Royal Louis (1668)
Le Royal Louis est le premier exemplaire d'une série de six vaisseaux de ligne de premier rang de la Marine royale française. Il sert de vaisseau amiral à la flotte du Levant basée à Toulon jusqu'à son remplacement par le deuxième Royal Louis à la fin 1692.
Royal Louis | |
Le Royal Louis. | |
Type | Vaisseau de ligne de 1er rang |
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Classe | Sans-Pareil-class ship of the line (en) |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française |
Chantier naval | Toulon |
Quille posée | 1666 |
Lancement | 1670 |
Statut | Retiré du service en 1690 |
Équipage | |
Équipage | 800 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 53 m |
Maître-bau | 14,13 m |
Tirant d'eau | 6,64 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 118 canons |
Carrière | |
Pavillon | France |
Port d'attache | Arsenal de Toulon |
Construction
Il est construit au chantier naval de Toulon entre 1666 et 1670 sous la direction de Rodolphe Gédéon, un constructeur recruté en Hollande par Colbert comme « maître charpentier entretenu pour la fabrique, la construction et le radoub de Sa Majesté »[1]. Selon l'intendant La Guette, il s'agit à cette époque du « meilleur bâtisseur de vaisseaux au monde »[1]. Rodolphe Gédéon est secondé dans sa tâche par Laurent Coulomb. C'est un trois-ponts qui embarque un équipage de 800 hommes et sert par la suite de navire amiral à la flotte française en Méditerranée.
Un court service dans la Marine royale
Le bâtiment, qui fait partie de la première vague de construction des années 1660, doit servir à affirmer de la gloire du jeune Louis XIV. Richement décoré, il porte pour devise « je suis l'unique dessus l'onde et mon Roy l'est dans le monde »[1]. Selon l'intendant de Toulon, c'est « un machine merveilleuse qui attire les yeux de chacun et qui excite la curiosité de tous »[1]. Le navire pourtant, n'est pas une réussite et témoigne des tâtonnements des chantiers navals français qui manquent encore d'expérience. Lors de sa visite à Toulon en 1683, l'ingénieur naval anglais Edmund Dummer décrit sévèrement le Royal Louis : c'est « un navire grand et glorieux dans sa première sculpture, sans doute ; mais à mon avis il n'est pas à la bonne proportion, ni de bonne fabrication, j'ignore sa ligne sous l'eau, mais ce qui est au-dessus ne doit être admiré »[2]. La carrière du grand trois-ponts sera donc limitée, même s'il est commandé un temps par Abraham Duquesne, à la fin de la guerre de Hollande (1677). Il est vendu et démantelé en 1690[3].
Références
- Grégoire Gasser, Dictionnaire d'Histoire maritime, sous la direction de Michel Vergé-Franceschi, collection Bouquins, éditions Robert Laffont, 2002, p. 1270-1271.
- (en anglais : A great ship and glorious in her first carving, no doubt; but to my judgment not of good proportion, nor good workmanship, her figure under water I know not, nor is that above to be admired. (en) Celina Fox, « The Ingenious Mr Dummer: Rationalizing the Royal Navy in Late Seventeenth-Century England » [PDF], Electronic British Library Journal, (consulté le ) : « A great ship and glorious in her first carving, no doubt; but to my judgment not of good proportion, nor good workmanship, her figure under water I know not, nor is that above to be admired. », p. 17
- Daniel Dessert, La Royale, Vaisseaux et marins du Roi-Soleil, Paris, Fayard, , 393 p. (ISBN 2-213-02348-4), p. 324. Voir aussi Nicolas Mioque, « Les « Royal Louis » de la Marine française », sur http://troisponts.wordpress.com.
Sources et bibliographie
- Hayet, Description du vaisseau le « Royal Louis » : Dédiée à messire Pierre Arnoul, conseiller du Roy en ses Conseils, intendant général de la Marine de Levant, Marseille, Charles Brebion, (lire en ligne).
- Gazette des beaux-arts : Courrier Européen de l'art et de la curiosité, vol. 25, Paris, Impr. de J. Claye, (lire en ligne), partie 2, p. 347-352.
- Eugen Rickenbacher, Ăśber den Wellen bin ich einzigartig. Das Skulpturenprogramm am Heck der Royal Louis (1668), Berlin/Munich, Deutscher Kunstverlag, 2013 (Passerelles, 12), 184 p.
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « collection Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8).
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, éditions Ouest-France, , 427 p. (ISBN 2-7373-1129-2).
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne)
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La crépuscule du Grand règne, l’apogée de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Les vaisseaux à trois-ponts français du XVIIIe siècle, , rédigé par Nicolas Mioque sur son blog Trois-Ponts.
- Les Royal Louis de la marine française, , rédigé par Nicolas Mioque sur son blog Trois-Ponts.