 et 9782912882165).
  • Martine Courbin, La gare Saint-Jean : son quartier et ses cheminots 1856-1905, Bordeaux 1986 – Mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe Loupès (1931-2015), Université Michel Montaigne, Bordeaux III, dactylographié.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.