Rue Adamoli
La rue Adamoli ou rue Pierre-Adamoli est une voie du quartier des pentes de la Croix-Rousse dans le 1er arrondissement de Lyon, en France. La rue rend hommage à Pierre Adamoli (1707-1769), conseiller du roi, bibliophile et collectionneur français.
Rue Adamoli
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Situation | ||||
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Coordonnées | 45° 46′ 22″ nord, 4° 50′ 09″ est | |||
Ville | Lyon | |||
Arrondissement | 1er | |||
Quartier | Croix-Rousse | |||
DĂ©but | Rue Magneval | |||
Fin | Rue des Fantasques | |||
Morphologie | ||||
Type | rue | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Situation
La rue constitue, de par son histoire l'un des éléments de la trame viaire constituée dans les années 1829-1831 à l'emplacement du couvent des Colinettes. Le réseau est constitué sur un vaste triangle compris entre la montée Saint-Sébastien à l'ouest, l'alignement constitué en montant depuis le bas de la pente jusqu'au sommet par la montée Coquillat, la rue Philibert-Delorme, la place Bellevue et la fin du boulevard de la Croix-Rousse et l'esplanade du Gros caillou, le tout au nord, et à l'est par la rue Magneval. La rue des Fantasques, plus basse est plus ancienne, et attestée dès 1680[1]. Parallèlement au côté est, formé par la rue Magneval sont constituées les rues Bodin, Mottet-de-Gérando et Audran. Le tout entrecoupé perpendiculairement par les rues Adamoli et Grognard.
La rue Adamoli, a ainsi pour tenant est la rue des Fantasques et ouest, la rue Magneval. Elle est constituée, dans sa partie est, d'un replat, et dans sa partie ouest, d'escaliers.
- La rue Adamoli et ses escaliers depuis la rue des Fantasques, en 2019.
- Le Gros Caillou à l'extrémité est du boulevard de la Croix-Rousse.
- Les escaliers de la rue Grognard, depuis la rue Magneval.
Accessibilité
L'avenue est desservie par le réseau de transports en commun de Lyon et notamment à l'arrêt Place Colbert de la ligne .
- La ligne 6, ancien nom de la ligne S6, un jour de neige en 2010, ici à l'arrêt Croix-Rousse, en correspondance avec le métro. Le service s'apprête à descendre les pentes de la Croix-Rousse et se dirige vers la place Colbert.
Odonymie
La rue rend hommage au Lyonnais Pierre Adamoli (1707-1769), bibliophile, collectionneur et conseiller du roi, maître des ports et passages de Lyon[2]. Il fait don de sa bibliothèque par acte de 1762[3] à l'académie de Lyon[4] - [3] qui compte 5 600 volumes[5], dont la majorité sont désormais conservés à la bibliothèque municipale de Lyon. Cette bibliothèque possède son histoire propre comme le précise Adolphe Vachet : déposée provisoirement dans les bâtiments « du Concert », elle atterrit à l'hôtel de ville et devient publique en 1777, puis en 1792 doit partir au collège des jésuites, aujourd'hui lycée Ampère mais la décision reste sans effet[6]. Quittant toutefois l'édifice de pouvoir, elle atterrit dans des combles du palais Saint-Pierre, actuel musée des beaux arts de Lyon. En 1796, elle arrive finalement au collège ; toutefois, en 1800, l'académie la réclame et l'obtient en 1825[6].
Le nom d'Adamoli[7] - [3] - [8], ou Pierre-Adamoli[2] est attribué à la voie par délibération du conseil municipal du [4].
Histoire
Dans l'élan qui provoque l'urbanisation des pentes de la Croix-Rousse en cette première moitié du XIXe siècle, les anciennes propriétés religieuses acquises à la Nation après la Révolution française sont revendues à divers particuliers. Ainsi, au dessus de la place Colbert, dans l'ancienne propriété des Bernardines sont percées les rues Diderot, Lemot et Desserve devenue de Sève ou plus rarement « Général-de-Sève », le tout relié par des escaliers financés par la ville[9] pour s'adapter à la forte pente de la colline, servant à la fois de contrefort et avec l'aménagement de caniveaux latéraux, de canal de ruissellement des eaux pluviales[10]. De même, dans l'ancien clos des Colinettes dont il reste l'imposant bâtiment religieux, transformé en caserne après la Révolution, puis devenu hôpital militaire Villemanzy en 1859 et aujourd'hui « résidence Villemanzy », divers particuliers cèdent des terrains, et c'est vers 1828-1829 que les rues projetées sont réalisées[10] : parallèlement sont ouvertes du haut vers le bas suivant les courbes de niveau les rues Audran, Mottet-de-Gérando, Bodin du nom du banquier-lotisseur Jacques Bodin qui comptait parmi les propriétaires du sol et acquéreurs de l'enclos des Colinettes[11] et Magneval. Afin de relier ces rues, on crée les rues en pente que sont les « montées »[10] ou rues Adamoli et Grognard[10], le nom d'Adamoli étant attesté depuis 1829[4], les autres noms choisis ne sont pas en lien avec l'histoire même du lotissement.
La rue, de par sa position dans le sens de la pente, subit l'instabilité du terrain[7]. Le terrain est si fragile que le , la rue est éventrée par un effondrement[12] et le , les locataires des rues Adamoli et Magneval sont évacués[13]. On soupçonne que l'emploi d'explosifs pour le percement du tunnel de la Croix-Rousse à l'aplomb duquel est située la rue a fragilisé les galeries souterraines et la rue[13]. De nouveau le , l'instabilité du terrain rend indispensable un arrêt de péril du maire Louis Pradel : 29 ménages du numéro 1 de la rue Adamoli et 8 ménages et le concierge du numéro 16 de la rue Magneval sont évacués[13]. Le maire souhaite alors faire raser les immeubles instables et les remplacer par des espaces verts arborés pour retenir le sol[13]. Jean Pelletier évoque un épisode similaire, mais dans les années 1950 et évoque des immeubles menacés d'effondrement qui auraient été détruits et la rue élargie[7]. Elle sert alors de parc de stationnement dans sa partie basse.
À la rubrique des faits divers en , la découverte dans une des caves de la rue Adamoli du corps d'un homme sans vie poignardé met les riverains dans la « stupeur et l'inquiétude »[14]. C'est un passant qui aurait suivi des traces de sang depuis la rue Romarin jusqu'à la rue Adamoli qui a donné l'alerte[15] ; dans la nuit qui suit la découverte du corps, un homme se présente au commissariat en s'accusant du meurtre[15], mais ses propos ne convainquent pas les enquêteurs[16].
- Pierre Adamoli (1707-1769)
- Plaque de rue de nuit, en 2017.
- Les escaliers de nuit, en 2017.
Description
La rue comporte deux immeubles aux numéros 3 et 5 côté nord, ce dernier donnant également sur la rue des Fantasques. Au sud, un mur sépare la rue et les escaliers de l'ancien couvent des Colinettes en contre-haut, devenu caserne puis hôpital militaire Villemanzy, aujourd'hui « Résidence Villemanzy », une résidence hôtelière de court et moyen séjours.
- L'immeuble du numéro 5 de la rue Adamoli. Les fumées visibles à l'arrière-plan sont provoquées par l'incendie en cours d'un immeuble montée Bonafous des et .
- Plaque « Mémoire de Lyon » à propos de la « Résidence Villemanzy ».
Voir aussi
Bibliographie
- Adolphe Vachet, À travers les rues de Lyon, Bernoux Cumin et Masson, , 500 p.
- Louis Maynard, Histoires, légendes et anecdotes à proposes de rues de Lyon avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, Lyon, Éd. des Traboules, , 412 p. (ISBN 2-911491-57-2, BNF 39047787)
- Jean Pelletier, Lyon pas Ă pas : Son histoire Ă travers ses rues, Lyon, Horvath, , 460 p. (ISBN 2-7171-0808-4).
- Josette Barre, La colline de la Croix-Rousse, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 190 p. (ISBN 2-84147-114-4)
- Jean Pelletier, Connaître son arrondissement : le 4e, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 96 p. (ISBN 2-84147-043-1)
- Maurice Vanario, Rues de Lyon : à travers les siècles, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 333 p. (ISBN 2-84147-126-8)
- Claude Chevally, Dictionnaire des grands lyonnais, vol. 1, Brignais, Éditions des Traboules, coll. « Documents », , 420 p. (ISBN 978-2-915681-71-0)
Notes et références
- Vanario 2002, p. 121.
- Vanario 2002, p. 9.
- Maynard 1980, p. 10.
- Vanario 2002, p. 10.
- Chevally 2008, p. 8.
- Vachet 1902, p. 9.
- Pelletier 1992, p. 142.
- Vachet 1902, p. 8.
- Barre 2001, p. 70.
- Barre 2001, p. 71.
- Maynard 1980, p. 53.
- « Lyon : l'énigme sous la colline », sur Le Progrès (consulté le )
- « Deux immeubles sont évacués », sur Le Monde (consulté le )
- « Meurtre à la Croix-Rousse : le choc et l’incompréhension », sur leprogres.fr (consulté le )
- « Meurtre au couteau sur les pentes de la Croix-Rousse », sur leprogres.fr (consulté le )
- « Meurtre de la Croix-Rousse : l’homme toujours pas identifié », sur lyoncapitale.fr (consulté le )