Accueil🇫🇷Chercher

Famille Coulomb

Les Coulomb forment une famille de constructeurs navals toulonnais, qui ont joué un rôle important dans la construction navale française durant plus d’un siècle entre 1670 et la Révolution.

Montage d'un vaisseau à Toulon vers 1670. La famille Coulomb travaille essentiellement pour cet arsenal pendant plus d'un siècle (Illustration extraite de l’Album de Colbert).
Des ingénieurs navals au travail devant un vaisseau, comme les Coulomb au milieu du XVIIIe siècle.

Le père : Laurent

Cette dynastie de constructeurs dĂ©bute par Laurent Coulomb, nĂ© en 1622, et dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Toulon le 5 aoĂ»t 1696. C’est un maĂ®tre-charpentier de marine, connu sous le nom de « Coulomb père » dans les archives de la Marine, et constructeur dès 1659. Il travaille Ă  La Ciotat et Ă  Toulon, mais est Ă©galement nommĂ© entre 1670 et 1689 Ă  Port-Louis, et de 1689 Ă  1696 Ă  Lorient. Il va construire au cours de sa carrière 29 bâtiments pour le Roi de France.

De ses neuf enfants, trois vont suivre la carrière de leur père : Antoine (? - 1702), François (1654-1717) et Blaise (1665-1741).

Antoine Coulomb est décédé en 1702, étant dans la construction navale.

François et ses fils

François Coulomb est né le 24 janvier 1654 à La Ciotat, et est décédé le 20 mars 1717 à Toulon. Il est connu dans les archives sous le nom de « Coulomb fils » lorsqu’il collabore avec son père, puis devient « François père » lorsque son propre fils François collabore avec lui. En 1680, il s’occupe de l’école de construction de Toulon et écrit un manuel de construction. Il prend la place de son père, à Toulon, lorsque celui-ci est nommé à Lorient en 1690. Au cours de sa carrière il a construit 34 bâtiments pour le Roi de France, et 2 vaisseaux pour l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Des 11 enfants de François Coulomb, son fils François (1691-1751) poursuit sa carrière, et Honoré (1700 - 1730), sous-constructeur en 1716, décède trop jeune pour faire une grande carrière. François Coulomb, fils du précédent est né en 1691 à La Ciotat, et est décédé en juillet 1751 à Toulon. Il est connu comme « François fils » dans les archives de la Marine. Au cours de sa carrière il va construire 18 bâtiments pour le Roi de France. De ses 4 enfants, Claude Louis Coulomb (1725-1748), et François Coulomb (1729-1751) font une carrière.

Claude Louis Coulomb est né en 1725 à Toulon, et est décédé en 1748 à Toulon à 23 ans. Il est sous-constructeur en 1745, et part 2 ans à Brest, et est de retour à Toulon en 1747, où il construit l’Achille.

François Coulomb, est né en 1729 à Toulon, et décédé le 3 août 1751 à Toulon. Il est élève constructeur en 1748, mais décède à 22 ans, peu de temps après son père, comme lui, d’une maladie de poitrine. Il est connu dans les archives sous le nom de « François petit-fils ».

Honoré Coulomb, fils de « François père », et cousins des 2 précédents, est né en 1700 à Toulon, et décédé en 1730 à Toulon. Il est sous-constructeur au moment de sa mort.

Cette branche s’éteint pour la construction, mais une seconde branche s’est développée à partir de Blaise, le neuvième enfant de Laurent, fondateur de la dynastie.

Blaise et ses fils

L’arsenal de Toulon et ses cales de construction au milieu du XVIIIe siècle.

Blaise Coulomb est né le 16 février 1665 à La Ciotat, et décédé le 4 novembre 1741 à Toulon. Il a construit sept vaisseaux pour le Roi de France à Toulon, et quatre vaisseaux pour l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Des 11 enfants de Blaise, Pierre Blaise (1699-1753), Joseph (1704-1728), et Jacques-Luc (1713-1791) font carrière, ainsi que le fils de sa fille Marie-Madeleine, Jean François Étienne, né le 27 février 1724 à Toulon et décédé en 1801, élève constructeur en 1749, sous-constructeur en 1754, il s’occupe principalement des radoubs.

Pierre Blaise Coulomb, est né en 1699 à Toulon, et est décédé en 1753 à Toulon. Il est sous-constructeur en 1722, et constructeur de 1744. Au cours de sa carrière il a construit 7 bâtiments pour le Roi de France, et plus de trois vaisseaux pour l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Joseph Coulomb est né vers 1704 à Toulon, et est décédé en 1728 à Toulon. Sa carrière est courte puisque décédé à 24 ans. Il a un fils qui va reprendre le flambeau, Joseph Marie Blaise Coulomb (1728-1803).

Jacques Luc Coulomb est nĂ© le 18 octobre 1713 Ă  Toulon, et est dĂ©cĂ©dĂ© le 22 dĂ©cembre 1791 Ă  Toulon. On le retrouve dans les archives sous les prĂ©nom de « Luc » et « Jacques-Luc ». Il est Ă©lève constructeur en 1728, sous-constructeur en 1731, constructeur en 1744, premier maĂ®tre constructeur de 1746 Ă  1765, chargĂ© en chef du dĂ©tail. Le , Louis XV lui accorde la permission de se retirer du service avec une pension de 2 500 livres. Il devient ingĂ©nieur-constructeur en chef Ă  4 800 livres le , et prend sa retraite en 1768. Il passe une partie de sa carrière Ă  Brest. Au cours de sa carrière, il a construit 24 bâtiments pour le Roi de France, supervisĂ© 13 navires construits sous diffĂ©rents constructeurs et dessinĂ© 15 plans exĂ©cutĂ©s en divers endroits, plus quelques vaisseaux pour l’ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem.

Le dernier de la dynastie est Joseph Marie Blaise Coulomb, né le 5 juillet 1728 à Toulon, et décédé le 13 messidor an 11 (2 juillet 1803), à La Seyne. Il fait ses études à Toulon, puis à l’école de construction fondée et dirigée par Duhamel du Monceau. Il va mener une longue carrière à Toulon, Brest, etc., et devient ingénieur constructeur en chef. Il termine sa longue carrière, de 47 ans et 9 mois, en ayant construit plus de 19 bâtiments pour le Roi, et pour les services rendus, par lui-même et sa famille, il est anobli le 6 février 1779.

En raison de la Révolution, sa charge de constructeur n’est pas reprise par ses enfants.

Articles connexes

Bibliographie

  • Solange Ami, Les maĂ®tres constructeurs de la marine Ă  Toulon au XVIIIe siècle, MĂ©moire en vue de la maĂ®trise d'histoire, FacultĂ© des lettres et sciences humaines de Nice, 1974.
  • Éric Rieth, Le « Livre de construction des vaisseaux » (1683) du maĂ®tre charpentier toulonnais François Coulomb (1654-1717).
  • Archives Nationales, sĂ©rie C/7/74, dossiers Coulomb.
  • Michel VergĂ©-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire », , 451 p. (ISBN 2-7181-9503-7)
  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Étienne Taillemite (nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e), Dictionnaire des marins français, Paris, Ă©ditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ă©ditions Ouest-France, , 427 p. (ISBN 2-7373-1129-2)
  • Martine Acerra et AndrĂ© Zysberg, L'essor des marines de guerre europĂ©ennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.